
Le traitement hormonal substitutif (ou THS) le plus connu est certainement celui de la ménopause chez la femme, mais toute chute d’hormone sévère peut être compensée par un traitement substitutif. En anti-âge, cette pratique est assez courante. Que faut-il en penser ?
Le traitement hormonal substitutif de la ménopause
Signée par l’arrêt des cycles menstruels et des règles chez la femme vers la cinquantaine, la ménopause est due à l’arrêt de production d’oestrogènes et de progestérone par les ovaires. Cest certainement la chute hormonale liée à l’âge la plus précoce et la plus brutale.
Les effets de la baisse d’hormones sexuelles féminines
Cette chute brutale d’hormones est souvent (mais pas toujours) accompagnée de troubles gênants plus ou moins marqués selon les femmes:
– bouffées de chaleur
– sècheresse des muqueuses, gêne aux rapports sexuels
– perte de libido
– douleurs musculaires
– mauvaise humeur, dépression
– relâchement de la peau et déshydratation cutanée
– ostéoporose, perte de cheveux, etc…
Les avantages du remplacement des hormones déficientes
Les troubles liés à la ménopause sont en général très améliorés par les THS. Le traitement est simple, le plus souvent une prise par jour (capsules, patches ou gels cutanés).
Les risques et effets indésirables du THS
Le risque majeur est de stimuler un cancer génital préexistant (sein, utérus). Aussi un examen gynécologique préalable de dépistage est indispensable, tout comme un suivi médical, dans tous les cas.
Les effets indésirables les plus classiques sont les troubles de l’humeur, les prises de poids, les douleurs mammaires, les saignements génitaux…
Il faut noter que les études sur les rapports entre THS et cancer divergent. Il semble que les risques et effets secondaires existent surtout avec les hormones de synthèses ou encore avec des doses trop fortes pour la personne traitée. En revanche, il y aurait peu ou pas de risques avec les hormones bio-identiques, c’est à dire pareilles aux hormones qui circulent dans notre sang et que notre corps fabrique. Il faut utiliser les doses les plus faibles possibles, et elles varient selon chaque femme. Ainsi le THS avait été abandonné par beaucoup de femmes il y a une trentaine d’années mais il revient au goût du jour avec les hormones bio-identiques (voir cet article)
Contre-indications du THS de la ménopause
– cancers du sein ou de l’utérus
– antécédents de maladie artérielle (infarctus, angor…)
– maladies du foie.
Y a t’il un Traitement Hormonal Substitutif de l’andropause?
L’andropause existe-t’elle vraiment ?
Longtemps ignorée car moins parlante que la ménopause et donc moins évidente chez l’homme, la chute des taux d’hormones mâles (androgènes) est communément acceptée aujourd’hui par le milieu médical. Elle serait naturelle, survenant généralement à partir de la cinquantaine, mais ne touche pas tous les hommes de façon égale.
Quoiqu’il en soit, la chute de testostérone est accompagnée des symptômes suivants:
– perte de libido et baisse des performances sexuelles
– troubles de l’érection
– mauvaise humeur, irritabilité, perte de confiance en soi
– tendance dépressive, troubles de la mémoire
– perte de la masse musculaire et augmentation de la masse grasse (surtout abdominale)
– prise de poitrine
– sueurs nocturnes
– fatigue et baisse de force musculaire
– douleurs articulaires…
Quelles possibilités contre la baisse d’hormones chez l’homme ?
La prise d’androgènes peut compenser la baisse de testostérone et améliorer les troubles correspondants, souvent de façon flagrante. Il ne faut néanmoins pas en abuser. Là encore, il faut agir avec discernement et parcimonie.
Tout comme pour les hormones féminines, il existe des formes synthétiques qui doivent plutôt être réservées aux traitements de certaines maladies, et des formes naturelles « bio-identiques » pour la testostérone sous forme de gels. Ces dernières ne sont pas dégradées par le foie et sont bien actives tout en ayant quasiment pas d’effets secondaires. Elles ne sont pas remboursées par l’assurance maladie.
Il semblerait qu’à l’arrêt du traitement la sécrétion naturelle de testostérone puisse reprendre. Néanmoins, il n’y a pas de raison pour qu’elle soit améliorée et il faut savoir qu’un Traitement Hormonal Substitutif est un engagement à long terme. Son arrêt signifiera généralement le retour à des taux hormonaux plus bas, et donc au possible retour des troubles.
