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Indispensable à la vie, l’eau constitue quasiment les 3/4 de notre corps. Autant dire qu’on ne peut pas la négliger. Ensuite, y a t’il des eaux plus intéressantes contre l’âge ? C’est ce que nous allons voir.

Bien s’hydrater : une base pour l’anti-âge

Une bonne hydratation ne veut pas forcément dire boire des litres d’eau chaque jour. Cela est plus subtil. Il s’agit avoir dans ses tissus et dans ses cellules, la quantité d’eau adéquate pour que toutes les fonctions de notre corps puissent s’effectuer correctement.

Ainsi la bonne quantité d’eau à boire dépendra de chacun et de son environnement, comme il est expliqué plus bas.

Retenons pour l’instant, qu’une bonne hydratation est nécessaire donc à un maintien optimal de nombreuses fonctions du corps dans l’avancée en âge. Une étude américaine récente (Dmitrieva 2023) vient justement de montrer qu’un sujet suffisamment hydraté aurait moins de risque de faire des maladies chroniques liées au vieillissement, par rapport à celui qui ne boit pas assez.

Des eaux de longue vie ?

On en a dit beaucoup sur les vertus anti-âge de certaines eaux. Elles pourraient être à l’origine de la longévité remarquable de certaines populations comme les Hunzas, certains Caucasiens ou les habitants de Vilcabamba en Equateur. Certains nous encouragent à boire de l’eau minérale, d’autres du robinet. Certains médecins préconisent, pour garder la santé, une eau alcaline, d’autres une eau légèrement acide. L’eau doit-elle avoir des propriétés antioxydantes pour nous faire vivre plus longtemps, ou bien d’autres propriétés physiques ?

Des études sur les propriétés des différentes eaux se contredisent (comme souvent). Alors qui croire ? L’eau nous est indispensable mais celle-ci peut, d’un côté contenir des toxiques qu’il faudra éviter et, de l’autre, des éléments utiles à notre santé (minéraux ou propriétés physiques).

Boire de l’eau : oui mais pure…

L’eau que nous buvons quotidiennement (quand nous en buvons…) n’a pas toujours les qualités requises pour notre santé. La première des choses serait d’avoir une eau de boisson dépourvue de polluants toxiques. C’est bien le moins.

eau du robinet

L’eau du robinet

Elle est de plus en plus chargée en chlore, parfois en nitrates et/ou en métaux lourds, voire en résidus de médicaments, arsenic, pesticides et perturbateurs hormonaux. Tous sont des polluants pour notre organisme et même des poisons à fortes doses. On y trouve aussi assez souvent des particules et fibres de matières plastiques.

Les eaux embouteillées

Les eaux de source et les eaux minérales sont normalement exemptes de composants toxiques bien qu’on y retrouve de plus en plus de nitrates du fait des méthodes de l’agriculture intensive. Pour le vérifier, on peut lire les étiquettes mais elles ne diront pas la présence d’autres polluants récemment découverts dans des eaux embouteillées comme de traces de médicaments par exemple. Des particules de plastiques sont retrouvées également dans ces eaux en bouteilles de plastique (à cause de l’embouteillage et des bouchons plastiques), en plus des bisphénols, phtalates… qui se dissolvent lentement depuis les parois de la bouteille vers l’eau.

Bien entendu, les bouteilles de verre nous évitent cette pollution par les plastiques.

Les filtres pour l’eau de boisson

Il existe de nombreux systèmes de filtration de l’eau du robinet qui sont une bonne alternative. A condition d’être de qualité, ils peuvent donner une eau pure et saine, et ils finissent par être économiques à long terme.

La minéralisation des eaux est-elle utile ?

Des minéraux pas toujours bénéfiques

Attention toutefois aux eaux minérales. Si elles sont très minéralisées, elles peuvent, certes, être curatives (surtout si l’eau est bue à la source) mais elles peuvent conduire ceux qui n’ont pas besoin de ces minéraux à des excès non souhaitables.

