surfeur senior en forme devant la mer

Qui ne voudrait pas vivre longtemps ? Et surtout en gardant la forme et la santé. C’est un souhait quasi-universel. Pourtant, les gens sont perdus lorsqu’ils veulent agir en ce sens. Ils pensent aux vitamines, aux antioxydants, à la DHEA, à l’hormone de croissance, ou à des molécules dont on parle dans les médias, ayant allongé la vie de souris : sénolytiques, NMN, télomérase… Pas si simple.

La pilule de longévité n’est pas en vente

Améliorer sa longévité ne se résume pas à prendre quelques gélules quotidiennes, et encore moins LA molécule qui ralentit le vieillissement.

Quasiment chaque semaine, des chercheurs découvrent le rôle d’une nouvelle substance ou d’un soin capable d’allonger la durée de vie de souris, de mouches ou de vers mais l’élixir de Jouvence n’est toujours pas sur le marché. En fait, la machine humaine est bien plus complexe que l’animal de laboratoire. Beaucoup de facteurs nous échappent. Notre environnement joue un grand rôle, et notre état d’esprit probablement aussi. Vivre longtemps en gardant la forme, c’est un choix de vie. De nombreux facteurs rentrent en jeu, et il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.

Je veux dire par là qu’il y a un ordre logique : avant d’améliorer vitalité et performances, vous devez vous assurer que tout fonctionne à peu près bien dans votre corps. C’est déjà, quoiqu’il en soit, un pas vers la longévité puisque vous réduirez vos risques de maladie.

traitement miracle anti-ageAprès cela seulement, vous pourrez essayer de booster vos fonctions de régénération, et vos gênes de longévité. Par exemple, chercher à éliminer les cellules sénescentes de son corps (celles qui font que nos tissus deviennent vieux) en prenant des « sénolytiques« , alors que notre corps est encrassé par un excès de toxines, ou qu’il digère mal, n’a pas vraiment de sens, et ne fonctionnera pas bien.

Ceci dit, il s’avère que certaines de ces actions (appelées parfois « thérapies rajeunissantes ») puissent avoir un effet de renforcement global de l’organisme, et l’aident à guérir de certains troubles de santé. Il y a donc, là encore, un choix subtil à faire dans notre plan d’action pour rester en forme longtemps. En voici les étapes :

  1. Se connaître
  2. Hygiène de vie et énergie vitale
    • Réduire ce qui est nocif
    • Augmenter ce qui est bon (nourrir le corps et l’esprit sainement)
    • Renforcer l’énergie vitale
    • Corriger ses points faibles
  3. Ralentir (voire inverser) le vieillissement.

1. Mieux se connaître pour garder la forme

Comment vous fonctionnez

Imaginez un long voyage au pôle Nord en traîneau à chien. Partiriez-vous sans savoir si vous êtes fait(e) pour ça, si vous avez les bonnes chaussures, les vêtements et provisions suffisantes. ? Non, vous évalueriez d’abord votre physique et votre force mentale, vous feriez un inventaire du matériel nécessaire, vous vérifieriez que vos chiens sont en bonne santé, et le traîneau solide. C’est du bon sens, et il en va de même dans votre cheminement vers une longue vie en forme.

Pour mieux se connaître, inutile de suivre des cours de physiologie ni d’anatomie poussée. Il s’agit déjà de s’observer, d’écouter son corps, de voir ses réactions… Vous comprendrez comment fonctionne votre corps (et votre mental) par rapport à la moyenne des gens : vos grandes tendances, vos aptitudes, vos points faibles…

En cernant votre constitution (qui dépend essentiellement de votre génétique), vous découvrirez cela et pourrez avoir une attitude préventive pour optimiser votre santé et votre longévité. Vous saurez quels aliments, quelles habitudes ou activités sont indiqués ou déconseillés dans votre cas. Il est vrai que l’on ne nous enseigne pas beaucoup ces choses là mais cela s’apprend vite.

Pour chaque substance, aliment ou soin : posez-vous la question : est-ce vraiment bon pour moi, dans ma situation présente ?

Votre état de forme présent

Il faut considérer aussi votre point de départ. Où en êtes-vous ? Faites le point sur votre état de forme/santé. Un calcul d’âge biologique peut aussi être un bon repère que vous pourrez revérifier et comparer plus tard.

Parmi ceux qui consultent des médecins « anti-âge », certains ont un mode de vie plutôt sain, et veulent conserver leur forme le plus longtemps possible. Pour eux, il est possible de démarrer assez rapidement un protocole dit « anti-âge », supposé ralentir leur vieillissement mais la plupart des gens ont avant tout des troubles de santé à régler.