Effets indésirables du traitement par testostérone
Ils dépendent surtout de la dose administrée. Il peut s’agir d’irritabilité (ou d’agressivité), de perte de cheveux, de séborrhée (peau plus grasse), d’une augmentation du nombre de globules rouges…
En ce qui concerne les risques de développer un cancer par la prise de testostérone la question reste encore discutée, tout (et son contraire) a été dit. Les dernières études (comme ici) tendent à montrer qu’après 2 ans de traitement, il n’y a pas d’augmentation du volume de la prostate, ni d’altération cardio-vasculaire (le cholestérol et la tension artérielle auraient même tendance à diminuer). En revanche, des taux d’oestrogènes trop importants chez l’homme mûr sont assez courants et ont une action malsaine sur la prostate.
Bien entendu, la testostérone est censée stimuler l’évolution d’un cancer de la prostate hormono-dépendant et préexistant. A contrôler donc avant tout traitement.
Contre-indications du THS de l’andropause
– cancer de la prostate et cancer du sein,
– gynécomastie et adénome prostatique (contre-indications relatives).
La substitution hormonale des autres glandes
Certaines affections endocriniennes peuvent faire chuter la production d’hormones de certaines de nos glandes. Des traitements pour les remplacer s’avèrent souvent indispensables surtout si l’affection est sévère. De même, en vieillissant, certaines productions hormonales ont tendance à chuter plus facilement, en dehors des hormones sexuelles vues plus haut.
Apports hormonaux courants dans la lutte contre le vieillissement
Comme ces productions hormonales endocrines baissent avec l’avancée en âge. Certains auteurs utilisent alors les apports hormonaux de complémentation :
– pour la thyroïde : hormones thyroïdiennes T3, T4
– pour l’hypophyse : hormone de croissance : GH (interdite en France)
– pour les cortico-surrénales : DHEA et pregnénolone, cortisol
– pour l’épiphyse (glande pinéale) : mélatonine
– pour les médullo-surrénales : aldostérone, moins couramment employée, etc…
Contre-indications du THS
En dehors de celles vues pour les hormones sexuelles, les contre-indications varient selon chaque hormone. Dans tous les cas, un bilan médical préalable et un dépistage des cancers préexistants est nécessaire. Les hormones sont des traitements puissants et ne se prennent pas à la légère.
Les alternatives à la substitution hormonale
Faire ou ne pas faire de THS ?
Il faut savoir qu’en cas d’apport extérieur d’hormone, la glande qui la fabrique peut réduire d’autant sa fabrication et peut, dans certains cas (en général les grosses doses au long cours), s’atrophier avec le temps (cas de la glande thyroïde et des surrénales). En médecine intégrale anti-âge, on considère qu’il faut préserver au maximum l’activité glandulaire, voire la relancer.
On utilise donc les traitements augmentant la sensibilité des récepteurs cellulaires et tissulaires aux hormones pour obtenir des effets « hormone-like » (comme avec des hormones). Lorsque cela n’est pas possible ou pas suffisamment efficace, il est toujours temps d’employer les hormones de substitution.
Les sensibilisateurs et stimulants hormonaux
Il existe des moyens pour stimuler la production naturelle hormonale de nos glandes ou bien pour augmenter la sensibilité des tissus et organes cibles des hormones. En médecine intégrale anti-âge, elles sont utilisées en première intention. Il peut s’agir de :
– l’apport de micronutriments lors de carences (par exemple : zinc, sélénium, vitamine E, acides aminés…)
– les phytomodulateurs (plantes sensibilisantes ou « hormone-like »),
– l’organothérapie et l’homéopathie,
– l’exercice physique,
– la relaxation ou la méditation…
L’avantage est double :
– ne remplaçant pas nos propres hormones, elles ne mettent pas nos glandes au repos et n’entraînent pas leur atrophie
– elles présentent peu ou pas d’effets secondaires.
Il nous parait logique de réserver les hormones et les THS pour les personnes n’ayant pas eu de résultat suffisant avec ces méthodes sur les troubles entrainés par les carences hormonales liées à l’âge. De plus, on utilisera alors les formes bio-identiques pour réduire les risques d’effet secondaire.
Bibliographie
Thorley J. – Lancet Diabetes Endocrinol. 2016 Jan;4(1):25. doi: 10.1016/S2213-8587(15)00472-6. Epub 2015 Dec 1.