Lorsque l’eau est embouteillée, son caractère ionisé disparait en quelques jours, et les minéraux perdent une grande partie de leur biodisponibilité. Notez aussi que la biodisponibilité des minéraux est meilleure lorsqu’ils proviennent des végétaux plutôt que de l’eau.

En fait, il est inutile de boire de telles eaux tout au long de l’année.

Tension de surface : une eau qui nettoie à l’intérieur ?

Une des propriétés physique de l’eau des Hunzas est sa faible tension de surface (c’est une eau qui « mouille plus », capable de dissoudre plus de matières). Certains assurent que ceci lui permet de mieux transporter dans le corps les toxines à éliminer par exemple, et de mieux hydrater les cellules. S’il est vrai que ces eaux sont capables de dissoudre beaucoup plus de sels minéraux ou organiques, il est difficile de prouver qu’elles hydratent mieux les tissus mais pourquoi pas…

Ces eaux sont en général très peu minéralisées.

Pour la boisson quotidienne, le juste milieu serait donc de boire des eaux de source, exemptes de produits polluants et faiblement minéralisées ou bien des eaux minérales très légères. N’attendez pas cependant les effets d’une cure thermale en buvant ces eaux en bouteille. En fait, l’idéal serait d’avoir une source près de son domicile !

Alcalinité et potentiel redox de l’eau de boisson

L’eau possède naturellement des propriétés physiques qui peuvent avoir une influence sur notre corps, en particulier : le Ph (acidité ou alcalinité), le potentiel d’oxydoréduction et la tension de surface vue plus haut. Il semblerait que l’on retrouve les propriétés suivantes dans les régions du monde ou certaines populations vivent plus longtemps et en meilleure santé :

– Ph haut : eau plus alcaline
– potentiel Redox négatif : antioxydant
– faible tension de surface : capacité de dissolution et pouvoir lavant plus grands.

Le Ph et l’eau alcalineLe PH

Certains contestent l’utilité de boire une eau alcaline, d’autres affirment que c’est très salutaire. Il se pourrait que l’alcalinité venant de la composition minérale d’une eau (surtout à la teneur en bicarbonates de l’eau) soit plus efficace que celle liée à son ionisation. Les études scientifiques ne tranchent pas vraiment, ni sur le réel effet de boire des eaux alcalines.

Potentiel Redox et eau « antioxydante »

Il est lié à la capacité de l’eau à donner des électrons et ainsi à neutraliser les radicaux libres comme tout antioxydant. Selon leur source, les eaux peuvent naturellement être antioxydantes ou pas.

Il faut savoir que l’eau qui possède un potentiel antioxydant le perd en quelques jours à l’air libre. C’est le cas des sources thermales qui perdent leur caractère ionisé et doivent être bues sur place pour en avoir les vertus curatives.

Depuis quelques années, des systèmes permettant d’obtenir chez soi des eaux alcalines, voire oxydo-réductrices, sont arrivés du Japon. Il s’agit d’appareils qui généralement filtrent aussi l’eau du robinet. De nombreux médecins et chercheurs (surtout en Amérique du Nord et en Asie) en vantent les effets bénéfiques sur la santé.

Que faut il en penser ?

Le pour :

  • Au Japon et en Corée du Sud, les ministères de la Santé conseillent ces eaux et les utilisent même dans les hôpitaux. Des millions de foyers sont équipés au Japon depuis longtemps. Des études existent sur l’effet des eaux alcalines sur le diabète et la formation tumorale par exemple, bien qu’elles demandent à être confirmées par d’autres.
  • Il existe des populations dont le Ph urinaire est effectivement alcalin (entre 7.5 et 9) et qui s’en portent très bien.
  • Avec l’âge, notre production de bicarbonates par le pancréas diminue et notre corps a plus de mal à lutter contre trop d’acidité.

