traitement hormonal : pilules

Le traitement hormonal lié à l’âge le plus connu est certainement celui de la ménopause chez la femme (THS) mais toute chute d’hormone sévère, en vieillissant, peut être compensée par un traitement substitutif ou d’appoint. En anti-âge, cette pratique est assez courante. Que faut-il en penser ?

La plupart des glandes endocrines voient leur production diminuer avec l’âge, parfois dès la trentaine. Il est classique en médecine anti-âge de remonter ces niveaux trop bas pour soulager les troubles qui les accompagnent, notamment pour :

  • les hormones sexuelles : œstrogènes, progestérone, testostérone,
  • les autres hormones stéroïdes : cortisol, DHEA, pregnénolone,
  • les hormones thyroïdiennes.

Pour cela, il y a 3 possibilités en gros :

  • stimuler naturellement leur production par nos glandes,
  • augmenter la sensibilité de notre corps aux différentes hormones,
  • relever les taux d’hormones manquantes par un apport extérieur.

Certains médecins utilisent largement la prescription d’hormones chez leurs patients qui veulent réduire les effets de l’âge, alors que d’autres les évitent absolument. Entre les deux, nous pensons, comme d’autres, que les hormones peuvent s’utiliser dans ce cadre, sous certaines conditions :

  • absence d’effet secondaire sérieux,
  • pas de résultat probant avec les autres méthodes,
  • hormones bio-identiques uniquement (les mêmes que notre corps fabrique),
  • pour certaines hormones le patient doit avoir compris qu’il s’agit de traitement au long cours, voire parfois difficilement arrêtable.

Voici donc, en essayant de faire simple, les différents traitements hormonaux utilisables en médecine anti-âge.

Le traitement hormonal substitutif de la ménopause

Oestrogènes et progestérone

troubles de la menopause
Signée par l’arrêt des cycles menstruels chez la femme vers la cinquantaine, la ménopause est due à l’arrêt de production d’oestrogènes et de progestérone par les ovaires. C’est certainement la chute hormonale liée à l’âge la plus précoce et la plus brutale. Remonter ces niveaux effondrés est un choix. Il est clair que, passée la ménopause, cela ne se fera pas tout seul. D’un autre côté, certaines femmes n’en ressentent pas le besoin, ou encore se sentent bien avec des plantes sensibilisantes par exemple.

Les effets de la baisse d’hormones sexuelles féminines

Cette chute brutale d’hormones est souvent (mais pas toujours) accompagnée de troubles gênants, plus ou moins marqués selon les femmes:
– bouffées de chaleur,
– sécheresse des muqueuses, gêne aux rapports sexuels,
– perte de libido,
– douleurs musculaires,
– mauvaise humeur, dépression,
– relâchement de la peau et déshydratation cutanée,
– ostéoporose, perte de cheveux, etc…

Les avantages du remplacement des hormones déficientes

Les troubles liés à la ménopause sont en général très améliorés par les THS. Le traitement est simple, le plus souvent une prise par jour (capsules, gels cutanés, ou patches).

Les risques et effets indésirables du THS

Le risque majeur est de stimuler un cancer génital qui serait existant (sein, utérus, ovaires). Aussi un examen gynécologique préalable de dépistage est indispensable, tout comme un suivi médical, dans tous les cas.

Les effets indésirables les plus classiques sont les troubles de l’humeur, les prises de poids, les douleurs mammaires, les saignements génitaux…

Il faut noter que les études sur les rapports entre THS et cancer divergent. Il semble que les risques et effets secondaires existent surtout avec les hormones de synthèses ou encore avec des doses trop fortes pour la personne traitée. En revanche, il y aurait peu ou pas de risques avec les hormones bio-identiques, c’est à dire pareilles aux hormones qui circulent dans notre sang et que notre corps fabrique. Il faut utiliser les doses les plus faibles possibles, et elles varient selon chaque femme.

Ainsi le THS avait été abandonné par beaucoup de femmes il y a une trentaine d’années mais il revient au goût du jour avec les hormones bio-identiques (voir cet article plus complet sur le retour du THS naturel).

Notez qu’une étude parue dans JAMA en 2017 montre qu’un THS bien conduit, sous surveillance médicale, n’augmente pas le risque de cancer chez la femme.

Y a t-il un Traitement Hormonal Substitutif de l’andropause?

troubles de l'andropauseL’andropause existe-t’elle vraiment ?

Longtemps ignorée car moins parlante que la ménopause, la chute des taux d’hormones mâles (androgènes) est acceptée aujourd’hui par le milieu médical. Elle serait naturelle, survenant généralement à partir de la cinquantaine, mais ne touche pas tous les hommes de façon égale.

