Les céréales (blé, orge, maïs, avoine, seigle…), beaucoup de graines et légumineuses (lentilles, haricots, soja, pois…) ne sont pas bien digérées par tout le monde, surtout avec l’âge. Mais ne tirons pas de conclusion trop hâtive et trop raide. Essayons de comprendre…
Ces aliments contiennent en fait des substances peu digestes que certains tolèrent mal. Il y a aussi des positions extrêmes et des effets de mode. Ici encore, tout est question de dose, de circonstances, et d’individus…
- Faut-il bannir céréales et légumineuses comme dans le régime paléo ?
- Anti-nutriments et autres "inhibiteurs de digestion", c'est quoi ?
- Les anti-nutriments des graines, céréales et légumineuses
- Les céréales complètes : c'est meilleur pour la santé ?
- Les fruits : des aliments faits par la nature pour être mangés ?
- Alors, comment manger ?
Faut-il bannir céréales et légumineuses comme dans le régime paléo ?
Les partisans du régime paléolithique argumentent que l’homme n’a quasiment pas consommé de céréales et légumineuses depuis son apparition sur terre. C’est seulement depuis qu’il s’est sédentarisé (il y a environ 10 000 ans) que l’homme les a cultivées, et s’en est régulièrement nourri. Il serait donc probable que la plupart d’entre nous ne soit pas vraiment adaptée à leur consommation régulière. Malgré cela, ces graines cultivées à grande échelle aujourd’hui sont devenues la base même de l’alimentation pour beaucoup de populations. Ceci explique peut-être (entre autres causes) l’apparition de nombreuses maladies dites « de civilisation » et de l’obésité si fréquente.
Nous ne parlerons pas ici des index glycémiques et des problèmes de métabolisme des glucides engendrés par un excès de céréales fréquent de nos jours. C’est un autre sujet.
Graines, céréales et légumineuses contiennent en fait plus d' »anti-nutriments » que les autres végétaux. Il s’agit de substances pouvant perturber la digestion, diminuer l’absorption de certains nutriments utiles, voire abîmer à la longue notre tube digestif et ses précieux habitants : notre microbiote.
Ceci étant, dire qu’il faut les éliminer systématiquement est aller un peu vite. Les personnes jeunes, en bonne forme et avec une digestion au top, les toléreront sans problème mais il est fréquent d’avoir une digestion plus capricieuse en prenant de l’âge (pour différentes raisons, voir ici). Nous devrons alors être plus vigilants tout en restant mesurés : certaines personnes sont mieux adaptées que d’autres à ces aliments, et bien sûr, c’est aussi une histoire de quantités et de constitution personnelle.
Anti-nutriments et autres « inhibiteurs de digestion », c’est quoi ?
C’est en fait un moyen de survie pour ces plantes, pour éviter d’être mangées. Elles se défendent de leurs prédateurs en produisant des toxiques qui, entre autres, peuvent malmener notre tube digestif.
On sait aujourd’hui que les aliments plutôt « récents » pour l’homme que sont les céréales et les légumineuses contiennent beaucoup de ces substances difficiles à digérer.
Ce n’est peut-être pas un hasard si nos ancêtres préhistoriques n’en mangeaient pas ou très peu. De toute façon, les céréales et légumineuses sauvages étaient a priori peu abondantes dans leur environnement. De plus, à l’état cru, elles sont très difficiles à digérer, voire toxiques (comme le ricin ou les haricots en grains par exemple).
Les oiseaux ont acquis des systèmes digestifs leur permettant de neutraliser ces anti-nutriments mais cela n’est pas aussi simple pour l’homme. Bien que des tolérances se soient développées chez certains (comme pour le gluten du blé), elles restent fragiles, et beaucoup de personnes supportent mal ces substances, voire y sont carrément intolérantes, avec de fortes réactions.
Ne nous alarmons donc pas trop ! Si elles sont bien supportées par notre corps, et qu’elles ne perturbent pas notre digestion, il est possible d’avoir une consommation de céréales, graines et légumineuses mais modérée, et surtout de les préparer avant de les manger, comme nous allons le voir.
Pour certains anti-nutriments, seules la cuisson, le trempage ou la fermentation pourront les réduire, et rendre les plantes plus faciles à digérer. Nos ancêtres le savaient bien, et prenaient le temps de tremper les graines, poix, haricots… avant de les cuisiner et de les manger.