Le contre :

  • Les détracteurs de l’équilibre acide/base argumentent que le Ph sanguin est très bien régulé par notre organisme, et ne varie quasiment pas sous peine de rentrer dans un état très critique. C’est vrai, si l’on parle de l’acidose métabolique aigüe. Celle-ci est médicalement reconnue. En revanche, l’acidose chronique de faible niveau et son effet négatif sur la santé sont encore controversés.
  • Les propriétés de l’eau alcaline et ionisée sont souvent vantées de manière exagérée par les sociétés commerciales qui vendent en réseau des appareils générateurs. Il est vrai que le marché est colossal. Les détracteurs de ces systèmes ionisants-alcalinisants disent que les propriétés salutaires sont infondées, qu’il n’y a pas de consensus scientifique, et que le procédé n’est pas totalement naturel puisqu’il utilise de l’électricité à haut voltage.
  • Il est difficile de savoir si les propriétés attribuées à ces eaux se confirment réellement au niveau de nos cellules.

A réfléchir

Alcalin ne veut pas forcément dire alcalinisant pour le corps. D’ailleurs, en médecine ayurvédique, on fait bien la différence entre l’effet immédiat et l’effet post-digestif des plantes et aliments. On sait aujourd’hui, par exemple, que le citron est un fruit acide mais qu’une fois digéré, il a un effet alcalinisant par la libération de citrates. Ou encore, une eau acide comme Vichy peut être alcalinisante une fois bue, grâce à sa teneur en bicarbonates.

Avoir un corps (ou un terrain) acide ou basique ne veut pas dire grand-chose, il faut préciser de quoi l’on parle. En effet, les Ph des différents compartiments du corps ne sont pas identiques (sang, lymphe, milieu interstitiel (autour de nos cellules), intérieur du tube digestif, urines, intérieur de nos cellules…).

A chacun, ensuite, de se faire son opinion.
Quoiqu’il en soit
, sachant que la plupart des maladies est favorisée par l’acidité dans l’organisme, et que l’hygiène de vie moderne favorise cette acidité, il parait bien fondé de boire une eau plutôt alcaline (ou alcalinisante) qu’acide. Pourquoi se limiter aux aliments alcalinisants ? Certaines eaux sont d’ailleurs naturellement alcalines comme (Thonon, Abatilles, Alet, St-Amand, Laqueuille, Luchon…). Ceci dit, les eaux très alcalines (PH supérieur à 8.5) ne devraient raisonnablement se boire que par cures ou en cas de problèmes de santé susceptibles d’être améliorés par celles-ci.

Concernant le caractère antioxydant et/ou ionisé de l’eau, même si les effets réels ne sont pas unanimement reconnus, de telles eaux ne devraient a priori pas nuire à la santé (jusqu’à preuve du contraire).

Il faut faire la différence entre une eau très alcaline ou peu, très réductrice ou peu. N’oublions pas que chaque individu est différent, tout comme ses besoins du moment et sa sensibilité à ces caractéristiques de l’eau. « In medio stat virtus » (la vertu est au milieu).

Quelle quantité d’eau, quand et comment faut il boire ?

Bouteille d'eau On entend couramment qu’il faudrait boire 1,5 litres d’eau par jour. Il s’agit d’eau simple, en dehors de celle apportée par les aliments. Comme toujours cette quantité doit être adaptée à chacun et à son environnement, climat, alimentation, activité, etc… Remarquons néanmoins qu’une tendance à boire en dessous de ses besoins, et par là même à la déshydratation insidieuse, existe bien.

En dehors de périodes de cures d’élimination, ou de troubles particuliers à traiter, il n’y a pas vraiment de raison de se forcer à boire énormément. D’ailleurs, l’hyperhydratation conduit également à des troubles de santé

En médecine traditionnelle chinoise, il s’agit d’apporter environ un litre d’eau par jour (volontiers sous forme de thé léger) mais par petites quantités réparties dans la journée. Il faut simplement renouveler l’eau éliminée. Dans tous les cas, il paraît logique de répartir la boisson sur la journée plutôt que de boire de très grandes quantités d’eau d’un coup.

Boire 1 verre d’eau pure à jeûn, vers 11h et vers 17 heures peut déjà être un progrès pour beaucoup de personnes.

