En vieillissant, nous devenons un peu plus « fragiles » et plus sensibles aux agressions externes, physiques ou psychologiques. Aussi, en anti-âge, les adaptogènes nous aident à résister à ces situations de stress et pourraient aussi augmenter notre longévité.
Qu’est-ce qu’une plante adaptogène ?
Qui n’a pas entendu parler du fameux ginseng très prisé en Asie et censé allonger la vie et renforcer les performances ? Il en fait partie.
Les plantes « adaptogènes », peuvent aider à mieux résister à un état de stress, à s’y adapter, et à récupérer de la fatigue qui en découle. C’est peut-être pour cela qu’elles sont réputées pour améliorer la longévité.
Nicolaï LAZAREV, un pharmacologue russe, a défini en 1947 la notion d’« adaptogène », soit « une substance pharmacologique capable d’induire dans un organisme un état de résistance augmentée non spécifique, permettant de contrebalancer les signaux de stress et de s’adapter à un effort exceptionnel ».
En 1968, son successeur le Dr BREKHMAN, chef du Département de physiologie et de pharmacologie de l’adaptation à Vladivostok, donne 3 critères pour définir une plante adaptogène :
- « Augmente la résistance de l’organisme contre les agresseurs de différente nature (physiques, chimiques ou biologiques) de manière non spécifique ;
- Présente une influence normalisatrice, quels que soient les changements des normes physiologiques ;
- Montre une absence de toxicité et d’influence sur les fonctions normales de l’organisme. »
Pour mieux s’adapter au stress
Pour faire simple, disons qu’une plante adaptogène nous rend plus résistants et plus endurants à la réaction de stress (voir plus bas). Ce dernier, lorsqu’il dure dans le temps, est un important facteur de vieillissement et dérègle notre santé sur quasiment tous les plans, en particulier : nerveux, digestif et hormonal. Il peut s’agir par exemple d’un surcroit de travail, d’un effort physique inhabituel, de variations de l’environnement (climat, entourage…) auxquelles on doit s’adapter, de problèmes relationnels (de travail, familiaux, conjugaux…), etc…
Pour retrouver l’équilibre
Ces plantes ne présentent pas d’effet d’accoutumance comme les plantes dites « toniques » ou « stimulantes » telles le café, l’éphédra, la guarana, le thé… mais elles sont équilibrantes. Elles restaurent une meilleure homéostasie, soit : elles aident le corps à retrouver naturellement son équilibre de santé. Ce ne sont ni des excitants, ni des calmant.
Ainsi, en plus d’augmenter la résistance d’une personne, une plante adaptogène peut équilibrer ses normes physiologiques : température, pression artérielle, rythme cardiaque, activité du système nerveux autonome, système immunitaire… et cela sans nuisance ni perturbation pour le corps (7).
Attention, ces plantes n’ont pas d’action spécifique sur telle ou telle maladie. Elle ne vont pas soigner une partie du corps ou un organe ciblé. En revanche, elles renforcent l’ensemble et augmentent ainsi le potentiel de guérison d’une personne.
Connues depuis bien longtemps dans les traditions
Dans la médecine traditionnelle chinoise, comme dans la médecine ayurvédique, les plantes adaptogènes sont connues depuis des milliers d’années comme des toniques généraux supérieurs, renforçant les différentes fonctions de l’organisme, augmentant son énergie et favorisant globalement l’état de bonne santé.
Mode d’action des plantes adaptogènes
Curieusement, les adaptogènes diminueraient les effets du stress et aideraient le corps à s’en remettre, non pas en s’y opposant directement, mais plutôt en agissant comme un stress doux répété à chaque prise. Le corps, finissant pas s’habituer et à surmonter ce stress doux, se renforce pour mieux supporter le stress plus intense et chronique.
Ce phénomène se retrouve dans les techniques dites d’hormèse où un » traumatisme supportable » de courte durée est appliqué au corps (exposition au froid ou au chaud, privation de nourriture, exercice bref et intense…) et finit par renforcer son système de défense et d’adaptation.
Dans les études, l’effet des adaptogènes se porte surtout sur l’axe endocrinien hypothalamus-hypophyse-surrénales et sur des médiateurs associés au stress : protéines dites de choc thermique (HSP) en particulier, enzyme protéine kinase, cortisol, oxyde nitrique, FOXO… Les HSP jouent justement un rôle dans les mécanismes de survie cellulaire et dans l’apoptose : l’élimination naturelle des cellules malades ou anormales.(1)(2)
Sans aller plus loin dans les détails, ces mécanismes permettent de produire plus d’énergie dans nos cellules, de meilleures performances physiques et cognitives, et nous laissent entrevoir pourquoi les médecines traditionnelles associent l’usage de ces plantes à une meilleure longévité. (1)
Stress, adaptation au stress et vieillissement
Pour rappel, la réaction de stress est un processus physiologique non conscient qui se déclenche en présence d’un danger imminent ou d’une agression dans notre environnement, et qui nous met en péril. Cette réaction participe à la survie d’une espèce.