L’erreur n’est pas forcément d’en manger mais d’en manger trop, trop souvent, et de façon mal adaptée.
D’autres personnes feront le choix de les éviter, en présence de certains problèmes digestifs ou de certaines maladies pouvant être liées à leur consommation, comme des maladies auto-immunes, l’arthrite, certains troubles de l’humeur, etc…
Les anti-nutriments des graines, céréales et légumineuses
Ces aliments contiennent en plus grande quantité les substances suivantes :
Acide phytique, phytates
Présents surtout dans l’enveloppe des graines de céréales, dans les légumineuses et surtout les haricots secs, les phytates empêchent surtout la bonne absorption de minéraux comme le fer, le calcium, le magnésium, le zinc… Ils perturbent la digestion en général, et celle des protéines en particulier. Ainsi, pour une bonne digestion, l’association viande/légumineuses lors d’un repas, par exemple, est déconseillée en naturopathie, parmi d’autres associations néfastes.
Ceci dit, le trempage d’une nuit dans l’eau, la fermentation et la germination éliminent une bonne partie des phytates.
Les lectines
Il s’agit d’agglutinines : des protéines capables de se fixer aux cellules (des parois des vaisseaux, ou de notre muqueuse intestinale en particulier). Le gluten, bien connu, fait partie de cette famille de protéines.
A force d’expositions répétées et avec le temps, la muqueuse, endommagée par des lectines que le corps n’aurait pas pu neutraliser, peut limiter la bonne absorption intestinale, puis laisser s’installer une inflammation chronique ou même, plus tard, un intestin microporeux, source de bien des déboires de santé.
En passant dans la circulation sanguine, les lectines peuvent ensuite déclencher la formation d’anticorps, voire de maladies auto-immunes. Certaines comme l’agglutinine du germe de blé (WGA) peuvent aussi se lier à des récepteurs hormonaux (comme ceux de l’insuline), et favoriser diabète et prise de poids.
Les végétaux contenant beaucoup de lectines sont les céréales, la quinoa, les légumineuses (soja, haricots et poix…) mais aussi les solanacées (tomate, aubergine, concombre, poivron, pomme de terre…).
Trempage, fermentation, germination permettent encore de réduire fortement leur concentration mais pas pour tous les aliments (notamment le soja et l’agglutinine du germe de blé) qui nécessitent plutôt la cuisson ou mieux : la cuisson sous-pression (cocotte minute, pour la pomme de terre par exemple). Les centenaires de Loma Linda en Californie (une des « zones bleues ») mangent beaucoup de soja mais celui-ci est extrudé sous haute pression et haute température, ce qui en détruit les lectines.
Les prolamines sont une famille de lectines présente dans les céréales. Elles sont capable de désactiver certaines enzymes intestinales, perturbant la digestion et le microbiote. La fameuse gliadine du gluten en fait partie (le gluten est fait de deux protéines : gliadine et gluténine).
Les prolamines des autres céréales sont également indigestes et à éviter aussi pour les intolérants au gluten et malades cœliaques. Leurs concentrations sont très variables. A titre indicatif, voici les teneurs en prolamines de différentes céréales :
- Blé, kamut et épeautre 69 % d’alpha gliadine
- Maïs 55 % de zénine
- Orge de 46 à 52 % d’hordénine
- Seigle de 30 à 50 % de sécaline
- Millet 40 % de panicine
- Avoine de 20 à 30 % d’avénine
- Teff 12 %
- Riz 5 % d’orzénine.
Il vaudrait mieux parler de régime sans prolamines que de régime sans gluten car les gens sensibles ou intolérants au gluten sont généralement intolérants aux autres prolamines. Ici, seule la germination en réduirait fortement les quantités, mais de moitié seulement pour le blé selon une étude italienne de 2017.
Les saponines
Il s’agit de substances détergentes (comme le savon) qui peuvent dissoudre les membranes des cellules et les détruire. Une forte exposition peut favoriser l’apparition d’un intestin microporeux. Si les saponines passent ensuite dans la circulation sanguine, elles peuvent détruire des globules rouges et entraîner de l’inflammation. Elles peuvent dans certains cas limiter l’absorption de minéraux.
