plantes et gélules

La baisse de nos hormones est certainement un des effets les plus marqués et des plus précoces du vieillissement.

Dès 30 ans, la fabrication d’hormones diminue avec des conséquences non négligeables… Que peut-on faire ?

Vos hormones baissent avec l’âge

Entre 20 et 25 ans, tous vos taux hormonaux sont à leur maximum pour vous rendre pleins de vitalité, au maximum de vos performances. Puis, la plupart des hormones chutent avec l’âge et le vieillissement. Certains taux hormonaux baissent de plus de 60 % après la soixantaine.

Les hormones qui diminuent beaucoup en vieillissant

Parmi celles que l’on connaît le mieux, voici les plus importantes à voir leur taux baisser avec le vieillissement :
– la DHEA
– la mélatonine
oestrogènes et progestérone
– la testostérone
– la pregnénolone
– l’hormone de croissance (GH)
– le cortisol…
pour ne citer que celles-ci.

Notons cependant que cette diminution hormonale varie beaucoup selon les personnes. Par exemple, on peut voir des hommes de trente ans avec des taux de testostérone effondrés, et des quinquagénaires avec des taux d’hommes de 20 ans.

Des études montrent que cette baisse d’hormones est aussi liée à l’hygiène de vie : alimentation, sommeil, stress, sédentarité, environnement, pollution (notamment avec les perturbateurs endocriniens)… L’exercice physique régulier et une bonne gestion du stress permettent ainsi de conserver déjà une bonne imprégnation hormonale beaucoup plus longtemps. Voilà qui est intéressant.

Les effets du manque d’hormones

Cette diminution des taux d’hormonaux entraîne des symptômes bien connus liés à l’âge, à l’andropause et à la ménopause, tels que fatigue, troubles du sommeil, baisse de la libido et des performances sexuelles, dégradation de l’état de la peau et des cheveux, fonte musculaire, augmentation de la masse grasse, féminisation chez l’homme et masculinisation chez la femme, mauvaise humeur, perte de mémoire, irritabilité, tendances dépressives, etc…

Voici pourquoi les hormones sont un pilier important de la lutte contre les effets de l’âge. De plus, il faut bien reconnaître que leurs effets sont souvent spectaculaires, ce qui parfois incite certains à exagérer leur utilisation (ce qui a pu donner une mauvaise image fréquente des soins hormonaux).

Faut-il prendre des hormones anti-vieillissement ?

Compenser les baisses hormonales liées à l’âge

S’il est médicalement admis qu’une remontée des taux hormonaux s’accompagne d’un net regain de forme, le traitement substitutif hormonal (qui apporte des hormones en complément) n’est pas obligatoire, loin de là. Relever des taux hormonaux diminués est souvent spectaculaire dans l’atténuation des symptômes de carences , à la manière d’un effet rajeunissant. La recherche de la longévité et de la vitalité passe donc souvent par un rééquilibrage des taux d’hormones, avec ou sans médicaments.

injection d'hormonesNe pas tomber dans le « dopage »

Cependant, il est vite fait de tomber dans la facilité et/ou la prescription systématique d’hormones de synthèse. Celle-ci doit être évitée car elle dévierait alors vers le dopage, à la manière de certains sportifs qui augmentent ainsi leurs performances, au détriment de leur santé.

Un médecin averti connaît les formes bio-identiques des hormones et sait les employer préférentiellement. Il connaît les effets secondaires de ces médicaments et leurs contre-indications. Il sait les doser précisément et utiliser les doses minimales car les besoins varient largement d’une personne à l’autre.

Ces traitements utilisant les hormones bio-identiques pour remonter les niveaux sanguins sont décrits dans cet article.

Le plus important, c’est l’équilibre hormonal

Il faut considérer avant tout notre équilibre de santé et notre forme. De même, les symptômes ressentis sont plus importants que les résultats d’analyses biologiques.

Inutile de toucher à votre terrain hormonal s’il n’existe pas de trouble particulier évoquant une carence.

