Les explications données jusque là sur les causes de la maladie d’Alzheimer restent peu satisfaisantes. Un nouveau mécanisme vient d’être mis en lumière par une équipe de chercheurs.

Un mécanisme commun aux maladies liées à l’âge

L’affaire est un peu compliquée mais elle vaut le détour car il pourrait s’agir d’un mécanisme applicable à différentes maladies liées au vieillissement, et au vieillissement en général. Ses implications sont très intéressantes. Nous allons tenter de l’expliquer basiquement.

Femme en demence senileCe mécanisme prendrait racine sur un des grands effets classiques du vieillissement : l’oxydation, ce phénomène qui, s’il est mal régulé par le corps, finit par abîmer des structures de nos cellules ou de nos tissus. Les chercheurs ont étudié en particulier l’effet des radiations qui déclenchent un stress d’oxydation avec grosse production des fameux « radicaux libres » causeurs de dégâts. Ils citent aussi d’autres causes comme les intoxications aux métaux lourds ou aux pesticides par exemple.

En particulier, il en résulte des cassures sur l’ADN des cellules, qui peuvent les rendre anormales ou les détruire. On connaît d’ailleurs déjà bien ce phénomène décrit comme une des grandes causes du vieillissement. L’organisme possède des mécanismes de réparation de l’ADN, et notamment grâce à une protéine « ATM » mais dans certaines situations, celle-ci ne peut pas opérer correctement.

C’est là où tout ceci devient très intéressant : les chercheurs ont observé un processus commun à la plupart des maladies liées au vieillissement. Les protéines ATM sont empêchées d’agir par des protéines anormales (qui varient selon les maladies, les organes touchés, les individus…) et qu’ils appellent protéines « X ». Elles seraient en fait responsables de l’apparition de ces maladies.

En ce qui concerne Alzheimer, la protéine X bloquante identifiée est APOE une protéine transportant des graisses dans le sang. Les spécialistes d’Alzheimer avaient justement déjà remarqué que les personnes présentant un certain type génétique d’APOE étaient plus prédisposés à développer cette maladie.

Noyau de cellule entouré de proteinesAinsi, les cellules de patients atteints d’Alzheimer présentent des protéines APOE accumulées autour de leurs noyaux, bloquant l’accès pour les protéines ATM, qui ne peuvent pas aller réparer l’ADN endommagé par trop d’oxydation. Un certain nombre d’entre elles deviendront défaillantes ou anormales dans le cerveau, avec les conséquences que l’on connaît.

Quelles conséquences ?

Au final, cette étude révélerait un caractère beaucoup plus global du vieillissement et des maladies qui lui sont liées. Chaque jour une cellule de notre corps connaît plusieurs dizaines de milliers de dommages de son ADN, aussitôt réparés dans la plupart des cas. On sait que ces lésions des brins d’ADN cause au quotidien la mort de millions de cellules dans notre corps, ne serait ce que par l’irradiation aux rayons cosmiques qui nous traversent en permanence mais c’est peut-être un facteur de vieillissement plus important que l’on croyait.

Alzheimer, comme d’autres maladies de dégénérescence pourrait donc être l’expression d’un phénomène de vieillissement trop intense sur certaines cellules, chez certaines personnes, et probablement selon leur environnement plus ou moins toxique.

Les chercheurs ont constaté que l’agglutination de protéines ATM autour du noyau, accentuée par des protéines X particulières, est une explication « mécanistique » du vieillissement cellulaire, où les dommages de l’ADN ne peuvent plus être réparés.

Maintenant, il reste à comprendre pourquoi certaines personnes produisent des types particuliers  de protéines « X », et dans quelles circonstances…

Quelles applications ?

Ces résultats ouvrent la voie à des méthodes diagnostiques, en observant les accumulations de protéines ATM autour des noyaux cellulaires sur des prélèvements de tissus corporels.

Les chercheurs évoquent aussi la possibilité de mettre au point des molécules capables de séparer les protéines ATM des protéines X qui leur barrent la route vers l’ADN des cellules.

Pour nous, il semble que cela doive surtout nous renforcer dans l’idée de prévention des maladies liées au vieillissement. Cela rejoint également le grand principe de médecine ayurvédique qui définit la maladie comme l’aboutissement progressif d’une accumulation de toxines.

Difficile de s’empêcher de penser aussi aux multiples champs électromagnétiques dans lesquels nous baignons de plus en plus, et aux pesticides que nous absorbons sans le vouloir, entre autres…

Plus d’infos sur l’étude ici >>>