A l’université d’Exeter, des chercheurs ont formulé des compositions pour ralentir le vieillissement de cellules. L’expérimentation a porté sur les cellules humaines qui tapissent la paroi interne des vaisseaux sanguins. Les parois des vaisseaux se sont retrouvées « rajeunies ».

Réduire le nombre de cellules sénescentes

On sait qu’avec le vieillissement, des cellules « vieilles » ou sénescentes sont de plus en plus nombreuses au sein de nos tissus corporels, les rendant moins fonctionnels.

On sait que divers facteurs comme oxydation, inflammation, perte de longueur des télomères… sont liés à ce vieillissement cellulaire mais ici, les chercheurs ont pris en compte le fait qu’en vieillissant, nos cellules ont de plus en plus de mal à activer ou désactiver leurs gênes.

Cette perte de régulation des gênes serait liées à une perte de protéines particulières appelées « facteurs d’épissage », avec le temps. Ainsi, les cellules âgées ont du mal à réguler leurs gênes pour s’adapter aux contraintes de leur environnement.

Pour restaurer ces facteurs d’épissage, les scientifiques britanniques ont élaboré 3 médicaments expérimentaux. Il s’agit de 3 formules capables de libérer du sulfure d’hydrogène (naturellement présent dans le corps humain) au niveau des cellules vieillies. Les tissus ont « rajeuni », le taux de cellules sénescentes a été réduit. Seul problème : en grande quantité le sulfure d’hydrogène devient toxique pour le corps.

En fait, une des formules est capable d’apporter ce sulfure d’hydrogène comme « carburant » supplémentaire directement aux mitochondries, augmentant ainsi leur production énergétique. Les mitochondries sont les petits organes qui produisent de l’énergie dans chaque cellule en brûlant des nutriments et de l’oxygène. Elle se détériorent justement avec l’âge et deviennent moins performantes, altérant du même coup leur cellule hôte.

De plus, ce produit ciblant spécialement les mitochondries a entraîné une modification de divers processus cellulaires comme leur division en cellules « filles », la réplication de l’ADN, et l’expression de certains gênes. Dans cette étude, cette formule a justement permis d’identifier 2 facteurs génétiques particulièrement diminués avec le vieillissement et dont elle augmente l’expression (aux noms barbares de SRSF2 et HNRNPD).

Au final, après l’application de ces traitements, il s’est avéré que 40 à 50% de cellules « vieilles » avaient disparu des parois de vaisseaux étudiées.

D’après cette étude, les scientifiques concluent que maintenir des mitochondries en bonne santé (ou encore, les régénérer) aiderait à rester en forme et à ralentir voire, dans certains cas, inverser le vieillissement. Des futurs traitements sont envisagés pour éviter les troubles cardio-vasculaires mais aussi les autres maladies liées au vieillissement. Ces traitements pourraient ainsi s’appliquer à d’autres tissus et pas seulement aux vaisseaux sanguins.

Eva Latorre et al, Mitochondria-targeted hydrogen sulfide attenuates endothelial senescence by selective induction of splicing factors HNRNPD and SRSF2, Aging (2018). DOI: 10.18632/aging.101500

L’avis d’Anti-âge Intégral

Le mauvais fonctionnement des mitochondries est effectivement souvent corrélé aux maladies liées au vieillissement. Le plus souvent il est lié à un stress oxydatif trop fort.

Un traitement capable de relancer leur production énergétique parait donc très intéressant mais l’expérimentation va plus loin. Elle met en évidence 2 systèmes d’expression de gênes dont la diminution d’activité est liée au vieillissement. Le fait que le sulfure d’hydrogène augmente à nouveau leur activité voudrait dire qu’il a été possible de renverser un des processus du vieillissement, au moins au niveau des mitochondries. N’oublions pas qu’il y en a d’autres…

Différentes études ont montré des effets sur la longévité et/ou sur la vitalité avec d’autres substances agissant sur la production énergétique des mitochondries comme le NAD+ et l’on sait que ces produits peuvent améliorer les fatigues chroniques.

Reste à trouver des substances n’entraînant aucun effet indésirable, ce qui n’est pas encore gagné. A suivre donc…