La chute de testostérone est accompagnée des symptômes suivants :
– perte de libido et baisse des performances sexuelles,
– troubles de l’érection,
– mauvaise humeur, irritabilité, perte de confiance en soi,
– tendance dépressive, troubles de la mémoire,
– perte de la masse musculaire et augmentation de la masse grasse (surtout abdominale),
– prise de poitrine,
– sueurs nocturnes,
– fatigue et baisse de force musculaire,
– douleurs articulaires…

Que faire contre la baisse d’hormones sexuelles chez l’homme ?

La prise d’hormones peut compenser cette baisse et améliorer les troubles correspondants, souvent de façon flagrante. Il ne faut néanmoins pas en abuser. Là encore, il faut agir avec discernement et parcimonie.

Tout comme pour les hormones féminines, il existe des formes synthétiques d’hormones qui doivent plutôt être réservées aux traitements de certaines maladies, et des formes naturelles « bio-identiques« , notamment pour la testostérone sous forme de gels, bien actifs tout en ayant quasiment pas d’effets secondaires.

Il semblerait qu’à l’arrêt du traitement la sécrétion naturelle de testostérone puisse reprendre. Les avis sont partagés. Néanmoins, il n’y a pas de raison pour qu’elle soit améliorée. En effet, il existe un « rétro-contrôle » pour la testostérone (comme pour le cortisol ou les hormones thyroïdiennes) qui incite la glande à ne pas augmenter sa propre production lorsque le corps en reçoit, voire à se mettre au repos.

Il faut savoir qu’un Traitement Hormonal Substitutif est un engagement à long terme. Son arrêt signifiera généralement le retour à des taux hormonaux plus bas, et donc des troubles pouvant revenir.

A côté de cela, la DHEA, voire la pregnénolone sont d’autres stéroïdes bio-identiques, utilisés en anti-âge, et dont dérive la testostérone. Leur utilisation (voir ci-dessous) peut être justifiée contre les troubles liés à l’andropause, moins puissamment mais quasiment sans effets secondaires, et apparemment sans ce rétro-contrôle qui pourrait mettre la glande en pause.

Effets indésirables du traitement par testostérone

Ils dépendent surtout d’une dose administrée trop forte. Il peut s’agir d’irritabilité (ou d’agressivité), de perte de cheveux, de séborrhée (peau plus grasse), d’une augmentation du nombre de globules rouges…

En ce qui concerne les risques de développer un cancer par la prise de testostérone la question reste encore discutée, tout (et son contraire) a été dit. Les dernières études (comme ici) tendent à montrer qu’après 2 ans de traitement, il n’y a pas d’augmentation du volume de la prostate, ni d’altération cardio-vasculaire (le cholestérol et la tension artérielle auraient même tendance à diminuer). En revanche, des taux d’oestrogènes trop importants chez l’homme mûr sont assez courants, et ont une action malsaine sur la prostate (voir notre article).

La testostérone est censée stimuler l’évolution d’un cancer de la prostate hormono-dépendant et pré-existant. A contrôler donc avant tout traitement.

Voyez notre article sur la baisse de testostérone chez l’homme et son traitement hormonal substitutif.

La substitution hormonale des autres glandes

Des maladies endocriniennes spécifiques peuvent faire chuter la production de certaines de nos hormones. Des traitements pour les remplacer s’avèrent souvent indispensables si l’affection est sévère mais, hormis ces maladies, certaines productions hormonales peuvent diminuer rien qu’avec l’avancée en âge, et devenir très gênantes. Certains médecins utilisent alors très couramment des apports hormonaux comme :

  • pour la thyroïde : hormones thyroïdiennes T3, T4
  • pour l’hypophyse : hormone de croissance GH (interdite en France)
  • pour les cortico-surrénales : DHEA et pregnénolone, cortisol
  • pour l’épiphyse (glande pinéale) : mélatonine
  • pour les médullo-surrénales : aldostérone, moins courante, etc…

Dans tous les cas, un bilan médical préalable et un dépistage des cancers préexistants est nécessaire. Les hormones sont des traitements puissants. GH, T3, T4 et cortisol (ou corticoïdes) ne se prennent pas à la légère mais seulement sous contrôle médical. De notre point de vue, elles ne se justifient qu’en l’absence de soins alternatifs efficaces (phytothérapie, nutriments, homéopathie, mode de vie…).

Les hormones thyroïdiennes en anti-âge

cou et thyroideLorsque la glande thyroïde diminue sa production, on parle d’hypothyroïdie. Dans l’avancée en âge, elle n’est pas rare mais avant de prendre ces hormones pour compenser, il faut voir s’il est possible d’en traiter les causes.

