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Douleurs, raideur et déformations articulaires ne sont pas une fatalité liée à l’âge.

Une vision globale de l’arthrose permet une meilleure prévention et il existe bien plus de solutions et de soins naturels que l’on ne croit.

Depuis bien longtemps l’arthrose est présentée comme une dégradation normale des articulations, plus ou moins douloureuse, ou une sorte d’affection logique liée au vieillissement et à l’usure. Pourtant, bien des pistes nous indiquent qu’il ne s’agit pas d’une fatalité.

D’abord, tout le monde n’est pas atteint et ne souffre pas de ses articulations en prenant de l’âge. Ensuite, si l’on considère l’ensemble des facteurs qui font le nid de l’arthrose, il est clair que l’on peut la combattre ou, encore mieux, la prévenir.

Arthrose et arthrite : il n’y a pas grande différence

Les douleurs arthrosiques, avec ou sans limitation des mouvements, touchent principalement les articulations des genoux, des hanches, des mains et des pieds. L’arthrose peut aussi atteindre les vertèbres du rachis (surtout cervical et lombaire). Classiquement, la faculté de Médecine faisait la distinction entre les douleurs articulaires de l’arthrose (décrites comme des douleurs d’usure non inflammatoires) et les problèmes articulaires d’origine inflammatoire, classés en arthrites.

A la lumière des récentes découvertes biologiques, il semble qu’il faille revoir cette approche des différents problèmes articulaires. En effet, l’arthrose et ses douleurs sont bien liées à un processus inflammatoire mais dont l’origine n’est pas bien identifiée comme dans des arthrites liées à des cristaux articulaires d’acide urique (goutte), ou oxaliques, ou à des processus auto-immuns (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite…).

Si l’usure mécanique (ou en tout cas les contraintes physiques trop fortes ou répétées et les chocs violents) aggravent la situation, elle n’est pas toujours à l’origine de l’arthrose. Les efforts trop violents ou les contraintes mécaniques répétitives sont même parfois totalement absentes de certaines arthroses.

Comment se présente une articulation arthrosique

radiographie articulation arthrosiqueLes principaux phénomènes que l’on peut observer sont :
– diminution de l’épaisseur des cartilages
– diminution de la densité osseuse sous les cartilages
– épaississement de l’enveloppe synoviale (la poche qui entoure chaque articulation et qui contient le liquide synovial qui la lubrifie)
– apparition d’excroissances ou protubérances osseuses autour de l’articulation (ostéophytes).

Cette articulation devient douloureuse quand l’inflammation s’y installe. Elle est alors volontiers gonflée et les mouvements sont limités. Ceci évolue généralement par poussées, entrecoupées de périodes sans douleur. Hélas, l’articulation peut se déformer lentement et la limitation d’amplitude des mouvements peut devenir permanente.

Qu’est-ce qui favorise l’arthrose ?

On peut distinguer 3 grandes causes et l’usure mécanique est loin d’être la principale :

1. Les traumatismes

Il s’agit des accidents, sports violents, petits mouvements répétés à longueur de journée, etc… Bien entendu, dans une utilisation « anormale » de l’articulation, les cartilages peuvent souffrir. Les cellules du cartilage (chondrocytes) secrètent alors des substances déclenchant une inflammation locale (interleukines). Le corps réagit et la douleur est le signe qu’il faut mettre au repos l’articulation.
Dans le même esprit, des pressions excessives mal réparties, causées par l’obésité, des mauvaises positions (statiques ou en mouvement), etc… peuvent entraîner les mêmes effets.

2. Les difficultés à fabriquer du bon cartilage

Le cartilage se renouvèle très lentement. Il n’est pas nourri directement par des vaisseaux sanguins mais par imbibition du liquide articulaire (liquide synovial ou synovie) sous l’effet du mouvement et des changements de pression dans l’articulation. Pour cette raison, le mouvement est indispensable à la bonne santé des articulations.

