femme refusant les polluants

Nous sommes aujourd’hui exposés au quotidien à de nombreux polluants qui peuvent perturber notre santé et notre longévité. Heureusement, il est possible de réduire cette charge toxique.

Ces « exotoxines » : métaux lourds, additifs alimentaires, plastiques, pesticides… sont partout (matériaux de construction, détergents, aliments, cosmétiques…). Les perturbateurs endocriniens (PE, voir notre article) sont d’ailleurs un enjeu majeur dans le vieillissement prématuré. Plus récemment on parle beaucoup des PFAS, des composés polluants très persistants dans l’environnement (quasiment éternels pour certains) et dans notre corps. Ce sont aussi des perturbateurs endocriniens. (1)

De nombreuses maladies dégénératives (cancers, Alzheimer, maladies cardio-vasculaires…) ont progressé en parallèle de l’augmentation des polluants. Pour limiter leur influence, il y a deux axes :

  • réduire l’exposition au quotidien,
  • soutenir l’élimination naturelle.

1. Les polluants de la cuisine

La cuisine est un lieu d’exposition direct : contenants plastiques, ustensiles, emballages, micro-plastiques, revêtements anti-adhésifs, etc… Les matériaux de contact alimentaire, les revêtements, les emballages, peuvent libérer des polluants.

Les PFAS sont largement utilisés dans les revêtements anti-adhésifs, les emballages alimentaires « graisse/huile/hydrofuge » (papier cuisson, boîtes à pizza, boites de conserve, etc…) et sont associés à des effets hormonaux. (1)

A faire

  • Remplacez les contenants plastiques alimentaires par du verre, de la céramique, de l’inox. Cela réduit la migration chimique notamment liée aux plastiques et aux revêtements.
  • Évitez de chauffer un aliment dans un contenant plastique, surtout au micro-ondes. La chaleur favorise la migration des composants chimiques dans l’aliment.
  • Ustensiles : évitez le téflon, privilégiez inox, bois ou silicone de qualité plutôt qu’un revêtement anti-adhésif usé ou suspect.
  • Limitez l’usage de papier aluminium ou de film plastique en contact direct avec aliments chauds.
  • Pour les emballages alimentaires, choisissez ceux indiquant « sans revêtement PFAS » ou « sans fluoré ».

Exemple concret

Au lieu de sortir une barquette plastique pour réchauffer au micro-ondes, versez-la dans un bol en verre. Lors de l’achat d’ustensiles, évitez ceux où le revêtement anti-adhésif, surtout s’il doit vite s’écailler. Prenez inox, grès, céramique, verre…

2. Les polluants dans les aliments

pulverisation de pesticidesL’alimentation est une source majeure de polluants : pesticides, additifs, métaux lourds, microplastiques, résidus chimiques, sans oublier les PFAS via emballages ou l’aliment lui-même, associés à des effets hormonaux, métaboliques et de reproduction. (3)

Actions pratiques

  • Mangez des produits bio ou peu traités. Cela devient important pour limiter les pesticides, mais également pour réduire indirectement les plastiques/emballages traités.
  • Réduisez les aliments ultra-transformés : souvent emballés dans des matériaux complexes, riches en additifs et susceptibles d’être porteurs de PE ou de plastifiants.
  • Augmentez fruits, légumes variés, bons gras (huile d’olive vierge, poissons gras, noix…) : cela aide à soutenir l’élimination des toxines.
  • Hydratez-vous bien (eau filtrée) et favoriser les fibres pour le transit intestinal (aide à l’évacuation des toxines).

Exemple concret

Planifiez un jour par semaine où vous remplacez un snack ultra-transformé par un mélange de fruits secs + noix bio, et choisissez ce jour-là un repas à base de légumes frais (bio si possible) et un poisson gras.

3. Les polluants de l’eau de boisson

L’eau que l’on boit ou utilise pour cuisiner peut être contaminée par des métaux, pesticides et désormais très souvent par PFAS. Selon l’Environmental Protection Agency (EPA), l’exposition aux PFAS via l’eau est un risque grave (1).