D’autre part, l’organisme est un tout. Une modification sur une hormone en particulier influence souvent les autres. Il ne faut donc pas se précipiter sur les médicaments hormonaux en suivant des effets de mode ou suite à des résultats d’analyses biologiques sans retentissement physique ni psychique, ou à la lecture d’articles promotionnels.

Un médecin expérimenté peut conseiller sur l’opportunité de ces traitements délicats et les envisager dans un cadre global. Il faudra toujours bien peser le rapport bénéfices/risques.

Les précurseurs hormonaux DHEA & pregnénolone

Ils sont assez tendance depuis les années 2000 et la découverte de la DHEA par le Pr E. Beaulieu. Depuis, elle est largement utilisée pour traiter ou prévenir les troubles de l’âge, tout comme la pregnénolone dont elle est issue.

Ces substances fabriquées par notre corps diminuent généralement avec l’âge, et c’est à partir de leur transformation que se forment d’autres hormones, en particulier testostérone, œstrogènes et progestérone.

On ne leur a pas trouvé d’effet secondaire, et elles sont donc en vente libre dans beaucoup de pays. Ce n’est pas pour autant qu’il faut en prendre systématiquement après 40 ou 50 ans. Elles ne sont utiles que si l’on est certain d’en manquer, et à adapter selon chaque cas (lisez cet article pour en savoir plus).

Médecines alternatives et naturelles pour améliorer le terrain hormonal

Il existe des alternatives naturelles à l’hormonothérapie. Il s’agit de la phytothérapie (plantes et « phytohormones »), de l’ organothérapie (dilutions homéopathiques d’extraits de glandes endocrines), de micronutriments, etc…

plantes phyto-hormonalesEn phytothérapie, les plantes ne remplacent pas nos propres hormones mais elles ont un effet « hormone like » (comme une hormone donnée) en sensibilisant les récepteurs hormonaux de nos tissus et organes, ou bien en stimulant nos glandes, afin de relancer leur production d’hormones.

L’effet est à peu près le même mais dans ce cas, notre propre production hormonale n’est pas freinée par effet de rétrocontrôle. En effet, le plus souvent, une glande endocrine produit moins d’hormone lorsque le taux de cette dernière s’élève dans le sang. Lors d’un apport médicamenteux important, la glande peut même stopper sa production et s’atrophier (aplasie). C’est par exemple le cas lorsqu’on donne des extraits thyroïdiens à forte dose qui finissent par mettre la glande thyroïde au repos, et la mener à l ‘atrophie.

On devrait donc parler, pour les plantes, de « phytomodulateurs » ou « phytostimulants » hormonaux.

Par exemple :

  • la sauge, le shatavari, le soja… pour l’oestradiol
  • le yam, le gatillier… pour la progestérone
  • la maca, le tribulus, le ginseng, le gingembre… pour les hormones sexuelles en général
  • le cassis, la réglisse, pour le cortisol
  • le fucus, l’amandier, pour la thyroide, etc…

Une bonne hygiène de vie pour conserver ses hormones

Exercice musculaire et production endocrine

Il est bon de savoir que l’exercice physique (en particulier l’effort bref et violent comme la musculation ou l’exercice fractionné) augmente fortement l’hormone de croissance et que la plupart des activités sportives stimule la production de testostérone par exemple, même à l’andropause.

En outre, sachez que la méditation est capable d’élever des niveaux hormonaux à tout âge.

L’alimentation

L’équilibre alimentaire est important, notamment pour un apport suffisant de protéines et acides aminés (surtout après 65 ans), mais aussi de certaines vitamines et minéraux participant à la fabrication d’hormones dans nos glandes endocrines.

Pour les plus courantes :

  • testostérone : zinc, magnésium, sélénium, vitamine E et B6
  • hormone de croissance : vitamine B3, arginine, ornithine
  • œstradiol : zinc, sélénium, vitamine E, iode
  • progestérone : zinc
  • cortisol : vitamine C, cuivre
  • hormones thyroïdiennes : sélénium, fer, iode, vitamines B…

Pour savoir dans quels aliments les trouver, voyez notre guide des nutriments >

Par ailleurs, notons que les jeûnes de 24 à 72 heures peuvent augmenter ponctuellement nos taux d’hormone de croissance, notamment dans nos cellules musculaires, selon plusieurs études réalisées sur l’homme.

