Plus exactement, le titre de cet article devrait plutôt être : « à quel moment prendre sa ration de nourriture, dans le cadre d’une restriction calorique, pour mieux améliorer la longévité? ». En effet, on sait qu’une restriction de l’apport alimentaire d’environ 30% augmente la durée de vie moyenne (quelle que soit l’espèce).
L’étude récente présentée ici amène une nuance qui ferait considérablement varier ce résultat.
L’étude sur la restriction calorique modifiée
Des neuroscientifiques de l’Université du Texas (UT) Southwestern ont regardé les conséquences de cette restriction calorique chez des souris, en faisant varier le moment où les animaux pouvaient manger ou pas.
Voici une étude comme on les aime : simple, astucieuse, observatrice, sans produit à commercialiser, et avec des conséquences pratiques immédiatement applicables.
En fait, il a tout d’abord été observé que la restriction calorique de 30 à 40%, avec des souris qui mangeaient leur ration quotidienne à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, allongeait leur durée de vie d’environ 10%.
Ensuite, ils ont décidé de ne laisser qu’une fenêtre de 2 heures sur 24h, aux souris, pour absorber leur nourriture du jour. On peut qualifier cela de jeûne intermittent avec une plage de 2 heures pour s’alimenter et 22 heures de jeune.
Fait intéressant, le fait de diminuer ce temps d’alimentation, sans changer la quantité de calories absorbées, a fait passer de 10% à 20% d’allongement de la durée de vie lorsque la nourriture était disponible en période de non activité.
Encore plus fort, si cette plage alimentaire se situe pendant les heures d‘activité de l’animal, le gain sur la longévité peut avoisiner les 35% !
“Il est très clair que le moment d’alimentation est important pour tirer le maximum de bénéfice de la restriction calorique” dit le Dr Takahashi.
Que peut-on en penser ?
Notez d’abord que l’on parle ici de simple restriction calorique. Il pourrait en être différemment avec des alimentations réduites en protéines, ou en hydrates de carbone, ou enrichies en micronutriments essentiels, etc… mais ce n’est pas le sujet.
Ainsi, plus fort que la simple restriction calorique : le moment où l’on mange.
Si l’on considère logiquement que notre période d’activité est principalement diurne (sauf pour certains), disons jusqu’à 18 heures en moyenne, il semble couler de source que les apports caloriques nocturnes voire simplement tardifs, ne vont pas dans le sens de la santé/longévité.
Il faudrait donc avoir ses apports alimentaires pendant le jour (et pas trop tard) si l’on veut améliorer sa longévité (et sa santé) dans le cadre d’une restriction calorique.
Bien entendu, si l’on veut se rapprocher des conditions de l’étude, il faudrait observer une fenêtre d’alimentation plutôt courte et pendant la journée active, a priori un seul repas : la fameuse « diète du guerrier ». En outre, ce repas devrait apporter environ 1700 à 2000 calories, selon les personnes, ce qui est bien loin de nos habitudes modernes.
Si l’on en croit l’ayurveda, le meilleur moment serait le déjeuner car en milieu de journée notre potentiel digestif est au plus haut.
Si l’on écoute la plupart des promoteurs du régime intermittent, c’est généralement le petit déjeuner que l’on sautera. Et cela est logique : à l’origine l’homme partait chercher sa nourriture le ventre vide, et sa physiologie y est adaptée.
Ici, les chercheurs n’ont pas testé toutes les possibilités de plages alimentaires (comme les classiques 4h ou 8h de certaines jeûnes intermittents), et ce serait intéressant. Néanmoins, et après cette étude, on peut s’attendre à ce que, pour la majorité des gens, un jeûne intermittent soit plus intéressant pour la longévité :
- avec un seul repas entre 12h et 18h par exemple
- ou avec 2 repas en sautant le dîner plutôt que le petit-déjeuner
- ou alors avec 2 repas, en dînant tôt et léger.