La thyroïde joue un rôle crucial dans le maintien de la vitalité, de l’énergie et de la jeunesse. Elle produit des hormones telles que la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3), qui régulent le métabolisme, la croissance, la température corporelle, la production d’énergie…

Certains médecins utilisent couramment des hormones thyroïdiennes dans la lutte contre le vieillissement. Pour eux, dans ce contexte, une optimisation hormonale peut atténuer certains des effets du vieillissement. Il est vrai qu’il y a une diminution naturelle de la production d’hormones thyroïdiennes avec l’âge, qui peut contribuer à des symptômes liés à l’hypothyroïdie tels que :

  • la fatigue,
  • la prise de poids plus facile,
  • une sécheresse de la peau et des cheveux,
  • une sensibilité au froid,
  • des troubles du sommeil,
  • l’humeur dépressive et la diminution de la fonction cognitive,
  • la baisse de la libido…

En fournissant des niveaux adéquats d’hormones thyroïdiennes, il serait possible de revitaliser l’organisme et d’améliorer la qualité de vie des individus vieillissants. C’est certainement vrai mais il faut en mesurer les conséquences, et surtout, il sera difficile d’arrêter le traitement.

Dans le cadre de l’anti-âge, notre point de vue est qu’il faut d’abord essayer de stimuler la production d’hormones, et/ou de traiter les causes de son ralentissement.

Dans tous les cas, l’administration d’hormones thyroïdiennes est un acte médical délicat où l’on doit surveiller attentivement les niveaux hormonaux, et ajuster les doses en conséquence.

Les hormones surrénaliennes en anti-âge

glandes surrenalesLe cortisol

L’utilisation du cortisol en médecine anti-âge est controversée, et les opinions peuvent varier parmi les experts. Certains médecins incluent le rôle du cortisol dans le processus de vieillissement et proposent des approches spécifiques pour en maintenir l’équilibre.

Le cortisol est une hormone stéroïdienne essentielle produite par les glandes surrénales, souvent associée à la réponse au stress. Des niveaux de cortisol déséquilibrés peuvent contribuer à l’accélération du vieillissement. Un cortisol élevé peut aussi avoir des effets délétères sur la santé, conduisant à une variété de problèmes tels que la perte musculaire, la prise de poids, la diminution de la densité osseuse, une glycémie instable, des troubles du sommeil…

Lorsque le niveau de cortisol est insuffisant, les troubles les plus fréquents sont :

  • Fatigue chronique,
  • Hypotension,
  • Perte de poids non intentionnelle,
  • Digestion lente, nausées, vomissements,
  • Irritabilité et dépression,
  • Hypoglycémie : avec faim excessive, confusion, tremblements,
  • Difficulté à tolérer tout stress ou contrariété
  • Diminution de la libido
  • Troubles du sommeil…

Vous y avez bien sûr reconnu les signes liés au stress chronique.

Certains médecins anti-âge, préconisent d’équilibrer le niveau de cortisol, notamment par prise orale s’il paraît trop bas. Il faut dire que les effets sont très rapides et souvent spectaculaires (n’oublions pas qu’il fait partie des substances dopantes). En contrepartie, il y a des effets indésirables potentiellement graves si le dosage est trop fort.

La gestion du stress est aussi un moyen de maintenir des niveaux de cortisol appropriés. Des techniques telles que la méditation, le yoga et la relaxation peuvent jouer un rôle crucial dans la régulation du cortisol.

Quoiqu’il en soit, la régulation du cortisol n’est qu’un aspect de l’approche globale en médecine anti-âge. Ici, notre raisonnement est le même. Dans l’avancée en âge, il est fréquent de constater des baisses hormonales mais avant de prendre ces hormones en déficit, il faut voir d’abord s’il est possible d’en traiter les causes.

La DHEA et la pregnénolone

Qualifiées de précurseurs hormonaux par les uns et de véritables hormones par les autres, ces deux là semblent un peu à part. En effet, elles ne paraissent pas avoir d’effet de rétro-contrôle, c’est à dire que leur prise ne ralentit pas leur production par nos glandes, contrairement au cortisol, testostérone, hormones thyroïdiennes…

Précurseurs des autres hormones stéroïdes que sont notamment testostérone, œstrogènes, cortisol…, elles sont de fait populaires en médecine fonctionnelle et anti-âge.

En plus d’être à l’origine de la chaîne de production des hormones sexuelles, elles ont des domaines d’action spécifiques (ce qui les fait qualifier de vraies hormones par certains).

Pregnénolone :

Appelée la « mère » de toutes les hormones stéroïdes (dont la DHEA) elle a tendance à baisser avec l’âge surtout vers la cinquantaine. Elle est notamment impliquée dans :

  • la cognition et la mémoire
  • la production d’énergie et la réaction de stress
  • la stabilité émotionnelle
  • les fonctions hormonales sexuelles globalement
  • la régulation des processus d’inflammation (par le cortisol dont elle est à l’origine)…

Vous trouverez plus d’information sur la pregnénolone dans cet article.

