consultation anti-âge

Certes la DHEA est directement issue de la transformation de la pregnénolone.

Pourtant prendre seulement la DHEA ou la pregnénolone n’est pas toujours suffisant.

Article mis à jour le 15/07/2023

Question d’un internaute :

Si on prend de la pregnénolone, doit on arrêter de prendre de la DHEA ?

Réponse du médecin :

Pas forcément. La pregnénolone peut effectivement se transformer en DHEA puisque c’est la voie naturelle dans notre corps mais cela ne fonctionne pas toujours très bien. Chaque cas est particulier.

Pregnénolone et DHEA : précurseurs hormonaux ou hormones ?

pregnenolone gelule et DHEAPour la fabrication des hormones stéroïdes et sexuelles, votre corps utilise son cholestérol qu’il transforme successivement en différents sous-produits stéroïdes. Pour simplifier, nous dirons que le cholestérol est transformé d’abord en pregnénolone. Celle-ci va ensuite donner la progestérone et la DHEA. Cette dernière se transformera en testostérone qui donnera l’estradiol (oestrogène).

La pregnénolone est produite par nos mitochondries* . Aussi, sa baisse de production est liée à la baisse d’activité et de performance des mitochondries, généralement constatée avec l’âge (voir notre article sur l’énergie vitale).

Notez que la pregnénolone est aussi à l’origine de la production de cortisol, notre anti-inflammatoire naturel, ce qui explique vraisemblablement l’amélioration souvent constatée sur les douleurs articulaires en prenant la pregnénolone.

On pourrait donc penser qu’en prenant de la pregnénolone, on va augmenter les taux sanguins de toutes les autres hormones qui en dérivent. C’est souvent le cas mais ça n’est hélas pas si simple ! En fait, pour passer d’une hormone à l’autre, le corps a besoin d’enzymes spécifiques à chaque transformation. Le problème, c’est que ces enzymes (que notre corps fabrique) peuvent se raréfier avec l’âge, tout comme la plupart des hormones. Ainsi, la transformation hormonale normale, en cascade, est perturbée en vieillissant.

Autrement dit, le fait de prendre de la DHEA ne va pas forcément faire monter la testostérone et les oestrogènes, par exemple. En revanche, remarquons que la prise de DHEA ou de pregnénolone ne bloque pas la production hormonale des glandes surrénales comme nous le verrons plus bas.

Selon les auteurs, pregnénolone et DHEA sont définis comme « hormones » ou « précurseurs hormonaux ». Les avis sont partagés. Néanmoins, celles-ci ont chacune des propriétés particulières avec des effets spécifiques sur le corps, et des récepteurs cellulaires bien définis.

Une question de dosage et d’équilibre entre les hormones

Dans le cas qui nous intéresse, prendre de la pregnenolone ne va pas forcément faire augmenter la DHEA ou parfois peu. Tout dépend du taux d’enzyme spécifique à cette transformation que l’on possède. Si ce taux était intact, l’augmentation de la DHEA serait fort probable mais à partir d’un certain âge, l’enzyme manque. En vieillissant, l’augmentation du taux de DHEA en prenant de la pregnénolone ne se fera pas forcément, ou bien peu.

Ce qui est intéressant avec DHEA et pregnénolone, c’est que leur prise ne semble pas mettre au repos les glandes qui les produisent (comme avec certains traitements hormonaux dits substitutifs : cortisol, oestrogènes, testostérone, hormones thyroïdiennes…). C’est pour cela que certains les qualifient de « pro-hormones » ou précurseurs hormonaux » et pas de véritables hormones. Certaines études ont même montré, à l’inverse, des effets de stimulation des glandes surrénales (3)(4).

DHEA et pregnénolone en pratique

Il est tout à fait cohérent d’associer la pregnénolone à la DHEA à partir d’un certain âge (où dans certaines faiblesses surrénaliennes), à plus forte raison si une analyse montre une diminution des deux hormones. En général et en pratique, les doses utiles de pregnénolone sont bien supérieures à celles de DHEA. Chaque cas est particulier. Un médecin expérimenté dans ces traitements peut (et doit) juger de la réponse du sujet traité, et adapter alors les quantités de ces précurseurs (à l’origine des hormones sexuelles en particulier).

Notons que DHEA et pregnenolone sont facilement disponibles et comportent, en général, peu de risques. Bien que présentées comme des « précurseurs hormonaux », elles possèdent leurs effets propres sur différents tissus et cellules.

Il est préférable d’avoir l’avis d’un médecin qui connaît le sujet avant d’en consommer, et surtout pas à l’aveuglette… L’analyse des symptômes présentés par chacun (donnant une idée des niveaux hormonaux) et celle des taux sanguins, sont les bienvenues.

Bibliographie

  1. Chen W, Tsai SJ, Sheu HM, Tsai JC, Zouboulis CC.
    Exp Dermatol. 2010 May;19(5):470-2. doi: 10.1111/j.1600-0625.2009.00996.x. Epub 2010 Mar 10. Testosterone synthesized in cultured human SZ95 sebocytes derives mainly from dehydroepiandrosterone.
  2. Liere P, Pianos A, Eychenne B, Cambourg A, Bodin K, Griffiths W, Schumacher M, Baulieu EE, Sjövall J.
    J Lipid Res. 2009 Dec;50(12):2430-44. doi: 10.1194/jlr.M900162-JLR200. Epub 2009 Jun 8. Analysis of pregnenolone and dehydroepiandrosterone in rodent brain: cholesterol autoxidation is the key.
  3. Brownie, A. C., & Davis, J. S. (1992). Dehydroepiandrosterone and pregnenolone stimulate [3H] pregnenolone production in rat corpus luteum. Endocrinology, 130(6), 3181-3187.
  4. Sasano H, Miki Y, Adachi K, Suzuki T. (2003). Effect of dehydroepiandrosterone on steroidogenesis examined by a histochemical method using monoclonal antibodies. J Endocrinol. 176(2):265-72. doi: 10.1677/joe.0.1760265
  5. Zhu, Y., Rice, C. D., Pang, Y., Pace, M., Thomas, P., & Hoover, R. S. (2003). The impact of dehydroepiandrosterone sulfate and its metabolites on neurogenesis, sex steroid synthesis, and cell death in cultured neural cells. Endocrinology, 144(8), 3168-3179.