Le cartilage est fabriqué par les chondrocytes (des cellules spécialisées du cartilage) à partir du collagène et de protéoglycanes. Ces protéoglycanes sont très riches en acide hyaluronique, chondroïtine sulfate et glucosamine.

– La mauvaise irrigation osseuse sous le cartilage (subchondrale)

La qualité du sang serait d’après le Pr Cheras (USA) très importante. Un sang trop épais et trop coagulable peut être à l’origine d’un manque d’irrigation des extrémités des os, d’autant plus que l’état des fins vaisseaux ne va pas en s’améliorant avec l’âge. Ceci entraine une diminution du nombre de cellules osseuses subchondrales qui supportent le cartilage. Des fissures peuvent alors apparaitre dans la base et se transmettre au cartilage. Le cartilage abimé devient alors douloureux et enflammé.

– le manque de nutriments indispensables

Des nutriments essentiels sont indispensables à la fabrication des os et du cartilage. Ainsi des carences en magnésium, vitamines C, D, K3, et en silicium seront particulièrement ennuyeuses pour les articulations.

3. L’inflammation des tissus articulaires

arthrose et inflammation articulaireTout ce qui favorise l’inflammation peut favoriser l’installation de l’arthrose. On sait qu’il existe des terrains génétiques plus propices à l’inflammation. Ils devront surveiller leur alimentation et leur hygiène de vie un peu plus que les autres.

Une inflammation chronique existante va, bien sûr, favoriser l’arthrose.

Les aliments pro-inflammatoires comme les oméga 6 en excès, les acides gras « trans », les sucres… iront dans le même sens. En revanche, c’est le manque d’oméga 3 qui favorisera l’inflammation.

Les phénomènes d’intolérance alimentaire (en particulier aux laitages et au gluten) peuvent jouer un rôle majeur prédisposant à l’arthrose. Le Pr J. Lagacé (Canada) l’a particulièrement bien démontré dans son livre (Vaincre la douleur…) où elle reprend les principes du Pr Segnalet en allant plus loin grâce à un travail admirable de recherche sur le sujet.

La glycation favorise les mécanismes inflammatoires au niveau des cellules. Plusieurs études ont démontré :
– la corrélation entre l’effet néfaste de la glycation sur les articulations
– la corrélation entre les taux de produits de la glycation (AGEs) dans le sang et les processus arthrosiques et arthritiques.

Au final, l’inflammation entraîne la destruction du cartilage par certaines enzymes. Cela peut conduire à la mort de chondrocytes qui ne se renouvèleront pas.

Elle crée aussi un épaississement de la membrane synoviale qui va empêcher une bonne vascularisation de l’articulation. Cette moins bonne irrigation sanguine fait que le cartilage et ses fondations osseuses vont se dégrader, puis s’enflammer, créant ainsi un véritable cercle vicieux.

Comment traiter l’arthrose ?

La médecine classique propose essentiellement des médicaments anti-inflammatoires et des antalgiques (anti-douleur) en traitement de l’arthrose, pour soulager voire prévenir les crises douloureuses. Appréciable dans une crise aigue douloureuse, il s’agit plus de masquer les signes de la maladie que d’aller vers une réparation des articulations. Ces médicaments ne devraient pas être pris au long cours. Des études ont même montré que la prise d’AINS allait plutôt, à long terme, vers une détérioration accélérée des cartilages.

La kinésithérapie est également utilisée. C’est une thérapie logique car on sait maintenant que le mouvement est nécessaire à la fabrication et au maintien de bons cartilages. Il faut bouger : modérément et régulièrement.

Enfin, on préconise depuis fort longtemps des cures thermales. Ceci est encore logique car l’apport en oligo-éléments des eaux thermales (soufre, magnésium, silice…) peut effectivement être utile à la réparation des tissus articulaires.

Il y a bien d’autres possibilités pour améliorer les articulations usées. Il existe ainsi des traitements naturels de l’arthrose (voir ici) avec peu ou pas d’effets secondaires, dès lors que l’on essaie de s’attaquer aux causes de l’arthrose plus qu’à ses conséquences.

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