Certains services hospitaliers utilisent déjà, dans le cadre d’études thérapeutiques, l’implantation de cellules souches (cellules semblables à celles de l’embryon, capables de se transformer en différents types de cellules) dans les articulations usées et arthrosiques. Le but est de fabriquer de nouvelles cellules de cartilage, afin de régénérer les surfaces articulaires. Les résultats semblent encourageants.

Radiographie genou arthrosiqueUne équipe japonaise a eu l’idée d’une autre technique. Il s’agit de prélever des cellules de cartilage puis de les mettre en culture sous des conditions particulières, pour ensuite les réimplanter dans l’articulation usée. Or, tout récemment, cette équipe a montré que leur méthode de mise en culture permettait de « rajeunir » ces cellules, sans manipulation génétique ni emploi de facteurs de croissance pouvant avoir des effets secondaires indésirables.

Il s’agit de la méthode EELS-TALC (Enriched with Essentials and Lapped in Scaffold, Transplant-suitable Autologous Leveraged Chondrocytes) qui place les cellules dans un milieu enrichi, structuré par une matrice synthétique en 3D, et soumis à des vibrations particulières.

La réimplantation de ces cellules de cartilage « améliorées » a déjà été testée chez le lapin (Journal of orthopaedics 2017).

La dernière étude de cette équipe, publiée dans Scientific reports de Nature°, fait état d’une amélioration des marqueurs de vieillissement (comme la longueur des télomères, le marqueur p16 ou le p21), après mise en culture de cellules humaines. De même, la production de beta-galactosidase se réduit, alors qu’elle augmente progressivement lorsque les cellules de cartilage deviennent sénescentes comme dans l’arthrose (pour en savoir plus sur la sénescence cellulaire voyez ici). De plus, la teneur en acide hyaluronique, ce lubrifiant des articulations, serait plus importante dans ce nouveau cartilage.

Des essais sur l’homme sont envisagés bien entendu, et cette technique sera vraisemblablement testée sur d’autres types de cellules. Etant exempte de modifications du génome, de produits animaux, cancérigènes ou dangereux, la technique est présentée comme sécurisante. A suivre donc…