Les saponines sont très présentes dans les solanacées (tomate, aubergine, pomme de terre…), la quinoa, le soja, châtaigne… et leur donnent un léger goût amer (de savon). Avec une alimentation variée, les saponines ne devraient pas poser de problème particulier mais chez certains sujets sensibles, ou avec une alimentation trop riche en céréales et légumineuses (ou trop de solanacées), il peut en être autrement.
Pour le soja, seule la fermentation permet d’éliminer significativement les saponines (tempeh, miso…). Pour la quinoa et d’autres graines ou fruits à coque, le trempage est suffisant.
En faibles quantités, certaines saponines peuvent cependant avoir des effets intéressants (anti-inflammatoires notamment, anti-virales, expectorantes…). Comme toujours, tout est question de dose !
Inhibiteurs de digestion des protéines
Ils bloquent l’action des enzymes digestives qui transforment les protéines des aliments (enzymes protéases). Ces inhibiteurs sont surtout utiles aux graines et aux noix afin d’empêcher leur germination tant qu’elles ne sont pas en terre. En bloquant ces enzymes dans notre tube digestif, des nutriments utiles : vitamines, minéraux, protéines, peuvent être mal absorbés. Ces inhibiteurs d’enzymes peuvent également affaiblir, à la longue, le pancréas.
Là encore, le trempage d’une nuit, suivi de cuisson permet une meilleure digestion notamment pour les légumineuses, en éliminant 80 à 90% des inhibiteurs d’enzymes (sauf pour le soja qui doit donc fermenter pour s’en défaire).
Les céréales complètes : c’est meilleur pour la santé ?
Il est clair qu’une tendance s’est dessinée ces dernières décennies pour dire que les céréales complètes ou semi-complètes sont plus saines que les céréales raffinées. Mais est-ce bien le cas ? Oui et non pourrait-on répondre car des arguments divergents.
Plus de fibres et de nutriments, c’est bien
Oui, il est vrai que notre alimentation moderne est généralement trop pauvre en fibres, et que celles-ci sont bonnes pour notre microbiote intestinal dont on connaît aujourd’hui l’importance pour la santé et la longévité. Les céréales complètes apportent indéniablement plus de fibres que les céréales raffinées.
Certains nutriments (vitamines, minéraux) sont également plus présents dans l’enveloppe des graines de céréales. Si la farine blanche très raffinée est pauvre en micro-nutriments, la farine complète l’est moins.
Plus d’anti-nutriments ce n’est pas bon
Paradoxalement, si le fait de manger les céréales complètes peut paraître plus sain par les points évoqués plus haut, celles-ci sont en général plus difficiles à digérer. Outre le fait que certaines personnes à l’intestin déjà irrité ou irritable supporteront mal cet afflux de fibres (au début tout au moins), il y a d’autres raisons à cela.
L’enveloppe des céréales concentre des substances difficiles à digérer, voire toxiques comme les lectines et d’autres anti-nutriments vus plus haut. Bien entendu, leur toxicité n’est pas brutale. L’effet est progressif et insidieux.
Le blé d’aujourd’hui, ayant subit beaucoup d’hybridations est bien différent du blé d’autrefois. Il semble être globalement moins digeste, et, d’après certaines études, pourrait contenir plus de gluten selon les espèces. Mais surtout, le blé complet apporte beaucoup d’agglutinine WGA, qui, grâce à sa petite taille, peut passer la barrière intestinale sans que l’intestin soit nécessairement micro-poreux, et favoriser l’insulino-résistance, entre autres troubles.
Plus de pesticides, ce n’est pas bon
Il est démontré que les pesticides et autres polluants de l’air et des sols sont plus concentrés dans l’enveloppe des céréales qu’à l’intérieur de la graine. Sans compter que, pour les produits non « bio », cette enveloppe est traitée aux antifongiques pour une meilleure conservation des graines et par mesures dites « sanitaires ». Il a récemment été montré un effet neurotoxique de ces produits.
Au final
Si l’on s’est mis à raffiner les céréales dans les différentes civilisations, ce n’est peut-être pas pour les rendre seulement plus jolies à table. Tout comme la cuisson, cela les rend plus digestes.