DHEA

Précurseur des hormones sexuelles (testostérone et œstrogènes), elle est plus connue pour son intérêt contre certains troubles liés à l’âge; démontré dans certaines études. Ce n’est pas une panacée et elle n’aura d’intérêt qu’en cas de manque avéré. Il faut donc la doser. Elle a tendance à baisser avec l’âge surtout vers la cinquantaine.

Elle est notamment impliquée dans :

  • la production d’énergie et le bien-être global en vieillissant,
  • la réponse immunitaire,
  • des effets bénéfiques sur la peau, la densité osseuse et la masse musculaire,
  • la protection contre le stress oxydant…

Vous trouverez plus d’information sur la DHEA dans cet article.

Du fait de leur relative innocuité, ces deux hormones sont plus couramment utilisées en médecine anti-âge. Rappelons que ce ne sont pas des panacées, et qu’elles n’auront d’effet qu’en cas de baisse anormale de leur taux sanguin, dans le cadre d’une approche globale des troubles liés au vieillissement.

La mélatonine en anti-âge

glande pineale et melatonineLa mélatonine est une hormone produite naturellement par la glande pinéale dans le cerveau. Elle est connue pour ses effets sur la régulation des rythmes circadiens et des cycles veille/sommeil mais elle a d’autres vertus. C’est notamment un antioxydant puissant.

Sa production a tendance à diminuer avec l’avancée en âge, et certains médecins pensent que la mélatonine joue un rôle important dans le processus de vieillissement.

Un production trop faible de mélatonine est caractérisée principalement par :

  • des troubles du sommeil, insomnies et altérations des cycles veille/sommeil,
  • une fatigue la journée,
  • des altérations de l’humeur de type dépression ou anxiété,
  • une diminution de la réponse immunitaire,
  • des problèmes de concentration et de mémoire,
  • le déclin cognitif…

Il est possible de la doser par des analyses biologiques.

En tant qu’antioxydant puissant, la mélatonine peut aussi aider à combattre les dommages causés par les radicaux libres, contribuant ainsi à ralentir le vieillissement cellulaire.

Ainsi, certains médecins l’utilisent quasi systématiquement pour atténuer certains problèmes liés à l’âge comme le mauvais sommeil, ou les troubles cognitifs, et renforcer le système immunitaire des individus plus âgés.

La mélatonine semble en effet importante en anti-âge mais elle n’est pas une panacée non plus, et sa supplémentation doit être adaptée aux besoins spécifiques de chaque personne. L’expérience montre aussi que beaucoup d’individus ont tendance à s’habituer à la prise de mélatonine, et à devoir augmenter les doses à moyen terme, en particulier pour ses effets sur le sommeil. Ceci doit également être pris en compte (voir notre article sur la mélatonine).

Les alternatives à la substitution hormonale

Prendre ou pas un traitement hormonal ?

Rappelons qu’en cas d’apport extérieur d’hormone, la glande qui la fabrique peut réduire d’autant sa fabrication. C’est ce qu’on appelle un « rétro-contrôle« . Dans certains cas (en général les grosses doses au long cours), cela peut conduire les glandes à s’atrophier progressivement (cas de la glande thyroïde, et des surrénales avec la cortisone…). En médecine intégrale anti-âge, on considère qu’il faut préserver au maximum l’activité glandulaire, voire la relancer si c’est possible.

Nous préconisons donc, en première intention, les soins et traitements augmentant la sensibilité des récepteurs cellulaires et tissulaires aux hormones pour obtenir des effets « hormone-like » (comme avec des hormones). Lorsque cela n’est pas possible ou pas suffisamment efficace, il est toujours temps d’employer des hormones de substitution.

Les sensibilisateurs et stimulants hormonaux

Il existe des moyens pour stimuler la production naturelle hormonale de nos glandes, ou bien pour augmenter la sensibilité des tissus et organes cibles des hormones. Il peut s’agir de :

L’avantage est double :
– ne remplaçant pas nos propres hormones, ils ne mettent pas nos glandes au repos et n’entraînent pas leur atrophie. Ils peuvent même stimuler leur production.
– ils présentent peu ou pas d’effets secondaires.

Il nous parait donc logique de réserver les hormones et les THS pour les personnes n’ayant pas eu de résultat suffisant avec ces méthodes sur les troubles entraînés par les carences hormonales liées à l’âge. Les formes bio-identiques réduisent les risques d’effet secondaire, et devraient être les seules utilisées en anti-âge, en surveillant leurs niveaux régulièrement.