Ceci dit, les deux dernières propositions (comportant 2 repas) sont de la théorie et de la déduction. De plus, nous ne sommes pas des souris donc gardons du recul. Chacun pourra faire ses tests et ses adaptations, pour juger ainsi des effets les meilleurs. Chacun a sa propre physiologie.
Comme toujours rien n’est figé, et le bon sens doit primer avant tout.
Bonjour je fais le jeune du guerrier 20 4 en 2 fois un plat principal à 11h et une entrée ou soupe avec fruit ou laitage le soir.
Très facile pas frustrant… Je n ai pas vu de médecin depuis 40 ans. Merci pour vous bons conseils docteur
Merci pour partager votre expérience. Soyez en forme
bonsoir je viens de rejoindre le groupe je ne sais que répondre a tous çà depuis des années je cherche a faire un jeune mes médicaments ne me permette pas de me passer du petit déjeuné d’autant que celui ci est accompagné de fruits sec et d’un thé noir il me reste le déjeuné et le diner je pense que supprimer le diner serait pour moi la meilleur solution d,un jeune intermittent merci pour vos conseilles bonne soirée
Le jeune intermittent est généralement intéressant mais pas forcément indispensable pour tout le monde. Cela dépend de chaque cas. Impossible donc de vous dire si cela est justifié pour vous, et quel type de jeûne intermittent. Ceci dit, supprimer le repas du soir peut aussi activer les processus intéressants pour la santé à partir du moment où l’on passe 16 heures environ sans manger sur les 24 heures. Mon conseil : ne pratiquez pas le jeûne intermittent comme une mode mais adaptez le à votre cas et faites vous conseiller par un thérapeute compétent surtout si vous avez des troubles de santé. Quoiqu’il en soit, c’est bien de vous y intéresser.
Je découvre votre site. Félicitations très intéressant ! J aime beaucoup votre raisonnement : modéré et du bob sens. Comme vous dites : la voie du milieu!
Merci pour votre commentaire. Oui la « voie du milieu », ce qui nous manque beaucoup en ces temps perturbés.
Bonjour
J’ai démarré le jeûne intermittent il y a deux mois de ça. J’ai adopté 2 repas bien équilibrés (à 10h comme petit déjeuner et 17h30 comme déjeuner-diner). Du coup j’arrête toute nourriture à 18h.
J’ai perdu environ 5 kg et le plus important c’est faire reposer mon système digestif qui ne n’est sollicité que 2 fois soit 1h à 1h30 en apport direct.
Je suis intéressé par des échanges sur ce sujet.
Bien à vous
Samir (61 ans)
c’est réellement difficile de savoir s’il vaut mieux sauter le repas du soir ou du matin dans le cadre d’un jeune intermittent 16/8. Il y a des arguments des deux côtés.
On digère mieux en état nerveux vagal activé, c’est donc la nuit où l’on peut facilement laisser notre énergie disponible à cette digestion du diner. On saute alors le petit-déjeuner.
D’un autre côté, on a logiquement plus besoin d’énergie la journée quand on est actif. On saute aors le diner.
je crois que ça depend de chaque personne selon son métabolisme de sa forme et de ses capacités digestives. Et finalement au fond je vous rejoins quand vous dites que le repas unique a midi semble repondre à tous les critères……
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C’est en tous cas ce qui se rapproche le plus de ce qu’ont fait les souris dans l’étude (la diète du guerrier). Ceci dit elle n’est pas évidente pour tout le monde, loin de là.
Vous avez raison, il faut s’adapter. Un autre point intéressant : notre pic de cortisol est vers 8 heures du matin, et donc ce n’est pas forcément le meilleur moment pour digérer.
excellent ! moi qui cherchait des indices pour savoir quel repas sauter. En voila un bon. merci pour l’info
Merci. Un conseil toutefois : ne prenez pas tous ces résultats à la lettre. Testez sur vous même et voyez comment vous vous sentez, faites vous votre propre idée.