Quoiqu’il en soit, notre alimentation moderne est bien trop riche en céréales, c’est un fait. Ces dernières apportent beaucoup de glucides à index glycémique élevé, le plus souvent au détriment des légumes et des fruits. Manger les céréales complètes ne changera quasiment rien à cela. La base d’une alimentation saine repose sur des végétaux variés et pas sur des céréales (quelle que soit leur forme).
Les fibres et les nutriments abondent dans les végétaux tels que les fruits et surtout les innombrables légumes (notamment racines) qui eux, ne perturbent pas nos taux de sucre sanguin.
Les fruits : des aliments faits par la nature pour être mangés ?
Si l’on exclut les solanacées : tomates, aubergines, poivrons… (qui sont en réalité des fruits), on peut remarquer que la plupart des autres fruits contiennent peu de ces substances indigestes. En fait, il est bon pour un arbre fruitier de voir sa production mangée par des animaux (ou des humains) qui vont en rejeter les graines plus loin, permettant ainsi à l’espèce de se répandre. Il n’a donc pas à s’en défendre, ses fruits sont même souvent très colorés, soit bien visibles lorsqu’ils sont mûrs, pour être mangés. La nature fait bien les choses.
Notez au passage que des fruits cueillis trop verts (trop tôt) seront généralement plus chargés en lectines. On connaît la diarrhée qui vient après avoir mangé des prunes trop vertes.
Et souvenez-vous tout de même que :
- l’homme est surtout adapté à la consommation de fruits locaux et de saison. Manger des fruits toute l’année (venant des 4 coins du monde) n’est pas logique ni naturel.
- le fructose, le sucre des fruits, donne un gros travail au foie et son excès favorise la stéatose hépatique (foie gras), entre autres. Soyez donc modéré(e)s, surtout avec les fruits très sucrés.
Alors, comment manger ?
Rien n’est tout blanc, rien n’est tout noir
Quand le Dr S. Gundry* dit avoir guéri 90% de patients atteints de diverses affections chroniques graves, en supprimant les lectines de leur alimentation, il a vraisemblablement raison. Quand le Pr J. Seignalet** disait améliorer des maladies auto-immunes en supprimant les laitages et les céréales à gluten, c’était certainement vrai.
Quand d’autres disent qu’il n’y a pas de raison de supprimer ces aliments chez quelqu’un de bien portant, et que certaines populations de centenaires (comme dans les « zones bleues ») en mangent régulièrement, c’est vrai aussi. Mais comment les préparent-ils et les cuisinent-ils ? Certainement beaucoup mieux que nous.
En fait, tout aliment contient des substances bénéfiques pour la santé et d’autres pouvant nuire. Parfois même, une substance peut-être bonne ou malsaine selon la dose ingérée. S’il fallait éliminer tous les aliments qui contiennent des substances potentiellement toxiques, il ne resterait quasiment rien !
Notre système digestif (s’il est en bon état) sait faire son tri : absorber l’utile et neutraliser/éliminer ce qui doit l’être. Néanmoins, des problèmes peuvent se poser lorsqu’il est affaibli, ou débordé par les anti-nutriments, et plus facilement avec certains aliments qu’avec d’autres.
Beaucoup de facteurs en jeu
Tout cela est complexe et dépend de nombreux autres facteurs, conjointement à la présence de ces anti-nutriments. Par exemple :
- manger de grandes quantités de graisses saturées (par exemple: excès de viandes rouges) favorise la pénétration sanguine des lectines,
- des pesticides comme le tristement célèbre glyphosate, certains médicaments (anti-inflammatoires, IPP anti-acides, corticoïdes…) vont aussi augmenter les effets des anti-nutriments (à l’inverse, manger des produits bio vont les réduire),
- un manque de mucus dans le tube digestif, notamment en vieillissant, va majorer ces effets délétères,
- un système foie/vésicule biliaire congestionné aussi,
- une flore digestive déjà déséquilibrée également,
- le stress qui favorise la porosité intestinale peut s’en mêler, etc…
Manger une baguette de pain, un plat de nouilles ou de lentilles ne va tuer personne (en principe), en tout cas pas rapidement !
