plaque à l'intérieur d'une artère

Chez les personnes à risque, des suppléments de vitamines K2 et D auraient une action bénéfique, réduisant la progression des calcifications des artères du cœur, un facteur dangereux pour l’infarctus du myocarde et la mortalité.

Les objectifs de l’étude

L’étude a recruté près de 400 participants âgés en moyenne de 71 ans, n’ayant jamais présenté de crise cardiaque ischémique (infarctus, angor…). Ces derniers ont été répartis au hasard pour recevoir soit une supplémentation quotidienne en vitamine K2 (720 µg) et D (25 µg), soit un placebo, sur une période de deux années.

Des scanners ont été réalisés au départ, après 12 mois, et à la fin de l’étude pour évaluer les scores de calcification des artères coronaires, et le volume des plaques où le calcium se dépose et qui viennent obstruer ces artères (athérome).

Résultats : une protection des artères ?

Les deux groupes (supplémentation et placebo) ont montré une augmentation des scores moyens de calcification des artères au fil du temps. Toutefois, une différence notable a été observée chez les participants qui avaient des scores élevés au départ, soit des sujets ayant déjà un « risque » cardiovasculaire.

Dans ce sous-groupe, la progression des dommages vasculaires coronaires était significativement plus faible chez les personnes ayant reçu les suppléments de vitamine D et K2 après 24 mois de suivi.

Par ailleurs, l’analyse des plaques coronariennes n’a pas montré de différence significative dans la progression des plaques non calcifiées (plaques de graisses). En revanche, les événements indésirables majeurs (infarctus, revascularisation coronaire ou décès toutes causes confondues) étaient 3,5 fois moins fréquents dans le groupe supplémenté.

Des nutriments à considérer

Bien que les résultats globaux n’aient pas révélé de réduction significative de la progression des dommages coronariens dans la population générale (on n’arrête hélas pas le vieillissement), les effets observés chez les participants avec des scores initiaux élevés (donc des sujets à risque cardiovasculaire) suggèrent une action bénéfique. La réduction des événements indésirables graves le confirme.

Les chercheurs pensent que ces résultats ouvrent la voie à des études futures pour mieux comprendre le rôle des vitamines K2 et D dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

En micronutrition et en médecine fonctionnelle, il est couramment admis que la vitamine K2 permettrait de « mieux diriger le calcium » dans l’organisme, c’est à dire vers l’os pour sa solidité, plutôt que vers les artères, notamment lorsque l’utilisation du calcium est favorisée par la vitamine D.

En conclusion

Une fois de plus, une étude alimente la réflexion sur l’importance de la nutrition dans la gestion du vieillissement et, ici, de la santé cardiovasculaire. Les personnes préoccupées par la santé de leurs artères peuvent effectivement penser à intégrer ces vitamines dans leur alimentation.

Il faut aller plus loin, et se demander avant tout si des carences existent, et/ou si les niveaux estimés sont suffisants, selon la constitution et les antécédents de chacun, en complément d’un suivi médical adapté.

L’étude en intégralité : Effects of vitamins K2 and D3 supplementation in patients with severe coronary artery calcification: a study protocol for a randomised controlled trial