tubes de bilan des graisses

Nos acides gras interviennent dans beaucoup de fonctions vitales. Un bilan permet de connaitre leurs niveaux. Il permet de déceler des anomalies nutritionnelles tout comme des facteurs de risque de vieillissement et de maladies dégénératives.

Nous ignorons souvent ces anomalies alors qu’elles peuvent être corrigées.

Pourquoi doser les acides gras en anti-âge ?

Le dosage des principaux acides gras sanguins est un examen souvent utilisé dans la lutte anti-âge. En effet, l’âge avançant, il est fréquent d’y trouver des anomalies. Celles-ci ont un effet direct sur le maintien de nos fonctions vitales.

Deux grands types de problèmes sont fréquemment rencontrés :
le manque d’acides gras insaturés (surtout oméga 3) qui perturbe les fonctions d’absorption-élimination de nos cellules (avec des implications sur le risque de maladies rhumatismales, nerveuses, allergiques, inflammatoires et cancéreuses…)
l’excès de certains acides gras en rapport avec le risque de maladie cardiovasculaire et/ou d’inflammation.

Les graisses du sang, ce n’est pas que le cholestérol

jaune d'oeufQuand on parle de graisses du sang, on pense surtout cholestérol et triglycérides mais leurs dosages ne sont pas très parlants sur notre état de santé. En particulier, le cholestérol est souvent mal compris et a plutôt été diabolisé. De nombreux auteurs en ont parlé (en particulier le Dr M. De Lorgeril et le Pr Even), et ont dénoncé la tendance du « faire baisser le cholestérol à tout prix ». En fait, les choses ne sont pas aussi simples.

Les graisses (ou lipides) du corps

On peut différencier :

– le cholestérol dont la plus grande partie est fabriquée par notre foie, avec une notion de risque cardiovasculaire selon la protéine qui le transporte dans notre sang (HDL ou VLDL)

– les triglycérides (mélange de sucre et d’acides gras) qui nous servent surtout à stocker de l’énergie dans nos cellules graisseuses

– des acides gras : certains sont dits « saturés » et d’autres « insaturés » (ceux que notre corps ne sait pas fabriquer sont dits « essentiels » comme les oméga 3 et 6)

– des acides gras « trans » : ce sont des acides gras insaturés de structure modifiée (notamment par la cuisson ou des procédés de l’industrie alimentaire). Ils sont mauvais pour la santé (voir plus bas).

Rôle des différents acides gras

Chacun a ses fonctions et ses spécificités qu’il est impossible de détailler ici.. On a longtemps dit de manger moins gras mais en fait, il faut manger « mieux » gras. Certains acides gras indispensables nous manquent souvent (comme les oméga 3) et certains peuvent être en excès, à cause de notre alimentation.

Certains acides gras saturés sont liés au risque cardiovasculaire mais pas tous. Comme souvent c’est l’excès et le déséquilibre qui est mauvais pour la santé. Trop d’oméga 6, par exemple, favorise l’inflammation, etc…

Les acides gras « trans » sont corrélés au risque cardiovasculaire et cancéreux, bien plus que la plupart des acides gras saturés.

Les acides gras insaturés jouent un rôle important dans la perméabilité et la souplesse des membranes de nos cellules (favorisant les échanges de la cellule aves son environnement) mais aussi, la coagulation, la fonction des neurones, l’inflammation, l’immunité…

Les niveaux d’acides gras dépendent d’une part des apports alimentaires et, d’autre part, de leur utilisation par l’organisme. Leurs proportions respectives dans le sang sont importantes pour la santé et de bon facteurs prédictifs dans le vieillissement.

Acides gras et vieillissement

Le vieillissement est accéléré lorsque les acides gras essentiels (insaturés) nous manquent. Nous perdons alors la souplesse et la perméabilité des membranes de nos cellules et consécutivement, celle de nos tissus (dont la peau).
Ce même manque d’acides gras insaturés (en particulier d’oméga 3) est un facteur de maladies dégénératives liées au vieillissement comme l’athérosclérose, l’arthrose, le cancer, les maladies neuro-dégénératives…

A l’opposé, l’excès de certains acides gras peut augmenter le risque de maladies liées au vieillissement et les phénomènes d’oxydation : les acides gras trans en particulier ou parfois, les gros excès d’acides gras saturés ou encore d’oméga 6.