Actions pratiques

  • filtre eau de boissonUtilisez une filtration de l’eau (charbon actif / osmose inverse / carafe filtrante) pour le robinet.
  • Choisissez si possible des filtres certifiés pour la réduction des PFAS (normes type NSF/ANSI 53/58/401 selon le système).
  • Évitez les bouteilles en plastique jetables : optez pour gourde inox ou verre.
  • Ne laissez pas l’eau stagnante dans des contenants plastiques, surtout en plein soleil.

Exemples concrets

Installez une carafe filtrante à portée de main dans la cuisine ou mieux, installez un vrai filtre de plusieurs litres. Changez votre habitude de boire dans une bouteille plastique : passez à la gourde inox.

4. Vêtements & matériaux de la maison

Les textiles synthétiques, revêtements, moquettes, meubles peuvent contenir plastifiants, phtalates, PFAS (dans les tissus imperméables), et émettre des composés chimiques. Les matériaux domestiques peuvent être source de polluants.

Actions pratiques

  • Choisissez vos vêtements en fibres naturelles (coton bio, lin, chanvre, laine…) plutôt que textiles synthétiques ou imperméabilisés sans mention.
  • Lavez les nouveaux vêtements avant emploi (pour éliminer de potentiels traitements chimiques).
  • Aérez régulièrement le domicile. Évitez l’accumulation de cartons/plastiques et la présence de revêtements plastiques.
  • Pour les meubles, tapis, rideaux : privilégiez ceux “peu ou pas traités”, non imperméabilisés.

Exemples concrets

Un achat de nouveau tapis : privilégiez un modèle en fibres naturelles non traité ou certifié « sans PFAS ». Pour les vêtements d’extérieur « imperméables », vérifiez l’étiquette mentionnant « sans fluoré/PFAS ».

5. Cosmétiques, parfums et toxiques

Les cosmétiques sont une source d’absorption de substances chimiques par la peau : parabènes, phtalates, agents de texture… La plupart des produits beauté contient au moins un perturbateur endocrinien.

Les parfums d’ambiance ou personnels contiennent souvent des solvants, fixateurs, alcools, composés aromatiques de synthèse. Tous peuvent être des perturbateurs endocriniens ou générateurs de vapeur toxique.

Actions pratiques

  • Lisez les étiquettes : privilégiez les formules “sans paraben, sans phtalates, sans parfum de synthèse agressif, sans aluminium (dans les déodorants)”.
  • Réduisez le nombre de cosmétiques : simplifiez la routine.
  • Optez pour des soins et produits simples, naturels, ou à composition transparente. Utilisez des huiles végétales, huiles essentielles, l’argile, des plantes…
  • Évitez de vaporiser des fragrances dans des espaces clos (voiture, chambre fermée…).
  • Utilisez moins souvent les parfums, pas sur la peau.

Exemples concrets

Faites l’inventaire de votre trousse salle de bain : remplacez un produit contenant « paraben » ou « phénoxyéthanol » par un autre plus simple. Choisissez un déodorant sans aluminium et sans parfum de synthèse.

6. Produits d’entretien

Les nettoyants, lessives, sprays, désodorisants domestiques contiennent tensio-actifs, alkylphénols, solvants… susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens ou générer des émissions chimiques. Les PFAS peuvent aussi se cacher dans certains produits d’entretien “résistants à l’eau/ou huile” ou « anti-tache » pour surfaces.

Actions pratiques

  • Choisir des produits ménagers écolabel ou fabriqués maison : vinaigre blanc + eau + quelques gouttes d’huile essentielle, savon de Marseille, bicarbonate…
  • Ventiler la pièce pendant et après usage.
  • Utiliser des gants quand vous manipulez des produits puissants pour limiter l’absorption cutanée.

Exemples concrets

diffuseur de parfum naturelRemplacez votre spray multi-surface parfumé par un mélange simple : eau + vinaigre blanc + citron + lavande. Lavez les sols une fois/semaine avec savon naturel plutôt qu’un produit parfumé chimique.

Essayez un diffuseur à huiles essentielles ou simplement une fenêtre ouverte quelques minutes et une belle plante parfumée (lavande, etc…).

7. Plastiques (et micro-plastiques)

Le plastique est omniprésent : emballages, contenants, textiles synthétiques, revêtements, etc… La pollution par les matières plastiques est un grand défi, notamment les microplastiques que l’on retrouve dans le cerveau.