Enfin, selon votre âge, les actions à entreprendre vont être différentes. On peut commencer dès la trentaine à mettre en place les règles de base d’une bonne hygiène de vie, voire utiliser des techniques de renforcement du corps. Si certaines fonctions du corps présentent des faiblesses, on cherchera à les traiter pour retrouver au mieux l’équilibre qui soutient la longévité. D’autres techniques appartenant à l’arsenal de la médecine anti-âge ne viendront qu’après l’âge de 45 ou 50 ans comme nous le verrons.

Chaque personne est un cas à part. S’il y a des règles de base pour l’hygiène de vie, il n’y a pas de traitement anti-âge standard mais des soins adaptés à chacun.

Voici comment procéder en pratique dans ce cheminement vers la longévité.

2. Hygiène de vie et énergie vitale : les piliers de la longévité

Ce n’est un secret pour personne aujourd’hui, les piliers de la santé/longévité ont été démontrés scientifiquement. Ce sont :

  • une alimentation saine,
  • un sommeil réparateur,
  • l’activité physique régulière,
  • de bons rapports sociaux et affectifs,
  • un bon environnement, exempt de stress permanent.

Suffisamment d’études nous l’ont montré, et les médias l’ont largement relayé. Hélas, c’est tellement simple qu’on y accorde peu d’attention. On néglige souvent tout cela, se disant que de bons compléments alimentaires ou médicaments seront plus efficaces pour retrouver la forme. Tout au plus, on accordera une attention particulière à son alimentation mais on cherchera surtout la pilule miracle de longue vie : c’est un leurre.

Pourtant, remplir ces 5 conditions est déjà un énorme bienfait. L’idée de fond est de respecter les règles de la nature et de l’évolution de l’homme sur terre. Nous ne sommes pas faits pour manger toute la journée des aliments en boites de plastique, rester assis devant un écran des heures durant, dormir peu, voir et avoir très peu de relations, vivre dans la compétition, avec un temps compté, et dans l’inquiétude permanente… C’est une simple réalité que beaucoup ont du mal à admettre (ou que l’on se cache). Il faut dire que le mode de vie standard de nos sociétés modernes va à l’opposé de tout cela. Bien souvent, on sacrifie ces bases de santé pour « rester dans la course ». Est-ce bien raisonnable ?

Réduire ce qui est nocif

L’expérience montre que, généralement, supprimer ce qui est mauvais est plus performant qu’augmenter ce qui est bon pour la santé (même s’il faut faire les deux, bien entendu). Commencez donc par repérer ce qui est toxique pour vous, dans votre environnement (aliments, substances mal tolérées ou allergisantes, relations, mauvaises habitudes, polluants, médications inutiles…) et organisez-vous pour réduire cela. C’est une étape cruciale qui demande un peu de réflexion et d’investigation.

Augmenter ce qui est bon pour vous

Il s’agit d’abord d’optimiser vos apports en nutriments essentiels sans lesquels on ne peut pas vivre longtemps : vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras insaturés, eau, oxygène… Vous trouverez ceci dans une alimentation saine, une respiration efficace, et éventuellement avec des apports complémentaires.

La nourriture de l’esprit est importante aussi. On la trouve dans les relations amicales, les arts, la compassion, la culture, la gratitude, la quiétude, l’amour en général… Pensez bien que certaines priorités seront plus marquées pour vous en fonction de votre nature, de votre constitution.

Renforcer l’énergie vitale

Energie et feu intérieur du corpsQuel est le point commun des piliers de la longévité, cités plus haut ? Ils augmentent tous l’« énergie vitale », cette chose impalpable le plus souvent oubliée par la médecine moderne occidentale.

Il est possible de retrouver son potentiel de vitalité sans pilules dans un premier temps. L’alimentation saine et sans carence va déjà y contribuer, tout comme le travail sur la respiration (voyez notre article sur respiration et énergie ici). Les périodes de repos ainsi qu’un sommeil suffisant et de qualité sont indispensables. Il faut absolument leur donner une place prépondérante.

Puis, on peut mettre en œuvre les principes de l’hormèse. Qu’est-ce donc ?

L’hormèse est le fait de renforcer l’organisme en lui faisant subir des moments de stress intense mais brefs, par différents moyens. On s’en remet ensuite rapidement, en se renforçant sur différents plans :

  • système immunitaire,
  • équilibre hormonal,
  • circulation,
  • énergie générale,
  • gestion du stress…

Voyez notre article sur l’hormèse et ses différentes techniques pour en savoir plus.