Enfin, certains aliments aident à mieux produire certaines hormones. Ils contiennent des nutriments précurseurs ou bien stimulants la production. C’est par exemple le cas du soja pour les oestrogènes, de l’igname pour la progestérone, le cacao pour l’hormone de croissance et de l’avoine pour la testostérone… Il serait trop long de les décrire tous ici.

Une fois les règles d’hygiène de vie améliorées, il ne faut pas, à l’inverse, se priver forcément des hormones de substitution qui peuvent rendre service si les traitements naturels ne sont pas suffisants. Il est d’ailleurs possible d’associer les deux afin d’utiliser les doses d’hormones les plus faibles possibles.

Perturbateurs hormonaux et xénobiotiques

pollutionIl ressort de plus en plus souvent des études scientifiques que de nombreuses substances polluantes de notre environnement ont des actions hormonales néfastes sur notre santé.

Dans nos pays très industrialisés (mais y a t’il aujourd’hui des endroits non pollués sur la planète ?), nous respirons ou ingérons chaque jour des particules capables de dégrader notre santé dont certaines perturbent notre système endocrinien. Elles sont issues des détergents, pesticides, engrais chimiques, colles, solvants, peintures, matériaux de construction…

Voici quelques exemples :

– les phtalates :dans les plastifiants, vernis, PVC, perturbent les androgènes,
– les bisphénols des matières plastiques (récemment interdits dans les biberons) et les alkylphénols des shampoings et détergents, ont les effets des oestrogénes,
– les dioxines (non biodégradables) perturbent la thyroïde et les hormones sexuelles,
– les pesticides DDT, DDE, lindane peuvent bloquer les hormones androgènes, augmenter le terrain estrogénique et favoriser les tumeurs du sein ou l’infertilité masculine,
– etc… la liste est longue.

On sait très bien aujourd’hui quelles sont les conséquences sur la santé publique des perturbateurs endocriniens, en particulier ceux contenus dans les matières plastiques alimentaires. Les pouvoirs publics en sont conscients et cherchent des solutions. Certains pays ont pris des premières mesures comme interdire l’usage des biberons en plastique, réduire progressivement les bisphénols et phtalates des emballages alimentaires, etc… Ceci prendra du temps.

Quoiqu’il en soit, veiller à maintenir ses niveaux hormonaux est logique quand on veut ralentir le vieillissement et limiter l’impact de maladies liées à l’âge. L’important est de le faire en respectant l’équilibre du corps et de manière la plus naturelle possible. En aucun cas cela ne doit perturber la santé mais au contraire la renforcer.

Bibliographie

  1. Vitetta L, Anton B.
    Clin Interv Aging. 2007;2(4):537-43. Review.
    Lifestyle and nutrition, caloric restriction, mitochondrial health and hormones: scientific interventions for anti-aging.
  2. Fishman JR, Flatt MA, Settersten RA Jr.
    Soc Sci Med. 2015 May;132:79-87. doi: 10.1016/j.socscimed.2015.02.027. Epub 2015 Feb 19.
    Bioidentical hormones, menopausal women, and the lure of the « natural » in U.S. anti-aging medicine.
  3. Velduis et al «Differential impact of age, sex, steroid hormones, and obesity on basal vs pulsative growth hormone secretion in men assessed in an ultrasensitive chemilluminescence assay» J.Clin.Endocrinol.Metab 1995 ; 80 : 3209-22
  4. Effects of human growth hormone in men over 60 years old»1990 ; 323 p1
  5. Exercise and Fasting Activate Growth Hormone-Dependent Myocellular Signal Transducer and Activator of Transcription-5b Phosphorylation and Insulin-Like Growth Factor-I Messenger Ribonucleic Acid Expression in Humans- Mikkel H. Vendelbo Jens O. Jørgensen Steen B. Pedersen Lars C. Gormsen Sten Lund Ole Schmitz Niels Jessen Niels Møller – The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 95, Issue 9, 1 September 2010, Pages E64–E68