C’est une étude norvégienne qui a cherché à savoir pourquoi certaines personnes restent cérébralement performantes plus longtemps que d’autres. On savait déjà qu’une alimentation saine et une bonne hygiène de vie diminuent le risque de déclin cognitif. Ici, les scientifiques ont voulu en savoir plus, en étudiant la matière grise et la matière blanche cérébrale des participants.

La matière grise et blanche nerveuse

Pour faire simple, la matière grise est à la périphérie du cerveau. C’est le siège d’innombrables connexions entre les neurones qui s’organisent en réseaux. La matière blanche est plus centrale. Elle est essentiellement constituée d’axones, la partie très allongée des neurones, sorte de câble électrique qui leur permet de se relier sur de très grandes distances dans le corps.

Ces deux substances ont tendance à se dégrader avec l’âge, surtout après la quarantaine : réduction du nombre de neurones et de leurs interconnexions, conduisant à un ralentissement des sujets. Les neurones les moins utilisés disparaissent progressivement. A l’inverse, il a été démontré assez récemment que le cerveau avait une certaine plasticité, lui permettant de se réorganiser à tout âge, de créer de nouvelles connexions voire de nouveaux neurones.

Dans les deux cas, c’est l’usage régulier des diverses structures neuronales et des réseaux qui est impliqué.

3 facteurs de santé cérébrale

L’équipe de l’Université norvégienne des sciences et technologies a passé en revue toute la littérature sur le maintien d’une bonne activité cérébrale en fonction du mode de vie et des activités des personnes. Ces données font déjà état de l’importance d’une bonne hygiène de vie physique, psychique et nutritionnelle mais trois points forts se sont dégagés de l’étude. Le Pr Sigmundson parle de 3 facteurs qui se démarquent pour garder le cerveau au meilleur de ses capacités, et qui préservent les matières grise et blanche malgré le vieillissement :

  • l’exercice physique,
  • les relations sociales,
  • la passion pour un thème ou une activité.

L’exercice physique et le cerveau

La sédentarité est un facteur de risque majeur de morbidité et de mortalité. Ce n’est pas nouveau mais le manque de mouvement conduit a une baisse des capacités des muscles et articulations, tout comme du cerveau. L’activité physique et le mouvement mettent en jeu différentes structures nerveuses qui doivent se coordonner et s’harmoniser. Elle augmente la plasticité cérébrale, celle qui se réduit dans les maladies dégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
Voyez aussi quel sport ou exercice pour rester jeune.

Avoir les relations sociales pour rester intelligent

L’homme est un animal social. Il n’est pas fait pour rester seul. Avoir et entretenir des relations (bonnes de préférence) avec les autres demande un certain travail cérébral qui favorise encore la création de nouvelles connexions.

Les processus biologiques à l’oeuvre ici sont complexes d’après le Pr Sigmundsson mais bien réels. Plus de lésions de la substance blanche a été observée chez les personnes les moins actives socialement, alors qu’une matière grise plus dense a été mise en évidence dans certaines zones du cerveau chez les personnes ayant beaucoup de relations sociales (famille, amis, voisinage, clubs…). Voyez aussi : comment les relations sociales sont importantes pour la santé et améliorent la longévité.

La passion pour un thème ou une activité

L’apprentissage de nouvelles choses ou le fait de relever de nouveaux défis intellectuels, guidés par la passion aide notre cerveau à rester jeune longtemps. Le meneur de l’étude souligne : « La passion, ou le fait d’avoir un intérêt marqué pour quelque chose, peut être le facteur décisif et moteur qui nous pousse à apprendre de nouvelles choses… ».

La n’curiosité est pas ici un vilain défaut, bien au contraire. Vouloir apprendre, découvrir et comprendre aide à maintenir les performances cognitives et intellectuelles. On le savait déjà plus ou moins en parlant de prévention des maladies neuro-dégénératives. Voila qui enfonce un peu plus le clou.

En tout cas, nous aurons compris que s’isoler, se laisser aller à l’apathie et à la monotonie et ne pas bouger, n’est sûrement pas la voie à suivre pour une avancée en âge réussie.