HRT for menopause: a delicate balance – Fauconnier A, Ringa V, Delanoë D, Falissard B, Bréart G. Maturitas. 2000 Jun 30;35(3):215-28.
Use of hormone replacement therapy: women’s representations of menopause and beauty care practices.
Evolution of testosterone treatment over 25 years: symptom responses, endocrine profiles and cardiovascular changes – Malcolm Carruthers, Paul Cathcart & Mark R. Feneley
Bonsoir. En 2013, je consulte un gynéco pour voir la mise en place d’un THS. Je suis à l’époque presque en ménopause avec toute la panoplie des symptômes (bouffées de chaleur, douleurs articulaires importantes surtout aux doigts, sommeil difficile, moral fluctuant, maux de tête…). Un essai avec Lutenyl 5mg et oestrodose 0;06% en gel que je n’ai pas supporté, effets secondaires : ovaires très douloureux, insomnie dès le début, migraines, mal être général et crises de larmes et accentuation des symptômes de la ménopause. Il me dit de tout arrêter. En février 2016 je demande une ostéodensitométrie, non remboursée par la SECU. Il s’avère pourtant que j’ai une ostéoporose avérée au niveau de la colonne vertébrale : Tscore – 2,6 % ! Le médecin me dit que le seul moyen pour stabiliser cette ostéoporose anormale pour mon âge (54 ans) et pourtant sportive, serait de reprendre un THS. Je suis ménopausée car cela fait 4 ans que je n’ai pas de règles.
J’ai pris de la DHEA 50 mg durant 2 ans, je me sentais bien mieux. Depuis que je l’ai arrêtée fin 2015, tous les symptômes reviennent. Le médecin me dit que la DHEA ne fera rien du tout contre l’ostéoporose et refuse de me prescrire un dosage sanguin de S-Dhea. Le problème est que je ne semble supporter aucun THS. Je ne supportais déjà pas la pilule. Que conseillez-vous dans ce cas de figure svp ?
Un grand merci pour votre aide.
Bonjour
Pour l’ostéoporose, le terrain hormonal n’est pas seul en cause. Il faut :
– avoir une activité physique régulière
– avoir de bon apports en certains nutriments, en particulier : calcium (bien sûr mais il est rare d’en manquer en mangeant normalement), magnésium, vitamine D, silicium. Sachez aussi qu’une alimentation trop riche en graines, noix diverses et céréales peut favoriser la déminéralisation (en partie à cause de leur acide phytique qui empêche l’assimilation de certains minéraux)
Si la DHEA vous fait du bien et que vous ne supportez pas le THS, pourquoi ne pas continuer ? A condition d’être surveillée régulièrement et de doser de temps en temps votre DHEA sanguine, il n’y a pas de problème.
Pour remarque : lutényl n’est pas une hormone bio-identique; à la place ce serait la progestérone, p.ex. utrogestan°, estima°, etc… que vous auriez peut-être mieux supportée.
Pour moi les plantes ont tout résolu + Sérélys + manahé ( je n’ai pas droit au THS)
Mon ostéoporose a régréssé et je n’ai presque plus mal….
J’alterne en fonctions de mes ressentis corporels
Bon courage
Bonjour, Beatrice , message du 24/06/2016, au sujet des desagrements liés a la menopause, bouffées de chaleur, vous dites « pour moi les plantes ont tout résolu, +Serelys + manahé », pourriez vous preciser si autres plantes ou seulement ces 2 produits. Avec mes remerciements cordiaux, Nina,
Bonjour, peut on en cas de symptomes impactant fortement la qualité de vie prendre un THS cinq ans après un accident ischémique sans cause cardiovasculaire identifiée et un bilan sanguin positif sur ce point ? est ce possible 5 ans egalement après l’arret des regles ? doit on s’adresser à un gynecologue ou un generaliste et est il possible que certains praticiens acceptent ? merci.
Il n’y a aucun inconvénient à débuter un traitement hormonal 5 ans après les dernières règles, le retour de l’estradiol commencera à exercer son effet protecteur.
Mieux vaut avoir recours à l’estradiol percutané, et à la progestérone naturelle.
Par contre, un accident ischémique sans cause identifiée garde une certaine part de mystère. Il faudra obtenir l’accord du cardiologue, sans lequel ni gynécologue et à fortiori ni généraliste ne prescrira un THM.