Elle met en jeu essentiellement notre système nerveux autonome et nos glandes surrénales qui vont produire, entre autres, plus de cortisol et d’adrénaline. A l’origine, quand l’homme chasseur-cueilleur vivait dans la savane et rencontrait un danger, cette réaction de survie le préparait soit au combat, soit à la fuite. Dans ce but, la circulation sanguine s’active dans les muscles alors qu’elle diminue dans le tube digestif, le cœur s’accélère pour envoyer plus de sang dans les vaisseaux, les pupilles se dilatent, les poils se hérissent, etc… Tout cela revient à la normale quand le danger est passé (6).
Le vrai problème vient du stress prolongé (ou chronique). De nos jours et dans nos sociétés modernes au rythme de vie effréné, il est, le plus souvent, psychologique ou lié à la pollution ou à une mauvaise alimentation. On sait aujourd’hui qu’il accélère le vieillissement du corps (voir notre article sur stress mental et accélération du vieillissement). Il favorise entre autres :
- les troubles de la perméabilité intestinale qui génèrent des toxines,
- l’acidification globale de l’organisme, avec une déminéralisation et des carences,
- l’inflammation chronique,
- la perte d’élasticité des tissus du corps…
Par conséquent, il entraîne un vieillissement précoce de tous les tissus : peau, cheveux, ongles, os, membranes, tendons, organes, glandes hormonales, etc…
Intérêt des plantes adaptogènes en médecine anti-âge
Beaucoup d’études existent qui démontrent des effets divers des adaptogènes (voir bibliographie en bas). Nombre de ces propriétés leur ont fait intégrer l’arsenal de la médecine anti-âge :
– en prévention du vieillissement :
L’objectif est de renforcer notre organisme et de le rendre plus résistant. Les adaptogènes agissent alors comme les méthodes appliquées à l’hormèse : expositions au froid, au chaud, privation de nutriments, jeûnes, exercice de haute intensité, apnée… L’idéal est, bien sûr, d’associer ces techniques et non de croire que quelques gélules de plantes vont les remplacer toutes. La paresse n’est pas une arme anti-âge !
– pour aider au retour à l’équilibre après un stress important :
Le plus souvent ce stress aura débouché sur des troubles courants avec l’avancée en âge, tels que :
- la fatigue, voire l’épuisement surrénalien,
- la perte de libido,
- des troubles digestifs,
- des troubles de l’humeur et la dépression,
et à plus long terme (3)(4) :
- l’athérosclérose,
- l’inflammation chronique,
- l’insulino-résistance et le syndrome métabolique,
- les maladies neurodégénératives,
- les cancers…
L’élément déclenchant aura pu être une longue maladie, un ou des traumatismes physiques ou psychologiques, un surmenage nerveux, une intervention chirurgicale, etc… d’autant plus que l’on a tendance à devenir moins solide avec l’âge.
Autres utilisations
Les plantes adaptogènes stimulent le système immunitaire qui a tendance à devenir moins performant en vieillissant.
Elles ont aussi des capacités anaboliques et favorisent la fabrication de tissus dans le corps. Elles sont donc particulièrement indiquées pour les personnes de constitution catabolique et métaboliques (Vata et Pitta en médecine ayurvédique). Ainsi, elles peuvent améliorer la capacité de cicatrisation. Certains médecins les utilisent après des soins anti-âge à visée esthétique pour aider la peau à récupérer : peelings, lasers, chirurgies…
Elles peuvent également aider à la fabrication de muscle, ce qui est intéressant encore en anti-âge puisque l’on sait que notre masse musculaire diminue en vieillissant.
Elles améliorent la capacité cardio-respiratoire chez les sportifs (5).
Les meilleures plantes adaptogènes
Certaines sont très connues, d’autres moins. La plupart ont été étudiées et ont prouvé leur effet sur le renforcement de la capacité adaptative et sur la fatigue nerveuse ou/et physique. Les voici :
- Le ginseng (panax ginseng) : avec un effet particulier sur la fonction rénale, surnommé “plante de la vitalité”. Il améliore l’humeur, la libido, l’immunité, et aide à lutter contre la dépression.
- Le curcuma : connu surtout pour ses effets anti-inflammatoires, antioxydant et anti-cancéreux.
- L’argousier : riche en vitamines C, A, E, en oligo-éléments, en oméga 7, et en flavonoïdes antioxydants, bons contre le vieillissement de la peau
- La rhodiole (rhodiola rosea) : poussant en Sibérie, avec une action plus marquée sur l’équilibre nerveux.