Le profil des acides gras en pratique

Le bilan ou profil lipidique

schema bilanIl va pouvoir nous révéler plus que le simple dosage du cholestérol (« bon » (HDL) et « mauvais » (LDL)).
Un tel bilan peux mettre en évidence des anomalies dans les niveaux des différents acides gras. On pourra trouver des excès, des manques ou encore, de mauvaises proportions entre eux.

Cet examen peut nous orienter vers des mauvais apports nutritionnels ou une mauvaise absorption intestinale (ou les deux). Il aidera à connaitre les besoins spécifiques de chacun. Il pourra aussi révéler des problèmes inflammatoires, des facteurs de risque pour la santé ou des anomalies génétiques.

L’analyse de sang

Aujourd’hui elle n’est pratiquée que dans certains laboratoires spécialisés. Ils sont cependant de plus en plus nombreux à pratiquer ce type de bilan.

Une simple prise de sang suffit. Le sang est adressé au laboratoire et les résultats sont généralement donnés avec une représentation graphique permettant d’avoir une vue d’ensemble des niveaux d’acides gras.

Dans le cadre d’un bilan préventif ou anti-âge ces examens ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.

Les différents acides gras dosés et leur signification

Acides gras polyinsaturés : oméga 3 et oméga 6 (essentiels)

Les oméga 3 (acide linolénique, EPA, DHA…) protègent le coeur et les artères, ils favorisent la baisse du cholestérol total. Leur manque est fréquent et lié au risque de maladies cardiovasculaires, troubles de l’humeur et dépression, maladies neuro-dégénératives, problèmes de mémoire, vieillissement accéléré, obésité…

Les oméga 6 (acide arachidonique, linoméique, gammalinolénique (GLA)…) : leur manque est lié à la sècheresse cutanée, aux maladies cardiovasculaires, aux problèmes de poids avec difficultés à éliminer la graisse. De nos jours, en réalité, le manque est rare dans les pays industrialisés. On rencontre plutôt même des excès.

Rapports omega 3 sur omega 6 : on retrouve souvent, en fait, un excès relatif d’oméga 6 à cause du manque d’oméga 3 dans nos apports nutritionnels. Le rapport devrait être de 1 oméga-3 pour 5 oméga-6 (1/5). On constate souvent, du fait d’une alimentation déséquilibrée des rapports de 1 pour 10 voire de 1 pour 20. Ceci favorise, en particulier, les phénomènes inflammatoires.

Acides gras monoinsaturés : oméga 7 et oméga 9

Acide oléique, nervonique, palmitoléique (w7) … Ce sont des protecteurs cardio-vasculaires et ils font plutôt baisser le mauvais cholestérol. Ils protègeraient également du diabète et du syndrome métabolique. L’huile d’olive est une de celles qui en contient le plus. Elle est bien connue dans le fameux « régime méditerranéen » qui favorise la longévité. On peut trouver des manques comme des excès d’apport en Oméga 9.

Acides gras Saturés

Acide myristique, acide stéarique, lignocérique, palmitique… Certains augmentent plus le risque cardiovasculaire que d’autres. Ils peuvent faire augmenter le bon comme le mauvais cholestérol.

En cas de d’excès dans l’alimentation, ils peuvent favoriser les maladies cardiovasculaires et les pathologies neuro-dégénératives. Aujourd’hui, on relativise leur nocivité (seulement en cas de gros excès) et, à des doses normales, on reconnait leur utilité pour l’équilibre de la santé.

Acides gras Trans

Ceux-ci sont nocifs et bien liés au risque cardiovasculaire, inflammatoire et cancéreux. Ils proviennent du chauffage des graisses insaturées ou bien des graisses hydrogénées utilisées dans l’alimentation industrielle (margarines, liants, épaississants, etc…). Ils sont présents (en faible quantité) dans la viande et le lait des ruminants.

En général, plus une graisse industrielle est solide, plus elle est hydrogénée et plus elle contient d’acides gras trans. On ne devrait avoir des acides gras trans dans le corps, qu’en très faible quantité.

En conclusion

Le bilan biologique (ou profil) des acides est un examen de base dans la lutte anti-âge. Il permet souvent de déceler des anomalies nutritionnelles comme les manques d’acides gras insaturés (oméga 3) mais aussi des facteurs de risque de maladies dégénératives liées au vieillissement.

Un bilan bien fait et bien interprété permet de corriger l’équilibre des acides gras et prévenir ces risques afin de maintenir forme et vitalité le plus longtemps possible.