Cependant, sur le long terme, en vieillissant notamment, et plus facilement pour certains sujets à la digestion moins performante (voir « feu digestif insuffisant »), une alimentation trop riche en céréales, légumineuses, graines et noix non préparées pourra progressivement miner cette digestion, léser la muqueuse intestinale et déséquilibrer le microbiote, avec tous les troubles de santé que cela peut entraîner : malabsorption, déminéralisation, inflammation chronique, arthrite, troubles de l’humeur, etc…
Cela dépend aussi de votre constitution. La médecine ayurvédique n’élimine pas les céréales ou les légumineuses de l’alimentation mais elle en préconise généralement des quantités modérées et une bonne préparation. De plus, ces quantités, et le mode de préparation pourront être différents selon la constitution de chacun et son état digestif (« feu digestif »). Notons au passage que le soja (une des plantes les plus chargées en lectines) est considéré comme dur à digérer, et peu conseillé en nutrition ayurvédique.
On peut aussi considérer que supprimer systématiquement les aliments difficiles à digérer affaiblit à la longue les capacités digestives. Donner un peu de mal à l’appareil digestif de temps en temps pourrait aider à le renforcer (selon le principe de l’hormèse).
Tout est dans la mesure
Alors, faut-il manger paléo pour mieux vieillir ? Ce n’est pas complètement sûr. Bien que le principe soit intéressant sur beaucoup de points, il est possible que la réponse soit plus nuancée, selon l’âge justement (notamment pour les apports de protéines animales).
Là encore, écouter son corps, tester et sentir comment on digère les différents aliments est très important pour adapter son alimentation à sa constitution. Ne rentrons pas dans l’obsession. C’est la dose qui fait le poison.
Même si on ne mange pas paléolithique, manger modérément les céréales et légumineuses (et bien préparées) semble préférable pour de nombreuses raisons :
- elles sont riches en anti-nutriments et inhibiteurs de digestion,
- elles sont acidifiantes pour l’organisme,
- les céréales ont souvent un index glycémique élevé favorisant les poussées d’insuline, voire ensuite l’insulinorésistance, le diabète…
Il est vrai que ces céréales et autres graines sont addictives, tout comme le sucre, et l’idée de les réduire ne nous plaît guère.
Bien entendu, diminuer ces aliments implique de manger plus de légumes en contre-partie. Cela tombe bien, ces derniers sont très souvent sous-représentés dans notre assiette.
Dans tous les cas, il est logique de bien préparer ces denrées afin d’en améliorer la digestibilité comme nous l’avons vu.
Si vous digérez mal de façon chronique, il y a des chances pour que les graines et céréales soient impliquées. Essayez de les arrêter pendant un temps pour vous en rendre compte. Il n’y a aucun risque à cela (au pire ça ne changera rien). Vous les réintroduirez/testerez prudemment par la suite, une par une, avec mesure et bien préparées. De plus, essayez surtout d’améliorer votre digestion et votre microbiote par tous les moyens (voyez comment dans ces articles). C’est la base de votre santé.
Enfin, de plus en plus d’études scientifiques montrent l’intérêt des diètes sans céréales (low carb, paléo ou cétogènes) et/ou sans lectines pour améliorer des maladies chroniques, inflammatoires, dégénératives et/ou auto-immunes… Les résultats sont parfois spectaculaires. De notre avis, en revanche, un sujet en bonne forme et sans troubles de santé n’a pas besoin de s’astreindre à ces régimes stricts mais il pourra veiller à rester prudent et mesuré avec ces aliments. Une fois de plus, chaque cas est particulier. Tout dépend du contexte.
Rappelons enfin que l’alimentation est faite d’un ensemble de produits, variables en qualité et en quantité. C’est un tout, avec une hygiène physique et mentale (décrite ici), qui agit au bout du compte sur notre forme et notre longévité.
Choisir sa nourriture est encore plus complexe que je le pensais, ça explique les maux d’estomac et nausées, c’est la base de mon alimentation, sans votre article j’aurais persisté et ignoré ces précautions dont il n’est jamais question sur les blogs de sante naturelle hormis quelques conseils sur le trempage des legumineuses… En les appliquant et guettant mes reactions ça n’est pas insurmontable, merci pour cet article !
