force de prehension avec la mainUne étude pilote récente publiée dans Frontiers in Nutrition apporte des résultats intéressants concernant la créatine monohydrate, un complément alimentaire déjà bien connu des sportifs. Ici, les chercheurs ont testé un apport de 20 g de créatine par jour pendant 8 semaines chez des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer.

6% de force de préhension en plus

Les premiers résultats sont déjà prometteurs. Il a été observé chez les participants à l’expérience une augmentation moyenne de 6 % de la force de préhension. Ce test simple consiste à mesurer la force de la main pressant une poignée. Il est reconnu comme un puissant indicateur de santé globale et de longévité. Il fait aussi partie des tests aidant à calculer l’âge biologique. Une meilleure force de préhension est corrélée à une diminution du risque de chutes, de perte d’autonomie et même de mortalité prématurée.

Plus de volume et des muscles plus sains

De plus, l’étude a également mis en évidence une augmentation du volume musculaire des jambes et une réduction de la graisse intramusculaire : cette fameuse graisse qui tend à remplacer des fibres musculaires en vieillissant. Ceci reflète une composition corporelle (masse grasse/masse musculaire) plus saine. En revanche, et curieusement, la force musculaire du bas du corps n’a pas significativement progressé sur cette courte période.

Ces observations rejoignent des recherches antérieures chez des sujets âgés en bonne santé, où la créatine s’est révélée utile pour ralentir la sarcopénie, c’est-à-dire la perte progressive de masse et de force musculaire liée à l’âge. Or, il s’avère que les patients atteints de la maladie d’Alzheimer sont particulièrement vulnérables à ce déclin physique, qui accélère la perte d’autonomie et expose au risque de chutes.

Un complément alimentaire éprouvé

La créatine, naturellement présente dans la viande et le poisson, joue un rôle clé dans la production d’énergie cellulaire (ATP). En supplément, elle est considérée comme sûre, peu coûteuse et bien tolérée, jusqu’à des doses élevées comme dans cette étude. Les auteurs soulignent toutefois qu’il s’agit d’un essai pilote, mené sur un petit groupe, qu’il faut rester prudent et investiguer plus avant d’en tirer des recommandations d’usage définitives.

Une arme de plus contre Alzheimer ?

Néanmoins, cette piste mérite d’être explorée. Si de futures études plus larges confirment ces résultats, la créatine pourrait devenir non seulement un outil simple et accessible pour ralentir le déclin physique chez les personnes atteintes d’Alzheimer, en complément des autres moyens de prise en charge existants. Mais également, cela pourrait confirmer son intérêt pour lutter contre la fonte musculaire liée à l’âge et la sarcopénie (dans le cadre d’une prise en charge globale : nutrition, exercice, terrain hormonal, etc…).

Ainsi, ce supplément bien connus des sportifs ou des bodybuilders pourrait bien trouver une nouvelle place dans l’optimisation de la longévité, et participer à la lutte contre l’un des grands défis médicaux de notre époque qu’est la neurodégénérescence.