La médecine ayurvédique (et aussi chinoise) enseignent qu’il faut éviter de boire pendant les repas, ce qui diminuerait le « feu digestif ». En particulier, les personnes de type catabolique (Vata) devraient attendre une heure après leur repas pour boire de l’eau. Ceci peut se comprendre comme une dilution du bol alimentaire et donc des sucs digestifs et enzymes chargés de digérer les aliments. De plus, une eau alcaline, bue lors du repas, diminuerait l’acidité naturelle de l’estomac (sa production d’acide chlorhydrique) qui est nécessaire à une bonne digestion.

Les personnes de type anabolique (Kapha) devraient boire avant leur repas pour faciliter la satiété, et éviter l’excès alimentaire.

Il est conseillé de boire assis et non debout. Boire debout perturberait l’équilibre des fluides dans le corps, et la filtration rénale.

L’Ayurvéda préconise de boire lentement un verre d’eau chaude à jeûn (ushapan), pour favoriser le drainage des intestins.

Boire tiède ou chaud (surtout pas glacé) est préférable. L’eau chaude a un pouvoir de dissolution plus important, et favorise les réactions chimiques. Elle relaxe les organes digestifs, alors que l’eau glacée peut favoriser les spasmes et ralentir localement la circulation sanguine.

Comment savoir si l’on boit assez d’eau ?

La déshydratation, bien que souvent insidieuse, peut se voir par certains signes. Tout d’abord il faut se fier à sa sensation générale de soif (sauf si l’on a mangé trop salé, bien entendu).

Le test du pli cutané sur le dos de la main (entre deux doigts) montre une déshydratation s’il se relâche en plus de 4 à 5 secondes environ.

Des crampes fréquentes, un transit ralenti, des maux de tête fréquents et une perte de concentration peuvent être des signes liés à la déshydratation.

La couleur des urines est assez parlante. Celles-ci devraient être plus ou moins de couleur jaune paille, signe que l’urine est bien chargée en déchets. Une teinte beaucoup plus foncée peut indiquer un manque d’hydratation. Des urines trop claires voire transparentes peuvent signifier un apport d’eau trop brutal ou trop important.

Les autres boissons et la santé

En dehors de l’eau, aucun apport liquide particulier n’est indispensable à notre corps.

Les jus de fruits ou de légumes frais sont sains et riches en vitamines et minéraux. Cependant, la digestion salivaire de ces fruits pressés est quasiment inexistante. Ceci peut conduire à des troubles digestifs avec des fermentations intestinales. De plus, les jus pressés ne contiennent plus toutes leurs fibres. De ce fait, le fructose du fruit est trop assimilé (et trop vite), ce qui représente une surcharge pour le foie et le pancréas.

La même quantité de fruits serait plus profitable si elle était mangée et mastiquée. On préférera donc les fruits entiers. Eventuellement, les jus seront bus lentement pour être bien mélangés à la salive, et bien digérés.

Le vin est certes riche en antioxydants et minéraux mais contient de l’alcool, peu apprécié par le foie et l’estomac. A consommer donc avec modération.

Le café est un excitant par sa caféine. Il a un effet diurétique non souhaitable et peut perturber la digestion.

Le thé contient également de la caféine, cependant ses tannins (lorsqu’il est infusé assez longtemps) en limitent l’absorption. Comme il contient des catéchines (antioxydants), la consommation raisonnable de thés légers (notamment thé vert, thé de 3 ans) infusés plusieurs minutes est acceptable pour leurs vertus antioxydantes, à condition de ne pas en abuser (1 à 2 tasses par jour).

Le lait est plus un aliment qu’une boisson. Il est riche en minéraux et acides aminés essentiels. Il semble cependant que les protéines du lait de vache et son lactose soient mal tolérés et mal digérés par beaucoup d’entre nous. En toute logique, il sera évité si c’est le cas, d’autant plus que le lait industriel d’aujourd’hui a bien triste mine (stérilisation UHT, antibiotiques et pesticides des élevages intensifs…) par rapport au lait cru des fermes d’antan.

Bien entendu, les sodas, alcools, liqueurs ont bien plus d’inconvénients que d’avantages et sont donc à éviter à cause des sucres rapides et des conservateurs qu’ils contiennent, et aussi pour leur effet acidifiant sur le corps.