J’ignorais totalement qu’on ne peut pas manger de fruits toute l’année mais à la réflexion c’est assez logique; ils sont plutôt rares en hiver…
Je me demande ce que penseraient les hommes/femmes du neolithique de tous ces casse-tete nutritifs :) …
Avec un peu d’entrainement il est assez facile de remarquer les reactions de son organisme (fatigue, digestion laborieuse, brouillard mental, agitation, deprime, nausées, crampes d’estomac, gonflements soudains etc)
Les associations comptent aussi, certains comme fruits acides et pain ou pain + fromage rendent carrément indigestes des aliments qu’on peut très bien tolerer séparément (si tant est qu’on puisse tolerer le fromage)
Merci pour la precision au sujet du soja !
Félicitations! Vous résumez très bien l’attitude à adopter pour améliorer son alimentation et sa santé : se comprendre et être à l’écoute de son corps. Il ne faut toutefois pas trop compliquer les choses. D’abord, comprendre et appliquer les bases d’une alimentation saine, c’est déjà énorme. Puis, chacun est différent et peut trouver ce qui lui convient le mieux sans suivre forcément tel ou tel régime spécifiques. Ces derniers peuvent être utiles dans certains cas mais ne peuvent convenir à tout le monde. Merci et portez-vous bien.
Merci docteur pour toutes ces précieuses informations. Surtout vous restez toujours modéré ce que j’apprécie; ainsi que votre bon sens. Que pensez vous de la macrobiotique svp ?
Bonjour, il y a une erreur concernant les blé ancien qui en réalité contiennent plus de gluten que les blés modernes :
https://blog.lafourche.fr/farines-anciennes-bienfaits-recettes#Les%20qualit%C3%A9s%20nutritionnelles%20des%20farines%20anciennes%C2%A0
Merci pour votre remarque. Ce n’est pas vraiment une erreur. Plusieurs études ont examiné la teneur en gluten des blés anciens et modernes, ainsi que les implications pour la santé et la tolérance au gluten. Les résultats de ces études sont variés et dépendent souvent des variétés spécifiques de blé qui sont étudiées. Le sujet ne fait pas consensus mais dans la pratique médiale, la consommation de blés anciens semble mieux tolérée (et aussi la préparation au levain à l’ancienne, améliore sa digestibilité).
Certaines études ont montré que des variétés de blé ancien peuvent avoir une teneur en gluten inférieure à certaines variétés modernes. Cependant, cela dépend de la variété spécifique et des conditions de culture. Les blés anciens et modernes peuvent surtout avoir des protéines plus longues que les blés moderne (et plus difficiles à métaboliser).
Au final, c’est encore un sujet complexe et j’ai modifié la phrase en question pour être moins catégorique. C’est un point peu important pour l’article de toutes façons. Merci encore pour votre contribution.
Bel article !
La fermentation au levain (farines) accroit la biodisponibilité des minéraux, active la dégradation de l’acide phytique et améliore l’index glycémique.
Les hommes préhistoriques mangeaient des céréales et depuis l’Homme a dû (je n’ai pas vérifié mais c’est vraisemblable) développer des systèmes enzymatiques & antioxydants & épigénétiques … pour assimiler, digérer,…
Pour une personne avec un bon système immunitaire, un microbiote diversifié… si les céréales sont bien mastiquées, en quantité raisonnable, adaptées (on est tous différents), on se fait du bien en se faisant plaisir. Donc être à l’écoute de son corps pour adapter son alimentation en nature et en quantité (et bien sûr l’hygiène de vie qui va avec…).
A éviter bien sur les aliments industriels, irradiés, pollués, raffinés, OGM, avec un mode de cuisson idoine,
Question de juste milieu. .. Tout un programme …
Bon appétit !
Tout à fait : le juste milieu et adapter selon chaque cas.
Effectivement, il aurait été démontré que certains humains du néolithique (donc nous) ont commencé à développer des aptitudes à mieux digérer des céréales, et on aurait aussi trouvé des traces de légumineuses sur les dents fossiles d’humains du paléolithique.
Tout est dans la mesure.
La consommation de haricots secs est commune dans les 5 régions du monde où l’on vit le plus longtemps et en bonne santé (« les Blue Zones »). Ces légumineuses (haricots) sont préparées avec des céréales, par exemple maïs et haricots, soja et riz, blé et pois chiches ce qui donne des protéines végétales complètes comme on peut trouver dans la viande, le poisson, les oeufs mais sans cholestérol ni graisses saturées et, de surcroît, avec de nombreux minéraux et antioxydants.