Ayurvéda et longévité

La médecine ayurvédique est une tradition multi-millénaire, toujours utilisée à ce jour. On peut imaginer qu’elle a donc fait ses preuves depuis tout ce temps, pour rester d’actualité. Elle a cette particularité d’inclure la longévité (ainsi que la beauté) dans la notion de santé. Elle propose des protocoles « rajeunissants » appelés « rasayanas » qui sont basés sur 4 interventions :

  1. Alimentation
  2. Mode de vie
  3. Comportement social
  4. Remèdes.

Comme vous le voyez, c’est exactement ce que la science nous confirme aujourd’hui, et les traitements viennent en dernier.

L’Ayurveda appelle l’énergie vitale « Ojas« , et lui donne une importance majeure pour maintenir santé et longévité. Quand Ojas diminue beaucoup, c’est le déclin, puis la mort.

Corriger ses points faibles

Il est bien logique de régler ses troubles de santé avant toute intervention visant à rallonger la durée de vie en bonne forme. Pour reprendre notre comparaison : vous ne partiriez pas traverser la banquise en traîneau à chien si ces derniers étaient maigres et maladifs, ou si votre traîneau perdait ses pièces.

Beaucoup d’entre vous présentent des troubles (souvent mineurs mais bien réels) tels qu’une digestion perturbée, des déséquilibres mineurs hormonaux, une fatigue plus ou moins permanente, des troubles de l’humeur persistants… La bonne nouvelle, c’est qu’une bonne hygiène de vie, et ce que nous venons de voir, peut faire disparaître une grande partie de ces troubles. L’aide d’un thérapeute compétent pourra être précieuse à ce niveau, soit pour gagner du temps, soit pour des problèmes de santé plus installés ou plus tenaces.

Votre santé est globalement équilibrée ? Alors allons y !

3. Un plan pour vivre longtemps et en forme

Pour ceux qui n’ont pas (ou plus) de trouble de santé important, on peut alors chercher à optimiser la forme et allonger la durée de vie, avec divers soins qui ont une action prouvée sur la longévité.

Pour vous mettre les idées en place et éviter de vous éparpiller, voici un plan d’action qui peut varier selon l’âge auquel vous commencez. Toutes les interventions sont décrites dans des articles du présent site, auxquels vous pouvez accéder par les liens présents :

1. Retrouver et optimiser sa forme (dès la trentaine)

Ceci peut en effet se mettre en place dès la trentaine. Il s’agit en fait d’optimiser sa santé et de faire de la prévention. Le début du vieillissement, selon les auteurs, serait entre 20 et 30 ans. Il semble également que plus on commence tôt à y prêter attention et à agir en ce sens, et mieux cela fonctionne.

Avant toute chose, restez simples, logiques et modérés dans vos actions : pas d’exagération, pas d’obsession, pas de « prise de tête ».

Energie vitale – Hygiène de vie – Prévention

  • Adoptez une nutrition de base saine de façon à avoir une bonne digestion, et un bon microbiote intestinal. Complétez-la si besoin (apports en nutriments essentiels).
  • Activité physique : pratiquez dans la nature (son contact nous est nécessaire) : marche, jogging, sports (au moins 3 fois 30 mn par semaine).
  • Respiration : améliorez ou optimisez votre fonction respiratoire, oxygénez-vous.
  • Sommeil : prenez en soin, c’est fondamental. Ne le négligez pas.
  • Gestion du stress et du nerf vague.

Revitalisation et renforcement
Cette partie est toujours utile mais sera plus importante pour les sujets « encrassés » par un excès de toxines, les patraques, les fatigués permanents, etc…

  • Détoxication : d’après la médecine ayurvédique et la naturopathie, l’accumulation de toxines dans le corps est la cause la plus fréquente des maladies. Il y est indiqué de pratiquer une période de détoxication aux changements de saison. Dans une approche plus moderne de médecine fonctionnelle, il faudra surtout intervenir lorsque des signes d’encrassement toxinique sont présents.
  • Pratiquer des techniques d’hormèse, incluant les jeûnes courts ou intermittents. Il a été démontré que cela active le processus naturel d’autophagie où nos cellules se réparent et se nettoient en « mangeant » elles mêmes leurs déchets ou protéines (pièces) défectueuses. C’est un système très performant qu’il n’est pas difficile de stimuler (voyez notre article sur l’autophagie pour en savoir plus). A adapter, à chaque personne. Vous faire conseiller par un professionnel de santé est un must.
  • Stimulation des mitochondries et de leur production d’énergie : cette intervention est surtout importante quand le niveau d’énergie vitale, le tonus… est diminué. Néanmoins, l’optimisation de cette fonction est selon moi une des clefs les plus importantes de l’anti-âge. L’énergie cellulaire et circulant dans le corps est la base de toutes les autres fonctions et de la bonne marche de nos organes. Sans elle, tout s’affaiblit. Je vous recommande de lire cet article sur l’énergie vitale et la vision passionnante de l’Ayurvéda à ce sujet : Ojas.
  • Soutien du terrain hormonal : de nombreuses hormones diminuent chez la plupart des gens avec l’âge, dès le trentaine. Il y a diverses façons naturelles d’y remédier (dont l’activité physique, l’hormèse, les plantes et médecines naturelles…) avant les hormones bio-identiques qui devraient venir le plus tard possible.

