femme très fatiguée

Avec le temps, notre production d’énergie baisse et la fatigue est plus présente.
Il est pourtant possible d’agir en aidant nos cellules à rebooster leurs petites centrales énergétiques : les mitochondries.
Mais pour cela, il faut comprendre un peu comment ça marche…

Article mis à jour le 20 mars 2023

Ce manque d’énergie, voire une fatigue chronique qui s’installe en vieillissant, est aggravé par nos piètres habitudes alimentaires, le surmenage, la sédentarité et la pollution environnante. Tout ceci agit au niveau cellulaire, sur nos mitochondries*.

Tout commence alors à fonctionner moins bien dans notre corps. La fatigue (appelée aussi asthénie) se fait ressentir : on n’a pas assez d’énergie pour faire ce que l’on veut. Puis, s’installe une prédisposition aux maladies liées au vieillissement (Parkinson, Alzheimer, diabète, athérosclérose…), et aussi d’autres affections comme la stéatose hépatique non alcoolique, la sarcopénie, le « syndrome de fatigue chronique », la fibromyalgie, etc… Les défenses immunitaires baissent.

Heureusement, on connaît de mieux en mieux le travail des mitochondries et les moyens de préserver et restaurer leur production d’énergie. C’est justement ce qui permet de lutter contre la fatigue, comme nous le verrons.

Nos mitochondries fabriquent notre énergie : l’ATP

Ces petites « chaudières » sont des organes de nos cellules. Elles brûlent des sucres ou des graisses pour fabriquer de l’ATP, le carburant de nos cellules. Notre corps produit 40 à 50 kilos d’ATP par jour, voire plus ! (réf. PNAS) Nos muscles en utilisent la plus grande partie. Pour être en forme, il nous faut donc beaucoup d’ATP.

Cellule et mitochondries

Des mitochondries dans une cellule (9) (wikipedia)

Les 2 voies de production d’énergie

Il y a principalement 2 voies de production d’énergie dans les cellules de notre corps :

La voie « anaérobie » utilise le sucre stocké dans nos muscles et notre foie (glycogène) mais n’a pas besoin d’oxygène. Utile en début d’effort, elle est peu performante en production d’énergie, ne peut durer que quelques minutes, mais peut se déclencher très vite.

La voie « aérobie » utilise l’oxygène que notre respiration va devoir apporter pour « brûler » surtout des sucres ou des graisses. La production d’énergie se fait selon le fameux « cycle de Krebs« , beaucoup plus efficace en production d’ATP mais plus lent et plus dépendant d’autres conditions, comme la présence de certains micronutriments ou enzymes.

Ce cycle se compose de 8 réactions chimiques successives, qui tournent en boucle. Pour que chaque étape se passe bien, certains nutriments sont indispensables (minéraux, coenzymes, enzymes, vitamines…). S’ils manquent, cela va perturber la production d’énergie. En particulier, le magnésium (bien connu contre la fatigue) est très impliqué, ainsi que des vitamines du groupe B, des coenzymes (surtout coenzyme Q10 et NAD+)…

Vous l’avez compris, ici, la 2° voie est plus « rentable » (bien que plus lente que la première). Pour l’optimiser, il faudra veiller à de bons niveaux de nutriments* et coenzymes* et bien sûr, d’oxygène dans notre sang (c’est à dire, une bonne fonction respiratoire).

Nos réserves en énergie

Nos muscles stockent de l’ATP utilisable instantanément mais cela nous permet seulement de courir sur 60 mètres par exemple. Ensuite, notre corps doit renouveler cet ATP et donc, en produire.

Nous avons déjà vu le glycogène stocké dans nos muscles et dans notre foie. Il servira à produire de l’énergie en début d’effort, ou en cas d’urgence ou de stress brutal en utilisant la voie anaérobie) car la voie aérobie qui utilise l’oxygène, met plus de temps à être efficace (25 à 30 minutes).

La combustion des acides gras se fait aussi, en général, à partir de ce laps de temps. C’est alors que la production d’énergie est maximale, et que notre silhouette s’améliore. Il faudra donc la favoriser. Cependant, il a été montré que, dans certaines situations (en particulier de stress induit par un effort musculaire intense), les mitochondries de nos cellules musculaires peuvent brûler rapidement des acides gras puisés dans nos réserves de graisse. Ainsi, les entrainements fractionnés vont apprendre à nos cellules à brûler plus facilement nos graisses, ce qui est globalement plus performant.

Quand la mitochondrie est fatiguée

Les causes de faiblesse

Après 35 ans, nos mitochondries sont moins performantes. A 70 ans, elles pourraient avoir perdu près de 50% de leur performance (étude du Pr Conley en 2000, de l’University of Washington Medical Center).

Le Pr Bruce Ames, de Berkeley Californie, spécialiste du stress oxydatif et des mitochondries, a montré comment le vieillissement est lié à l’oxydation des mitochondries et aux dégâts accumulés sur celles-ci.