Dans ces populations réparties dans le monde (pas de facteur ethnique) cette consommation très régulière ne pose aucun problème de santé, au contraire.
Merci pour ce commentaire Guy. Vous avez raison d’en parler, et cela amène à se poser beaucoup de questions. Je l’ai évoqué plus haut dans le texte et Je vais essayer de détailler ces alimentations dans un prochain article.
On peut devenir centenaire tout en mangeant des céréales et légumineuses (et certainement bien préparées, et sans excès). Ceci dit, ces populations ont des alimentations différentes mais basées d’abord sur une abondance de légumes et végétaux locaux, de saison, peu de chair animale peu caloriques, et sans produits transformés. A Okinawa, ou encore chez les Kitavans, l’aliment de base est la patate douce (ou le taro, le manioc : des légumes racines sans lectines). Ces derniers ne mangent pas régulièrement de légumineuses, contrairement aux habitants de Nicoya au Costa-Rica (haricots et riz) ou ceux d’Acciaroli (lentilles).
Les Ikariens boivent du vin au petit déjeuner, les Kitavans fument au quotidien. On ne peut pourtant pas dire que l’alcool ou le tabac soient bons pour la santé/longévité. Au final, une matière à réflexion passionnante… Personnellement, je pense que tout est question de mesure et d’approche globale. Bien à vous.
Je suis crudivore depuis 15 ans, et je commence à avoir des problèmes de digestion avec mon repas du soir. Je viens de prendre un cours en ayurvéda, et je dois presque tout changé mon alimentation et mes habitudes. On me suggère de faire soit rissoler ou cuire à la vapeur mes légumes, sauf la salade. Je fais déjà tremper mes amandes pour me faire un lait d’amandes, qui ne m’est plus suffisant comme déjeuner, même en y ajoutant un fruit. Je fais germer des légumineuses dans l’eau de 3 à 4 jours selon la fève employée. Il me manque beaucoup d’énergie, et on m’a dit que c’est le résultat du crudivorisme. À l’occasion maintenant, je mange un œuf le matin avec du fromage. Comme j’ai un très faible appétit, je ne sais plus où aller chercher le total de protéines, qui devraient être environ 35 gm.
Cela devient très compliqué de manger.
Bonjour, nous nous interdisons toute consultation médicale dans les commentaires. Néanmoins, votre message soulève quelques réflexions d’ordre général. Manger ne doit pas être ou devenir compliqué. Il n’y a pas de dogme à appliquer à la lettre mais des règles générales de bon sens et les sensibilités personnelles. Ainsi, ni le crudivorisme, ni le véganisme, ni l’alimentation paléolithique, etc… ne peuvent prétendre être LA solution à tous les maux ni LA tendance alimentaire à suivre absolument.
L’ayurveda ne donne d’ailleurs pas de règle alimentaire stricte mais surtout guide chaque personne , selon sa constitution et son environnement (qui est souvent oublié), vers les aliments et le mode de cuisson qui devraient lui convenir au mieux. Un crudivorisme adapté (au Canada par exemple) voudrait dire, en hiver, manger quelques légumes racines, des poissons et du caribou crus ;-) car les fruits et crudités sont absents à l’état naturel…
Bien souvent, des carences se mettent en place, non pas à cause de la tendance alimentaire suivie, mais parce que sa mise en pratique n’est pas toujours aisée et conduit à des apports nutritionnels déséquilibrés. Ne vous prenez pas trop la tête et écoutez votre corps (surtout votre intestin).
Précision pour les noix et fruits sec. Lorsqu’on les fait tremper (déjà elle n’ont plus le même goût, mais c’est personnel), pour les faire sécher ensuite, faites bien attention à le faire correctement. Car il y a un risque de développement de bactéries et de champignons, dont celui assez toxique qui noirci les noix.
On peut les faire sécher au frigo, à découvert, ou au four à 30°, c’est une idée.
Ne faut-il pas les faire germer par la même occasion, d’ailleurs?
