aliments pour la detox

Article mis à jour le 5/06/2024

Si l’on veut aider son corps à éliminer ses toxines, il faut avant tout cesser de l’encrasser avec des aliments qui en apportent. C’est logique et c’est la base.

L’alimentation « hypotoxique » ou régime « détox » (produisant peu de toxines dans le corps) favorisent les processus de détoxication.

Comment manger pour mieux éliminer les toxines

Pour mieux éliminer les déchets et toxines du corps, le plus radical est bien sûr de ne pas manger, c’est à dire jeûner. En effet, dans cette situation aucun aliment toxique n’est ingéré mais en outre, le corps ayant moins d’énergie à dépenser pour la digestion, va en avoir plus à utiliser pour ses fonctions d’élimination/détoxication.

Ceci dit, en dehors des phases de jeûnes dans un but précis, ou bien pour les personnes qui ne peuvent pas (ou ne souhaitent pas jeûner), il est possible de siplement modifier son alimentation pour aider à la détoxication.

L’alimentation hypotoxique ou le régime détox consistent tous deux en un choix d’aliments où l’on réduit surtout ceux qui contiennent ou génèrent plus de toxines dans le corps. Il s’agit un peu de la même chose mais l’alimentation hypotoxique est plutôt proposée en alimentation de fond pour lutter contre les maladies chroniques, alors que le régime détox sera plutôt adopté pendant une période spécialement destinée au nettoyage des toxines du corps.

L’alimentation hypotoxique

Le Pr Jean Seignalet, immunologiste (1), a très bien décrit la façon dont « s’encrasse » notre organisme au fil du temps, ainsi qu’un mode d’alimentation hypotoxique soulageant la charge de l’organisme dans son élimination des toxines (voir les définitions dans notre guide). Il a étudié de nombreux cas de maladies chroniques améliorés par ce type d’alimentation au long cours, notamment des maladies auto-immunes.

Il préconise de revenir à un régime de type ancestral, proche du régime paléolithique du chasseur cueilleur, avec des aliments naturels, peu ou pas transformés. Il s’agit des fruits, des légumes, certaines légumineuses, des huiles vierges et crues, de viandes, poissons, volailles, des noix et graines, quelques rares céréales ou pseudo-céréales, de graines germées…

Pour lui, les produits issus du blé et du lait sont devenus trop dénaturés. Chargés notamment en gluten, caséine et lactose, ils produisent des dérivés toxiques et, plus tard, des troubles de la santé. Ils sont souvent très mal digérés et mal utilisés par l’organisme, le riz, sésame et sarrasin étant conservés en quantités modérées, moins problématiques.

Aujourd’hui, on connaît beaucoup mieux les lectines (dont le fameux gluten) et les autres anti-nutriments contenus dans les céréales, solanacées, graines et légumineuses, et les problèmes qu’ils peuvent entraîner sur le plan digestif puis général lorsqu’ils ne sont pas correctement préparés (voir notre article).

La cuisson forte est aussi un facteur de dénaturation des aliments, favorisant l’intoxination (voir plus bas). Ainsi, il est préconisé de cuire en dessous de 110°. Le crudivorisme peut parfois être adapté et rentrer dans ce cadre.

Cette alimentation proposée dans les années 80 par le Dr Seignalet a donné lieu a des critiques de la communauté médicale (sans réelles justifications scientifiques). Aujourd’hui, avec la vogue du régime paléolithique et les nombreuses études faites à ce sujet, l’alimentation hypotoxique est plus acceptée et mieux comprise.

Le régime détox

Il s’agit du régime alimentaire adopté pendant une période de détoxication ou pendant une cure détox avec ses soins spécifiques. Ainsi, il dure en général quelques jours ou quelques semaines. Il se pratique une ou deux fois par an selon la naturopathie et certaines médecines traditionnelles comme l’Ayurvéda.

On y retrouvera bien sûr les mêmes catégories d’aliments que dans l’alimentation hypotoxique. Le régime détox peut également être plus restrictif, si besoin.

D’autre part, certains aliments sont capables de stimuler et aider des organes d’élimination comme le foie ou les reins dans leur travail. Ils seront donc à consommer volontiers (salades comme cresson et pissenlit, crucifères, betteraves, gingembre, artichaut, fenouil, radis, épices…).

Voici maintenant les grands principes communs à ces alimentations.

Arrêter d’abord d’encrasser son corps

Eliminer les polluants

Il convient, en premier lieu, d’éviter les substances nocives et les polluants : tabac, alcool, drogues, substances chimiques, colorants, pesticides, médicaments inutiles, etc… Les « polluants de l’alimentation » sont aujourd’hui beaucoup plus présents qu’on ne croit :

détergents : lave-vaisselle, produits utilisés pour laver ou conserver les aliments
métaux lourds : eaux polluées, gros poissons et plombages dentaires (mercure), tuyauteries métalliques, fumées, certains instruments de cuisine
additifs, conservateurs et pesticides : utilisés par l’industrie alimentaire pour donner du goût aux aliments ou pour les garder consommables plus longtemps.