Au-delà, beaucoup de plastiques contiennent des toxiques, phtalates, bisphénol A (BPA), et sont souvent perturbateurs endocriniens. (5) Les PFAS s’ajoutent à ce probléme : ils font partie des matériaux résistants à l’eau/huile et peuvent se retrouvent dans des plastiques ou revêtements (2).

Actions pratiques

  • Réduisez l’usage de plastiques en contact alimentaire (voir la section cuisine).
  • Évitez les plats préparés emballés dans beaucoup de plastique, privilégiez les aliments frais.
  • Pour les textiles ou objets en plastique, privilégiez les alternatives naturelles ou avec mention “sans plastifiant”/“non PFAS”.

Exemples concrets

Remplacez les films plastiques alimentaires par un film réutilisable en silicone ou un couvercle en verre. Lors de vos courses, préférez les emballages carton ou verre plutôt que plastique.

Pourquoi les PFAS sont si préoccupants ?

  • Ils s’accumulent dans le corps et ne se dégradent pas facilement (5).
  • Ils sont reconnus comme perturbateurs endocriniens (interfèrent avec vos hormones).
  • Ils sont associés à de nombreux effets sur la santé : maladie du foie, thyroïde, immunité, cancers (rein, testicule…), baisse de fertilité, métabolisme, obésité, etc… (6)

Comment limiter l’exposition aux PFAS ?

  • Vérifier les produits qui peuvent en contenir : emballages alimentaires, textiles « imperméables », produits anti-tache, certains cosmétiques.
  • Privilégier des alternatives “sans PFAS” ou “sans fluorés” sur l’étiquette.
  • Favoriser une eau filtrée (les PFAS apparaissent parfois dans l’eau potable).
  • Evitez les emballages alimentaires plastiques.

Exemples concrets

Quand vous achetez une poêle « anti-adhésive », recherchez s’il y a présence de revêtement PFAS. Préférez une poêle en inox ou fonte sans revêtement chimique. Pour les vêtements imperméables, vérifiez qu’ils sont certifiés “sans fluorés”.

Aider son corps à éliminer

temps pour la detoxificationRéduire l’exposition est essentiel mais il faut aussi soutenir l’organisme pour éliminer ce qui est déjà stocké : le foie, les reins, l’intestin, la peau, le système lymphatique jouent un rôle clé.

Actions pratiques

  • Bougez régulièrement (marche rapide, vélo, sport modéré) : pour favoriser la circulation sanguine et lymphatique, et stimuler la transpiration (qui contribue à l’élimination).
  • Dormez suffisamment et bien : la régénération se fait pendant la nuit.
  • Hydratez-vous bien et pensez aux fibres alimentaires (légumes, légumineuses…) pour un bon transit.
  • Pratiquez régulièrement des périodes de détox (voir notre guide détox).
  • Saunas ou bains chauds peuvent favoriser l’élimination par la peau.

Par exemple, planifiez 30 minutes d’activité physique 3 fois/semaine et transpirez. Le soir, après un repas léger riche en légumes, dormez vos 7 à 8 heures. Essayez un sauna de temps en temps. Il a aussi été noté que la transpiration pouvait contenir des microplastiques.

En résumé (votre check-list)

  • Filtrer l’eau (certifiée pour PFAS si possible) + gourde inox

  • Verre/inox/céramique pour cuisiner ; zéro plastique dans le micro-ondes

  • Inox/fonte plutôt que téflon ; éviter les papiers résistants au gras

  • Mangez frais & peu transformé, bio si possible ; fibres tous les jours

  • Cosmétiques simples ; évitez PTFE / perfluoro / parabens / phtalates

  • Écolabel pour l’entretien ; aérer et aspirateur HEPA

  • Textiles naturels, lavage avec un capteur de microfibres

  • Moins de parfum, pas d’aérosols en espaces clos

  • Sommeil + mouvement + hydratation pour soutenir l’élimination.

Il n’y a pas de « cure miracle » mais un mode de vie cohérent : moins de sources, plus de protection, et un organisme qui fonctionne mieux.