2. Ralentir le vieillissement (après 40-45 ans)

Ici on rentre dans le cœur du sujet avec des interventions visant directement à ralentir le vieillissement en luttant contre ses processus. Certaines études scientifiques ont même montré des inversions du vieillissement pour certaines méthodes. Il s’agit de soins à long terme, bien entendu.

Si l’on veut être logique avec soi-même, la première partie du plan (ci-dessus) doit être déjà mise en place.

Il n’y a pas de traitement standard mais de multiples voies pouvant agir en ce sens. Mon avis est qu’il est aberrant voire impossible de vouloir tout faire. Il y a des points plus sensibles comme le travail sur les mitochondries, ou les sénolytiques, aujourd’hui bien documentés, puis il y a des choix à effectuer selon la constitution et l’état de chacun, aidé(e) en cela par un médecin ayant un minimum d’expertise.

Ralentir le vieillissement (rallonger la vie)

  • Il est assez classique d’utiliser des antioxydants, des antiglycants et/ou des produits méthylants, à adapter selon chaque cas.
  • Les régulateurs des voies métaboliques directement liées au vieillissement sont très employés (anti-mTor surtout, et activateurs d’Ampk). Il s’agit souvent de plantes, ou de substances naturelles, voire chimiques.
  • Les peptides anti-vieillissement sont une voie encore en cours de recherche.

Pour comprendre, tous ces soins anti-âge sont expliqués sur cette page.

Inverser le processus du vieillissement

La plupart des études scientifiques ont montré des résultats sur des souris, mouches ou autres animaux de laboratoire, et parfois sur des cellules humaines. Même si l’on atteint pas forcément cet objectif (qui d’ailleurs est peut-être surréaliste), ces techniques peuvent certainement améliorer le vieillissement, prévenir des maladies qui lui sont liées, et au final améliorer forme et longévité. Ces techniques sont décrites en détail dans les articles liés. Il ‘agit de :

  • Stimulation des cellules souches : ces fameuses cellules embryonnaires capables de régénérer toutes sortes de tissus du corps.
  • Usage des sénolytiques : il s’agit de substances capables d’éliminer nos vieilles cellules non-fonctionnelles qui encombrent nos tissus et organes avec l’âge et les font vieillir.
  • Stimulation des sirtuines : ces enzymes sont produites par certains de nos gènes (dits parfois « de longévité »). Elles sont impliquées en particulier dans la réparation permanente de notre ADN, les processus de régénération et l’autophagie, la régulation hormonale, la production d’énergie… Leur activation/stimulation est une voie très étudiée actuellement et assez prometteuse.
  • Régénération des mitochondries : c’est peut-être LE pilier principal de la longévité. Elles assurent la production de carburant (énergie) de toutes nos cellules. De plus, elles jouent un rôle dans l’accumulation des cellules sénescentes, le système immunitaire, la production et le métabolisme des hormones… et, en fait, dans la plupart des processus liés au vieillissement et aux interventions supposées le ralentir. Lisez le dossier sur production d’énergie et anti-âge, c’est un sujet passionnant.

En conclusion

La médecine anti-âge, c’est intéressant, et on a tous envie que ça marche. Cependant, la priorité doit être donnée au bon sens et aux bases simples d’une vie saine que l’on a trop tendance à négliger. Il est vrai que nos sociétés modernes nous rendent les choses difficiles. Ne tombons pas dans l’excès inverse (voire dans l’obsession rigide du « bien faire ») qui consiste à vouloir associer un maximum de choses pour cumuler les chances de vivre plus longtemps. Je ne crois pas que cela fonctionne ainsi.

Il est impossible de suivre toutes les méthodes et tous les soins disponibles à ce jour. Il faut faire des choix en fonction de son cas particulier, de la vie qu’on mène, et des synergies (ou pas !) entre ces différents traitements. Le monde change, tout comme notre environnement, les connaissances évoluent et nous changeons aussi avec l’âge mais nous voulons rester dans la partie. Cela s’appelle s’adapter, et il est toujours souhaitable d’être aidé en cela par un professionnel de la santé averti.