Mangez de « vrais » aliments et faciles à digérer

Il s’agit des produits peu ou pas transformés, proche de ce que la nature nous donne. Si l’on souhaite nettoyer son corps, il vaut mieux éviter :

  • les aliments industriels : produits raffinés, plats tout préparés et en conserve, qui restent des mois avant d’être consommés, additifs, conservateurs, colorants chimiques…
  • les aliments dénaturés par la cuisson surtout grillés et roussis : grillades, produits fumés, gratins, sucres caramélisés… Ils favorisent la glycation et la perte de souplesse des tissus corporels
  • les graisses d’animaux d’élevage, souvent chargées en toxines (antibiotiques, hormones, métaux lourds, etc…)
  • les sucres raffinés et en particulier le fructose. Il est sain dans les fruits entiers (grâce à la présence de fibres alimentaires) mais, contenu dans d’autres aliments raffinés et artificiels (comme le saccharose ou l’amidon de mais, par exemple), il fatigue le foie
  • les laitages et fromages (surtout de vache) industriels

Certains aliments sont chargés en anti-nutriments et donc plus difficiles à digérer pour la plupart des individus. Il vaudra donc mieux les éviter quand on souhaite éliminer ses toxines. Il s’agit des céréales, graines, noix, légumineuses riches en lectines et en phytates (surtout blé, seigle, orge, avoine…) et quelques autres anti-nutriments (voir cet article pour bien comprendre).

Apporter au corps les nutriments utiles

En revanche, vous pouvez consommer sans réserve des fruits et des légumes (bio bien entendu). Ils sont riches en antioxydants utiles pour neutraliser les radicaux libres produits pendant la phase 1 de détoxication du foie . Ils sont riches en minéraux et vitamines indispensables aux fonctions du corps.

  • les noix, amandes, graines de lin, sésame… peuvent être utilisées si elles sont bien préparées (trempées une nuit auparavant pour réduire les anti-nutriments inhibiteurs de digestion).
  • Pour dénaturer le moins possible les aliments, cuisinez à basse température : vapeur, étouffé, à l’autocuiseur ou au court-bouillon….
  • Mangez des crudités à chaque repas pour apporter des enzymes à votre corps qui a du mal à en fabriquer en vieillissant.
  • Mangez en quantités très modérées les céréales complètes et les légumineuses. Elles sont plus difficiles à digérer. Préférez riz, manioc, soja fermenté (tempeh), chanvre, sarrasin, et éventuellement : avoine européenne, quinoa, sésame… Apprenez aussi à bien les préparer, pour réduire l’absorption d’anti-nutriments et de perturbateurs de digestion : trempage, germination, fermentation, cuisson.
  • Prenez de bonnes graisses : l’huile de lin, noix, cameline, chanvre (huiles vierges uniquement) sur les légumes (ne pas faire cuire ces huiles !). Faites cuire uniquement à l’huile d’olive, avocat ou coco (sans qu’elles ne fument).

Il vaux mieux, dans le cadre d’un régime détox, laisser une bonne part aux protéines végétales (champignons, graines germées, légumineuses préparées, chia (trempé), chanvre, noix (trempées), spiruline…). Si vous mangez des protéines animales, choisissez les moins grasses et les plus digestes (volailles, poissons, viandes blanches… bio et qui mangent de l’herbe!) et réduisez leur consommation à une seule fois par jour.

Diètes et jeûnes : des alliés de la santé et de la longévité

Des notions traditionnelles, voire sacrées, depuis toujours

Depuis des millénaires et dans toutes les religions, il est préconisé de suivre régulièrement des phases de réduction de l’alimentation (ou même de jeûne complet). Qu’il s’agisse de la carême, du ramadan, de yom kippour… ce sont de vraies périodes d’alimentation hypotoxique qui rentrent dans le cadre de la détoxication du corps.

Certaines traditions conseillent des cures de raisin, de riz complet (macrobiotique), de fruits, de potages de légumes, des monodiètes, etc… L’Ayurvéda utilise largement la détoxication en cures (Panchakarma) pour traiter les maladies, ou simplement améliorer la longévité. En fait, l’idée est surtout de réduire l’énergie dépensée à digérer, pour l’utiliser au travail d’élimination du corps.

Le jeûne : études scientifiques et controverses

Malgré beaucoup d’études médicales montrant l’effet bénéfique du jeûne sur la santé, celui-ci n’est pas toujours bien admis en occident. Cependant, force est de constater que toute réduction de notre alimentation est généralement bien ressentie et apporte un mieux-être, au moins sur le plan digestif et souvent global. Notons que certaines cures de jeûne en milieu médical sont prises en charge par les systèmes de santé en Allemagne et Russie par exemple, et nombreux sont les hôpitaux où elles sont pratiquées.

Selon des études récentes, le simple jeûne de 24h, chez l’homme, ferait largement monter l’hormone de croissance (ce qui peut être intéressant en anti-âge), et diminuerait le risque de diabète et maladie cardiovasculaire. Le jeune intermittent est très intéressant aussi, et a montré des effets dans la lutte contre de nombreuses maladies de dégénérescence (entre autres bénéfices santé).

