consultation de médecin

Le relâchement, l’amincissement et la perte d’élasticité de la peau sont liés à l’âge et, notamment, au déclin hormonal et à l’accumulation de l’exposition solaire.

Comment le combattre ?

Question d’un internaute

Comment lutter contre le vieillissement de la peau (corps entier) qui devient flasque ? Je prends régulièrement des oméga 3, 6 et 7, je fais un peu de sport mais à 56 ans peut-on en faire plus ?

Réponse du médecin

chien avec peau plisseeLe problème du relâchement cutané

Lié au vieillissement, il est surtout dû à la modification de la trame conjonctive de la peau qui s’amenuise avec, en particulier, une raréfaction des fibres d’élastine, une altération et une raréfaction des fibres de collagène, une réduction de la micro-circulation sanguine, de la production de sébum, et de l’hydratation.

Si on peut stimuler la production de collagène à tout âge, il est beaucoup plus difficile de faire fabriquer de nouvelles fibres élastiques. En effet, le corps ne fabriquerait plus que très peu d’élastine (qui représente 90% des fibres élastiques du derme) après 40 ans, voire après la croissance selon certains auteurs. Par la suite, notre stock d’élastine se réduit progressivement en vieillissant, notre peau s’affine, perd sa souplesse et son élasticité.

L’exposition solaire intense dégrade fortement ces fibres élastiques en augmentant les processus d’oxydation, surtout lorsque des « coups de soleils » apparaissent et ajoutent de l’inflammation.

Comment lutter contre le relâchement de la peau ?

Tout d’abord, en évitant ce qui abîme nos fibres élastiques cutanées : les ultraviolets (UV), les radicaux libres et surtout la glycation, comme nous allons le voir.

Vous nous dites prendre des omégas 3 (acides gras essentiels). C’est certainement une bonne idée car notre alimentation moderne est très souvent en manque d’oméga 3. Ceux-ci sont utiles pour toutes nos membranes cellulaires en général. Cependant, ils n’agissent pas spécifiquement contre le relâchement de la peau (ou son flétrissement) mais plutôt pour son hydratation et contre l’inflammation.

Pour entretenir sa peau et conserver au mieux son élasticité, il faut surtout veiller à ne pas manquer de nutriments essentiels nécessaires à la fabrication du collagène et du tissu conjonctif. En particulier :

  • vitamine C,
  • vitamine A,
  • silicium,
  • acides aminés essentiels,
  • magnésium…

De plus, ce sont pour la plupart des antioxydants qui limitent donc les dégâts d’oxydation produits avec le temps par les radicaux libres. Les fameuses taches brunes « de vieillesse » sur la peau en sont un exemple.

La glycation accélère la perte d’élasticité de la peau (et des tissus du corps en général). Elle est liée en particulier à la consommation de sucres dits « rapides » (ou à index glycémique élevé), et plus généralement à l’excès de glucides (hydrates de carbone). On sait que la carnosine protège la dégradation de nos protéines et donc de nos fibres d’élastine et de collagène. Ceci parait plus efficient que les omega 3, même si ces derniers restent utiles. Vous trouverez ici d’autres substances naturelles capables de limiter la glycation de vos tissus.

Ensuite, il existe des techniques de stimulation de la fabrication du collagène et de l’élastine au niveau de la peau. Il s’agit d’applications d’agents physiques (radiofréquence, courants électriques, ultrasons, lumières…) ou mécaniques (micro-chocs, massages manuels ou mécaniques, microponctures, brossages du corps…). Elles peuvent ralentir (voire même améliorer) le relâchement cutané. Il s’agira cependant plus d’un gain en fermeté et en épaisseur qu’en élasticité de la peau.

Si l’on les utilise à l’excès, ces techniques peuvent aboutir à un effet « visage de cire », épaissi et moins expressif.

Autre élément très important : le terrain hormonal. En effet, l’imprégnation hormonale joue sur la qualité de la peau, cheveux, ongles… En particulier, les niveaux de testostérone, oestrogènes, progestérone, DHEA et hormones thyroidiennes sont importants. Le niveau sanguin de toutes ces hormones a tendance à diminuer avec l’âge.

La médecine anti-âge s’attache à préserver au mieux le terrain hormonal :

  • soit en stimulant la production d’hormones,
  • soit en sensibilisant les tissus à leurs actions,
  • soit en apportant des hormones supplémentaires (bio-identiques si possible, c’est à dire celles que le corps fabrique normalement).

Comment faire en pratique contre la peau relâchée ?

Il n’y a pas de technique miraculeuse. Les effets sont variables selon les personnes, leur âge et le degré de relâchement de la peau qui ne doit pas être trop avancé. Mieux vaut s’y prendre le plus tôt possible.

Nous pourrions résumer ainsi ce qui nous parait le plus important : il faut surtout prévenir la dégradation de la peau et préserver son capital d’élasticité. Les dégâts sont difficilement réversibles et la prévention est très importante (notamment en diminuant les sucres consommés).

Eviter d’accélérer le vieillissement cutané

Il est sage de limiter l’exposition solaire et les UV, en particulier les expositions violentes ou prolongées. D’autres accélérateurs du vieillissement de la peau sont :

  • les agents irritants (alcool, agents cosmétiques, intempéries…),
  • l’oxydation,
  • la glycation (en particulier par excès de sucres dans l’alimentation, par la cuisson trop longue ou trop forte des aliments),
  • les toxiques (médicaments, alcool, tabac…),
  • la pollution atmosphérique, électromagnétique, écrans, etc…

Il est alors bon de favoriser les aliments anti-glycation et antioxydants et d’ajouter, si nécessaire, des compléments alimentaires comme la carnosine, le resvératrol… (voir notre article).

Ne pas manquer de nutriments essentiels

Il faut veiller à apporter chaque jour tous les nutriments indispensables au corps (vitamines, minéraux, acides gras et aminés essentiels). En particulier, comme vu plus haut : la vitamine C, A, E, le silicium…

Conserver au mieux son terrain hormonal

Un bon terrain hormonal permet une bonne fabrication des constituants de la peau. Il favorise aussi la production de sébum et l’hydratation cutanée. Ceci est encore plus flagrant chez la femme après la ménopause où les oestrogènes vont brutalement s’effondrer. Voyez ici comment préserver son terrain hormonal malgré l’âge.

Traiter sa peau contre le relâchement

Il faut d’abord protéger sa peau la nourrir et l’hydrater localement avec des crèmes ou des huiles adaptées. Ensuite, il existe des techniques de stimulation cutanée pour favoriser la production de collagène et d’élastine (par les fibroblastes). Il faut choisir la méthode la plus adaptée à son cas et la plus naturelle possible. Parmi celles-ci :

  • les lumières LED
  • les massages manuels ou mécaniques
  • les micro-injections de mélanges nutritifs pour la peau (mésolift et microneedling)
  • la lumière intense pulsée et les lasers non ablatifs…

Néanmoins, comme vu plus haut, tous ces soins vont surtout faire produire du collagène (et peu d’élastine après 40 ans). La fermeté de la peau sera donc meilleure mais pas sa souplesse et son élasticité. Au pire, un abus d’usage pourra rendre la peau épaissie et cartonnée, un peu comme celle d’un boxeur qui a fabriqué beaucoup de collagène à force de prendre des coups.

Le sport modéré, bon pour la peau

A tout âge, l’exercice physique est toujours salutaire. Il va améliorer le terrain hormonal par la production d’hormones (en particulier l’hormone de croissance), la circulation sanguine et l’oxygénation des tissus. Il va aussi stimuler les défenses antioxydantes et l’immunité.