Bonjour, la remarque sur le tempeh est très intéressante: c’est la seule forme de soja avec (rarement) le « yaourt » de soja bio du commerce qui ne l’occasionne pas trop de problème. ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi le tofu, qui est un produit (lacto parfois) fermenté ne figure pas parmi la lite des aliments bénéfiques? Et quid du miso? Du tamari? Ce sont tous des aliments fermentés. Merci pour votre réponse.
Le tofu est une coagulation du lait de soja faite avec du chlorure de magnésium ou d’autres sels ou enzymes. Il ne s’agit pas de fermentation. Pour les yaourts soja du commerce, ils ont généralement des épaississants et pas de goût acide. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de vraie fermentation sauf si on les fait fermenter soit même, ce qui est différent.
Miso, tamari, tempeh = produits fermentés.
Bonjour pour les noix doit on les tremper avec la coque ou emondees dans de l eau vinaigre ou citronne .Merci de votre réponse.
il faut tremper les cerneaux, sans les coques
Les amandes naturelles, devrait-on les faire trempées avant de les manger
Oui les amandes peuvent être trempées une nuit. C’est mieux.
Je suis végétalienne, et ne consomme en majorité que ce qui serait donc néfaste à la santé : soja, légumineuses, céréales, noix diverses.J’utilise souvent des bocaux de lentilles, pois chiches, haricots rouges déjà cuits .
Comment savoir si ces légumineuses ont subies un trempage avant la cuisson ? Pour ce qui est des diverses noix que je mange chaque matin,environ 50 gr. il me faudrait donc les faire tremper dans de l’eau froide la veille au soir ?
Merci bien pour toutes ces informations méconnus, je pense, par la majorité des végétariens !!
Comme vous l’avez lu, les problèmes de digestion avec ces aliments ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Certains les tolèrent mieux que d’autres. Cependant, la bonne préparation de ces aliments réduit d’autant les risques de troubles digestifs et d’intolérances. Elle est d’ailleurs connue traditionnellement.
Difficile de savoir si des graines ou légumineuses du commerces ont été trempées. Le mieux est donc de les faire soi-même la veille comme le faisaient nos grand-mères.
Pour les noix, oui les mettre à tremper dans de l’eau vinaigrée la veille est une bonne habitude. A priori, vous pouvez faire votre trempage puis séchage pour consommer pendant plusieurs jours.
c’est hallucinant ! finalement tout est mauvais, il n’y a rien que soit bon vraiment pour la santé ? pas de graines, pas de viande, pas de céréales, même les fruits !!!
Attention nous allons vers une société anorexique si ça continue car à un moment donné, ces conseils peuvent être mal interprétées par certaines personnes qui déciderons de ne plus rien manger du tout …
C’est facile de dire écoutez votre corps ! savez vous combien de gens savent ce que cela veut dire ? très peu … les athlètes, les danseurs et chanteurs, eux oui, car leur corps est leur instrument de travail, même les médecins parfois ne savent pas écouter leurs corps alors, attention ! prudence avec ce genre de commentaires et articles, pouvez vous faire une liste de ce qui est absolument pas mauvais ? que ce qui nous reste ? L’eau.
Il n’est pas dit ici que la viande ou les fruits sont mauvais, juste que les graines et céréales peuvent perturber la digestion de certaines personnes si elles ne sont pas préparées (et certaines plus que d’autres). Ce sont des constatations relevées par de nombreuses études scientifiques. Il s’agit seulement d’en prendre conscience et cela peut aider des gens. Après, chacun mange comme il l’entend, bien sûr.
Oui vous avez raison, la plupart des gens pensent qu’écouter son corps est difficile car on ne nous l’a pas appris. Mais avec un peu de patience et d’attention, tout le monde peut y arriver.
je ne suis pas danseuse mais employée de banque. j’ai compris comment écouter mon corps quand un naturopathe m’ a dit d’essayer de tremper les noix, haricots en grains, lentilles et le riz que je mangeais et d’arrêter le soja (sauf le tempeh fermenté) pour améliorer mes colites. Et là, miracle après 3 semaines : quasiment plus de douleurs au ventre et finie la diarrhée (pardon pour les détails). il suffit de noter ce que l’on ressent après les repas, selon ce qu’on a mangé.
Je continue donc à manger certaines céréales et des légumineuses (sauf soja) mais pas trop souvent, j’ai augmenté les légumes et ça va bizn. en plus j’ai perdu quelques kilos en trop!