On sait déjà reprogrammer la génétique cellulaire pour obtenir des cellules rajeunies (avec les facteurs de Yamanaka). Le même effet vient d’être obtenu sur des cellules humaines en les traitant avec seulement 2 substances chimiques.

Renverser le vieillissement en reprogrammant ses cellules

cellules et adnLe vieillissement, c’est surtout accumuler des dommages biologiques : instabilité génétique, dérèglement épigénétique, stress oxydatif, cellules sénescentes… Ces phénomènes, qui sont des marqueurs du vieillissement, nuisent aux fonctions cellulaires et favorisent les maladies chroniques qui lui sont liées.

Jusqu’à présent, la reprogrammation cellulaire pouvait se faire par manipulation génétique, ou de façon chimique via les fameux « facteurs de Yamanaka » (prix Nobel ces dernières années). Ces méthodes peuvent inverser certains signes du vieillissement et prolonger la durée de vie chez les animaux. Elles permettent à des cellules de revenir à un état de cellules souches, sans signe apparent de vieillissement, et capables de se transformer en cellules de n’importe quel tissu pour le régénérer.

Cependant, ceci comporte des risques sérieux pour une application en médecine humaine, notamment la transformation de cellules reprogrammées en cellules cancéreuses.

Le reprogrammation chimique simplifiée

Les chercheurs souhaitaient savoir s’il était possible de rajeunir des cellules humaines âgées avec des molécules chimiques, sans modifier leur identité, et d’observer les effets sur la longévité. Ils ont utilisé des mélanges de produits capables d’induire une reprogrammation cellulaire mais partielle (sans transformer les cellules en cellules souches). Ils ont d’abord travaillé sur des fibroblastes humains âgés (les cellules de peau fabricant notre collagène) en laboratoire.

Ils ont pu constater :

Ensuite, sur modèle animal : 2 molécules combinées ont suffit à prolonger significativement la durée de vie de vers (Caenorhabditis elegans), un organisme souvent utilisé dans les études sur la longévité.

En somme, l’étude démontre que l’on peut inverser certains aspects du vieillissement cellulaire par des traitements chimiques ciblés, sans toucher à l’ADN ni altérer l’identité des cellules. Ainsi, a priori, pas de risque de cellules devenant cancéreuses .

Les implications pour la longévité

  1. Une alternative plus sûre à la génétique
    Contrairement à la thérapie génique ou aux interventions par viral transfert des facteurs Yamanaka (risques de tumeurs, problèmes éthiques), l’approche chimique semble plus contrôlable et modulable.
  2. La possibilité de cibler plusieurs marqueurs du vieillissement
    épigénétique, sénescence, stress oxydatif… en un seul traitement.
  3. Des applications à venir potentiellement nombreuses
    Les succès sur des systèmes simples comme C. elegans montrent que de simples mélanges chimiques pourraient devenir des outils puissants pour prolonger la période de la vie en bonne santé.

Cette étude ne concerne pas encore l’être humain. Les résultats sont prometteurs mais se limitent à des cellules humaines en laboratoire et à des vers. Les sécurité et efficacité chez l’homme restent à démontrer avec des essais cliniques.

L’avis d’anti-âge intégral

L’étude montre qu’un traitement chimique partiel peut rajeunir des cellules humaines âgées, réduire les dommages génomiques et épigénétiques, atténuer la sénescence et le stress oxydatif, tout en prolongeant la vie d’un modèle animal. Cela semble être une piste intéressante, plus accessible que les thérapies géniques, moins risquée que les facteurs de Yamanaka, avec beaucoup d’applications potentielles en médecine anti-âge et longévité. L’avenir nous en dira peut-être un peu plus…