Voici les causes principales :

  • Les produits toxiques accumulés (métaux lourds, chimie, médicaments…)
  • Mauvaise circulation sanguine et/ou mauvaise respiration qui mènent à une mauvaise oxygénation sanguine.
  • Le stress (qui consomme magnésium et vitamines B) et la pollution électromagnétique (rayonnements et ondes en tous genres).
  • Des problèmes hormonaux comme le ralentissement des glandes thyroïde ou surrénales, ou un excès de production d’insuline favorisé par la consommation de sucres dit « rapides » (à index glycémique élevé).
  • Une oxydation trop importante (stress oxydant) et mal gérée par nos défenses antioxydantes va provoquer des dommages sur l’ADN de nos mitochondries.
  • Un stade avancé de déséquilibre de la flore intestinale : avec production trop importante de sulfure d’hydrogène (H²S à l’odeur d’œuf pourri) empêchant la respiration mitochondriale et bloquant la production d’énergie…

Les effets de la baisse de production d’ATP

homme avec grosse fatigueQuand la production d’énergie ne fonctionne plus bien, on ressent une baisse de vitalité, la fatigue s’installe (même au réveil), des douleurs, une mémoire défaillante… et le vieillissement s’accélère.

Si la production aérobie (avec l’oxygène) est mauvaise, alors la voie anaérobie est sur-employée. Elle finit par produire de l’acide lactique en déchet excessif, qui peut entraîner douleurs et/ou crampes musculaires.

Vos mitochondries fonctionnent elles bien ?

Les examens de laboratoires concernés

Il n’y a pas d’examen courant pour mesurer l’activité de nos mitochondries. Toutefois, certaines analyses permettent de mesurer divers degrés d’oxydation dans notre corps et d’avoir une idée sur les dégâts subis par nos mitochondries. Il faut savoir que ces dosages sont délicats à cause de la difficile conservation des prélèvements. Ils sont réalisés par des laboratoires spécialisés pour la plupart. Néanmoins, ceux écrits en gras sont assez fiables :

  • Oxydation de l’ADN : 8-hydroxy-désoxyguanosine urinaire (8ohDG)),
  • Oxydation des lipides (malonyl-dialdéhyde (MDA), F2-isoprostanes,…),
    protéines (LDL oxydées et anticorps anti-LDL oxydées, protéines carbonylées…)

Le dosage de la pregnénolone pourrait aussi être un bon indicateur car cette hormone est produite directement dans nos mitochondries.

Il est enfin possible de contrôler le magnésium, le zinc et les vitamines B (et encore : les hormones thyroïdiennes et surrénales) pour savoir si leurs niveaux sont corrects.

Eliminer les autres causes de la fatigue

Bien entendu, la fatigue peut être aussi causée par des problèmes de santé divers. Il faut donc, avant tout, s’assurer qu’elle n’est pas la conséquence de maladies comme :

  • les problèmes hormonaux, surtout thyroïdiens ou surrénaliens.
  • l’apnée du sommeil (ou d’autres problèmes de sommeil)
  • une mauvaise respiration (asthme, emphysème…)
  • des infections chroniques (gorge et sinus, gynécologique, urinaire ou digestive…)
  • les maladies lourdes comme le cancer, le diabète, l’insuffisance cardiaque…
  • l’anémie
  • la dépression nerveuse, l’anxiété, etc…

ou d’une mauvaise hygiène de vie :

  • des carences nutritionnelles (manques de vitamines, minéraux, acides aminés…)
  • l’alcoolisme
  • tabagisme excessif, intoxication par des produits toxiques, etc…

Une fois ces causes éliminées, on peut s’attaquer à la fatigue qui s’installe progressivement avec l’âge, en revigorant nos mitochondries.

Alors comment faire ?

Lisez la suite : Comment lutter contre la fatigue qui s’installe avec l’âge ?

– Shoffner J., Lott, Voljavec A. et al., Spontaneous Kearns-Sayre/chronic external ophthalmoplegia plus syndrome associated with a mitochondrial DNA deletion: a slip-replication model and metabolic therapy, Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 1989, 86:7952-56.
– Cohen B., Gold D., Mitochondrial cytopathy in adults: What we know so far, Cleveland Clinic. J. Medicine, 2001, 68:7,625-642.
– Hansford R., Naotaka T., Pepe S., Mitochondria in heart ischemia and aging, Biochem Soc. Symp., 1999, 66:141-147.
– Pepe S., Mitochondrial Function in ischemia and reperfusion of the ageing heart, Clin. Exp. Pharmacol. Physiol., 2000, 27(9),745-750.
– Sugrue M., Tatton W., Mitochondrial membrane potential in aging cells, Biol. Signals Recept., 2001, 10:3-4,176-188.
– Mittendorfer B., Klein S., Effect of aging on glucose and lipid metabolism during endurance exercise, Int. J. Sport Nutr. Ex. Metab., 2001, 11 (Suppl), S86-S91.
– Lu J., Chen C., Xu H. et al., Effects of prolonged physical training on antioxidation in aged mice myocardial mitochondria, Tianjin Tiyu Xueyuan Xuebao, 1999, 14 (2), 23-25.
– Sastre J., Pallardo F., De la Asuncion J., Vina J., Mitochondria, oxidative stress and aging, Free Radical Res., 2000, 32:(3),189-198.