On sait bien que nos niveaux d’hormones sexuelles baissent avec l’âge. Cette chute est même drastique pour les femmes à la ménopause où leurs taux de progestérone et d’estradiol (l’œstrogène majeur) sont réduits à un reliquat.

Une équipe de chercheurs australiens a voulu étudier le lien entre le taux d’hormones sexuelles (testostérone/estradiol) et la longévité, chez l’homme âgé.

Dans le corps humain, l’estradiol, est issu principalement de la conversion de la testostérone. Cette conversion est naturellement plus importante chez la femme avant la ménopause, ensuite les niveaux estrogéniques deviennent assez similaires dans les deux sexes.

L’étude en question (une des plus larges jamais réalisées, University of Western Australia en ce début d’année 2019) a montré que les hommes âgés (entre 70 et 89 ans) qui avaient des taux plus élevés d’hormones sexuelles, vieillissaient plus lentement que les autres.

Les mesures des taux de testostérone et d’estradiol sanguins, ainsi que la longueur de leurs télomères ont été faites. Il a été trouvé que les sujets ayant des niveaux d’estradiol plus haut avaient généralement des télomères plus longs. Or, on sait que des télomères plus longs sont généralement (pas toujours) liés à une meilleure longévité.

Le Pr Yeap, menant l’étude, conclue que les hommes avec des taux de testostérone plus hauts, qui ont donc aussi, par conversion, des taux plus hauts d’estradiol, conservent mieux leur jeunesse. Selon lui, les facteurs déclenchant la conversion de la testostérone en estradiol ne sont pas très clairs et nécessitent plus d’investigations. D’autres facteurs liés aux niveaux d’estradiol doivent aussi être pris en compte, comme l’activité physique et les taux de masse maigre/masse grasse…

L’avis d’antiâge intégral

On ne peut nier l’impact des taux d’hormones sexuelles dans la vitalité générale de l’être humain qui prend de l’âge. Les praticiens savent aussi combien le rétablissement d’un équilibre hormonal chez un(e) patient(e) peut être un traitement efficace sur bien des points (voir hormones et ménopause par exemple).

D’un autre côté, un taux d’oestrogènes trop haut chez l’homme n’est pas non plus souhaitable (voir oestrogènes et andropause). Comme toujours, il s’agit d’une question d’équilibre.

Il serait intéressant de savoir pourquoi certains conservent justement de bons taux hormonaux par rapports à d’autres. Il y a fort à parier que la réponse est dans la constitution de chacun (sa génétique), et encore plus dans son mode de vie (qui constitue « l’épigénétique » : la façon dont nous vivons peut modifier l’expression de nos gènes).

Conserver un terrain hormonal optimal semble être intéressant en anti-âge. Cette étude va dans ce sens. Après, c’est une question de choix de traitements qu’il faut savoir faire : hormones bio-identiques, précurseurs hormonaux (DHEA, pregnénolone), sensibilisateurs hormonaux, règles d’hygiène de vie, etc… Là est le plus délicat. Enfin, il faudra intégrer ces soins dans une prise en charge globale du vieillissement.

Et vous, qu’en pensez-vous ?