Notez que la restriction nutritive ou le jeûne sont capables de déclencher le processus d’autophagie (ou autolyse) cellulaire, une sorte de réparation et rajeunissement cellulaires naturels.

Les médecines traditionnelles et la naturopathie affirmaient déjà que, lors de la restriction alimentaire, après avoir puisé dans ses réserves de graisse, le corps se débarrassait en premier des tissus en mauvais état et les moins utiles. Or, il été découvert que les cellules contenant des protéines détériorées et/ou étrangères pouvaient, sous l’effet d’un stress tel que le jeûne (même court) ou le manque d’oxygène, activer leur destruction/élimination, voire leur « recyclage » en nouvelles protéines. C’est un mode de détoxication qui ressemble bien à un rajeunissement cellulaire.

Au final, les cures de réduction alimentaire ont généralement en commun :

  • la réduction des corps gras saturés,
  • l’absence d’aliments raffinés, transformés, et de protéines complexes,
  • l’éviction des substances dénaturées par la cuisson à haute température…

Elles réduisent donc le travail de digestion et de traitement de toxines par le foie et par les autres organes d’élimination. Notons aussi que de nombreuses études ont démontré que la restriction calorique pouvait augmenter l’espérance de vie (en tout cas chez l’animal).

Les aliments qui aident le corps à éliminer ses toxines

La plupart des fruits et légumes crus ou peu cuits sont riches en antioxydants utiles dans la détoxication hépatique.

L’ail, l’oignon, le citron et l’huile d’olive, pour ne citer qu’eux, sont intéressants et beaucoup utilisés en médecine ayurvédique. Ensuite, certains aliments activent les organes émonctoires :

  • Le pissenlit, le radis noir, la betterave, l’artichaut, aident le foie.
  • Le pissenlit, le fenouil, les asperges aident les reins.
  • La plupart des fruits, les prunes et pruneaux, les graines de lin stimulent l’intestin.

Employez beaucoup d’épices telles que curcuma, thym, coriandre, poivre, basilic, ail, fenouil (herbes aromatiques). Elles nettoient et désinfectent l’intestin. Dans beaucoup de médecines traditionnelles, les épices piquantes et amères sont utilisées pour chasser les toxines du corps (gingembre, piment, gentiane, pissenlit, curcuma…). Il se trouve qu’elles sont justement riches en antioxydants et autres substances qui aident le foie dans ses phases de détoxication (on le sait aujourd’hui).

Un apport en eau supplémentaire est souvent conseillé pour aider les reins, ainsi qu’un rétablissement de l’équilibre acido-basique, afin d’optimiser les réactions de détoxication hépatique. Choisissez plutôt des eaux alcalines (en dehors des repas pour ne pas diminuer l’acidité de l’estomac et son travail digestif). Vous pourrez éventuellement prendre des sels alcalinisants (bicarbonates ou citrates par exemple) si votre corps a une tendance trop acide.

De même, un apport d’huiles riches en acides gras insaturés (oméga 3, 6, 9) favorise les échanges membranaires au niveau cellulaire, et donc l’élimination des toxines vers l’extérieur des cellules de nos tissus.

Les produits complémentaires pour la « détox »

Pour vous aider à éliminer vos toxines vous pouvez aussi faire une cure de compléments alimentaires naturels dits « détox ». Il en existe beaucoup sur le marché mais comment choisir le produit qui vous convient ? Le produit doit être adapté à votre cas, et stimuler vos organes d’élimination (ou émonctoires) qui en ont le plus besoin, pour évacuer vos toxines plus facilement.

Il s’agit de plantes détoxicantes et drainantes en particulier, de certains acides aminés aidant le foie à détoxifier, et certains minéraux et vitamines utiles aussi au travail du foie.

Voyez maintenant les règles simples d’hygiène pour aider le corps à une détox naturelle

Bibliographie

  1. Seignalet Jean – L’alimentation ou 3° médecine
  2. Cline JC. – Altern Ther Health Med. 2015 May-Jun;21(3):54-62. Review.
    Nutritional aspects of detoxification in clinical practice.
  3. Kavanagh K, Wylie AT, Tucker KL, Hamp TJ, Gharaibeh RZ, Fodor AA, Cullen JM. Dietary fructose induces endotoxemia and hepatic injury in calorically controlled primates. Am J Clin Nutr. 2013 Aug;98(2):349-57
  4. Shriner RL.cExp Gerontol. 2013 Oct;48(10):1068-74. doi: 10.1016/j.exger.2012.12.005. Epub 2012 Dec 23. Review.
    Food addiction: detox and abstinence reinterpreted?
  5. Gramlich T, Kleiner DE, McCullough AJ, Matteoni CA, Boparai N, Younossi ZM. Pathologic features associated with fibrosis in nonalcoholic fatty liver disease. Hum Pathol. 2004 Feb;35(2):196-9.