Depuis longtemps, les scientifiques considérant que l’inflammation chronique (appelée aussi “inflammaging”) était inévitable avec le vieillissement, contribuant à l’apparition de maladies comme le diabète, les cancers ou la neurodégénérescence, certains rhumatismes, Alzheimer… Pourtant, une nouvelle étude bouleverse cette idée : elle montre non seulement que cette inflammation n’est pas retrouvée chez tout le monde mais elle serait surtout liée au mode de vie occidental et industrialisé.
Les marqueurs de l’inflammation avec l’âge
Publiée le 30 juin dans Nature Aging, l’étude s’est d’abord inspirée du travail italien InCHIANTI, qui identifie des marqueurs de l’inflammation dans le corps (cytokines), puis l’a étendue à d’autres populations : des habitants de Singapour et deux communautés non-industrialisées : les Tsimané de Bolivie et les Orang Asli de Malaisie.
On notera ici, que des études peuvent donc être facilement biaisées selon les personnes qui sont observées. Il est vrai que le mode de vie des échantillons de population peut largement influencer les observations.
L’industrialisation : nid de l’inflammation ?
- Chez les populations industrialisées (Italie et Singapour), les niveaux de cytokines augmentent clairement avec l’âge, conformément au modèle classique de l’inflammaging auquel on pourrait s’attendre.
- En revanche, chez les populations non-industrialisées, l’inflammation n’évolue pas avec l’âge : elle est plutôt liée aux infections fréquentes dans ces environnements mais pas au temps qui passe.
- Cette différence suggère que le mode de vie (alimentation, hygiène, environnement, nature de l’activité physique) joue un rôle central dans l’inflammation liée à l’âge, parfois plus important que l’âge lui-même.
Selon Alan Cohen, de l’Université Columbia, les conclusions traditionnelles sur le lien entre l’âge et l’inflammation sont probablement faussées car basées uniquement sur des populations industrialisées, et il appelle à “repenser totalement la nature de cette inflammation”.
Hygiène de vie contre inflammation
Pour la santé et la longévité, cela change tout : au lieu d’accepter l’inflammation chronique comme un mal inévitable lié à l’âge, on peut la combattre au quotidien. Par exemple, il est possible :
- d’adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, fibres et pauvre en sucres ajoutés, graisses saturées et aliments ultra-transformés (on sait qu’un mode de vie sain réduit fortement les maladies liées au style de vie),
- d’avoir une activité physique régulière et modérée,
- de réduire l’exposition à la pollution et de favoriser un environnement naturel si possible,
- de maintenir une hygiène de vie globalement saine, comme observé chez les populations étudiées Tsimané et Orang Asli (voyez notre article sur hygiène de vie et longévité).
Des conclusions rassurantes… et logiques
- On peut avancer en âge sans inflammation chronique : l’inflammaging n’est pas une fatalité due à l’âge.
- Elle est fortement liée au mode de vie modernisé, pas au temps qui passe.
- En adoptant un mode de vie plus naturel et sain, comme le font certains peuples non-industrialisés, on peut réduire l’inflammation chronique et ainsi préserver sa santé plus longtemps.
Lorsqu’on s’intéresse à la longévité, ce message est puissant : en changeant notre quotidien (alimentation, activité, environnement…) nous pouvons maîtriser l’inflammation malgré l’âge. Il ne s’agit pas seulement d’ espérer vivre plus vieux mais surtout de vivre en meilleure santé le plus longtemps possible. C’est d’ailleurs ce que nous essayons de démontrer sur ce site dédié à l’anti-âge.
Et il est bien possible qu’il en soit de même pour d’autres phénomènes que l’on croit absolument liés au vieillissement…
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