- L’éleuthérocoque : essentiellement en Asie et Sibérie, c’est un adaptogène doux, facilement supporté aux propriétés similaires à celles du ginseng
- L’ashwagandha (withania somnifera) est un standard de la médecine ayurvédique, améliore le rythme veille /sommeil, la libido, la fatigue, l’humeur…
- La schisandra : utilisé en ayurvéda pour tonifier le système nerveux et par la médecine chinoise pour améliorer la longévité. Elle serait aussi aphrodisiaque.
- L’astragale encore utilisée dans l’Ayurvéda pour aider au sommeil, et qui pourrait favoriser l’allongement de nos télomères, lui même corrélé à notre longévité.
- Le gingko biloba, un antioxydant riche en flavonoïdes. Il améliore notamment la circulation capillaire cérébrale.
- Le reishi ou ganoderma : appelé aussi le champignon miraculeux. Il agit particulièrement sur le foie.
Ces plantes ainsi que leurs posologies sont mieux décrites dans notre article : « Les meilleures plantes adaptogènes en anti-âge« .
Comment prendre des plantes adaptogènes ?
Pour éviter que le corps ne s’habitue à ces traitements, il faut les prendre par cures, de 2 mois par exemple. Au-delà, ils deviendront de moins en moins efficaces.
En général, il est classique de dire qu’il faut 3 semaines pour qu’un effet suffisant se manifeste. Ceci semble normal vu le mode d’action de ces plantes qui « entraînent » en fait le corps à s’adapter. Néanmoins, certaines études chez l’animal ont montré des effets après 7 jours de traitement (2).
Il est possible d’utiliser une plante seule ou bien un mélange de différentes plantes.
Il est souvent conseillé d’y associer des micronutriments essentiels (vitamines, minéraux, acides aminés et gras). D’une part, car des carences sont fréquentes dans ces périodes de stress et il faut donc les combler. D’autre part, parce que les besoins en nutriments peuvent être augmentés pour surmonter les effets du stress, en particulier : magnésium, zinc, vitamines du groupe B et C.
Belle année à toutes et tous… et merci pour cet article.
Les tisanes adaptogènes ont une action épigénétique, c’est à dire qu’elles activent les « bons » gènes, comme les gènes anti cancer et ne permettent pas aux « mauvais », -comme ceux de de l’inflammation – de s’exprimer.
Personnellement je prends au petit déjeuner une infusion de ces plantes depuis longtemps. La voici. C’est un mélange de plantes à visée épigénétique, hormonale, anti-oxydante.. entre autres :
Canneberge fruit ou cranberry Antiradicalaire, antioxydante anticancer voies urinaires
Cynorrhodon fruit ou églantier Asthénie diurétique grippe urinaire vitamine C
Eleuthérocoque racine Immunité anti-âge fatigue performances physiques
Gaiac bois Anti-inflammatoire diurétique arthrite rhumatismes
Galanga racine Rhumatismes anti viral anti-oxydant
Genévrier baie Anti-inflammatoire immunostimulant arthrite
Griffe du chat écorce Anti-inflammatoire immunostimulant anti-cancer
Guarana graine Antifatigue maux de tête performances cognitives
Pygeum africanum écorce Traite HPB Vessie anti-inflammatoire
Schisandra baies Adaptogene stress sport immunité vision nocturne
Muira puama bois (bois bandé) Resistance physique et mentale Libido fatigue
Raifort racine Anti-oxydant anti-âge anti-inflammatoire RGO gaz
Rhodiola rosea racine Adaptogene digestif prostate stress cœur nerfs
Sureau baie Sinusite bronchite grippe Hyperlipidémie cystites
Cannelle écorce Anti-oxydant diabète transit ballonnements asthénie
Réglisse racine Anti-inflammatoire Digestif Expectorante Gastrite
Badiane fruit ou anis étoilé Gastro-intestinal VB Vessie Cardio-vasc. Régul hormonal
Gentiane racine Gastrites flatulences Foie Vers anti-oxydant Tonifiant
Curcuma racine Anti-âge anti-inflammatoire cerveau anti-cancer H. pilori
Epilobe angustifolium feuille Anti-inflammatoire Urinaire HPB Prostatites Cystites
Gingembre frais racine moulu Immunité Anti-inflammatoire Anti-oxydant Anti-viral Ballonnements troubles gastriques Migraines Tonifie
Ginseng rouge racine mémoire endurance digestif anti inflammatoire antioxydant immunostimulant anti-âge muscles
Alkékenge baies Infections urinaires diurétique anti rhumatismal anti inflammatoire calculs b et r rétention d’eau hydropisie
Mélange à volumes égaux (sauf Epilobe)..
Mélanger à un peu de thé vert (30% par ex)
Rajouter gingembre moulu extemporanément
Infusion 20 minutes min.
Stocker l’épilobe à part.