lotion sur les cheveux qui tombent

Article mis à jour le 30/07/2019

Identifier la ou les causes de la perte de cheveux

Avant toute chose, il faut évaluer les causes possibles qui sont nombreuses. Nous les résumons ici et vous trouverez des précisions sur les sites de dermatologie.

La cause la plus fréquente est l’alopécie androgéténique (appelée aussi androgénique). Anormale chez la femme mais plus ou moins « normale » dans le vieillissement (surtout chez l’homme), elle serait aussi fortement héréditaire. Elle est liée à une modification du terrain hormonal androgénique. En particulier la testostérone se transforme trop en dihydrotestostérone (DHT) qui agit sur le follicule pileux en diminuant sa croissance.Ainsi, un cheveu tombe et repousse selon un cycle pilaire de plusieurs années en moyenne, mais ici, à chaque repousse, il devient plus fin et dévitalisé jusqu’à devenir inexistant. Pour simplifier, disons que ce processus est « normal » avec le vieillissement mais que certaines personnes y seraient héréditairement beaucoup plus sensibles, et plus tôt.

Hormis l’alopécie androgénétique, les causes possibles (ou venant s’ajouter) sont :

– les effluvium télogènes médicamenteux (de l’aspirine à la chimiothérapie, nombreux sont les médicaments chimiques pouvant faire tomber les cheveux)
– les dermatoses du cuir chevelu, les pelades, les mycoses
– l’hyperséborrhée (cheveux très gras avec pellicules)
– les troubles hormonaux : certaines suites de grossesse, les maladies thyroïdiennes, l’hyperandrogénie (trop d’hormones mâles)
– la radiothérapie, les brûlures, le stress important et continu…

L’approche intégrative de la chute de cheveux

perte de cheveux alopecieS’il existe une cause particulière et bien identifiée à l’alopécie, il faut en premier lieu, la traiter. Pour les autres cas où les cheveux tombent trop vite pour des raisons multiples, héréditaires ou liées simplement au vieillissement, une approche intégrative et globale suit le plan ci-dessous :

1 – s’assurer que le follicule du cheveu est bien alimenté (bonne circulation sanguine dans le cuir chevelu)
2- vérifier que ce flux sanguin lui apporte tous les micronutriments essentiels (complémenter l’alimentation si besoin)
3- éliminer les causes toxiques possibles (polluants, tabac, médicaments…)
4- stimuler la pousse du cheveux avec les soins à disposition
5- équilibrer le terrain hormonal si nécessaire, lorsqu’il perturbe la pousse des cheveux
6- sans oublier de prendre soin de ses cheveux dans leur entretien quotidien : lavage, brossage, protection, coiffure…

Selon cette approche, voici maintenant les soins que l’on peut apporter, soi-même, ou avec un médecin.

Stimuler la circulation sanguine dans le cuir chevelu

Brossage et stimulation

Le brossage doux, régulier et le massage stimulant avec la brosse (en poils de sanglier pour ne pas traumatiser le cuir chevelu) sont de bonnes habitudes pour la vitalité du cheveu.

Massages du cuir chevelu

Les massages du crâne (avec ou sans lotion) favorisent également la circulation sanguine locale. Attention toutefois à ne pas brutaliser et arracher des cheveux. A pratiquer avec douceur.

Lotions circulatoires (minoxidil, plantes…)

Le minoxidil (Aminexil°, Rogaine°, Foligain°…) est utilisé à l’origine contre l’hypertension artérielle. C’est un vasodilatateur qui augmente le flux sanguin dans le cuir chevelu en application locale. Il semble que l’effet sur les cheveux s’arrête en stoppant le traitement. A poursuivre donc en continu. A priori peu marqués, des effets secondaires existent (démangeaisons, acné, maux de tête, vertiges…).

Il existe aussi beaucoup de lotions pour activer la circulation avec des produits variés et des plantes (voir plus bas).

Carboxythérapie

L’injection sous-cutanée de gaz carbonique possède des effets vasodilatateurs et oxygénateurs des tissus.

Electrothérapie, micro-courants, LEDs, lasers

Il s’agit encore de techniques visant à augmenter la microcirculation autour des follicules pileux. Ici on utilise des aiguilles connectées à des courants électriques ou la lumière de LEDs ou encore laser de basse intensité (que certains appellent lasers « froids »). Il se pourrait qu’au delà de l’action microcirculatoire, une stimulation des cellules de la fabrication du cheveu se fasse. Des résultats ont été enregistrés mais aucune technique n’a vraiment fait la différence pas rapport aux autres et les études scientifiques probantes ne sont pas légion.

Vasodilatateurs locaux en mésothérapie

L’injection mésothérapique de médicaments vasodilatateurs va accroître le flux sanguin local et permettre aux bulbes pilaires d’être mieux irrigués.

Combler les carences nutritionnelles

alimentation nutriments et complementationComme une plante poussera mal dans une terre aride ou pauvre en nutriments, vos cheveux auront de la peine à pousser s’ils ne trouvent pas facilement leurs nutriments quotidiens. Il s’agit de minéraux, de vitamines, d’acides aminés et d’acides gras essentiels.

Alimentation

Elle devra être saine et variée pour apporter à l’organisme l’ensemble des vitamines, minéraux, acides aminés et acides gras insaturés qui lui sont indispensables. En particulier il faut veiller aux apports en vitamines du groupe B et en acides aminés soufrés (cystéine, méthionine…).

Les apports par voie générale

Bien les études scientifiques sur ces produits soient rares, il est généralement admis que les suppléments à fortes doses de vitamines B5 et B8 (Biotine° Bépanthène° injections ou comprimés), et acides aminés soufrés sont actifs contre la chute de cheveux.

Complémentation : elle vise à éviter les carences, c’est à dire ne manquer de rien qui serve à la croissance du cheveu. Divers compléments proposent des mélanges de nutriments destinés à la santé du cheveux. On y retrouve classiquement :
– des micronutriments essentiels : surtout vitamines B5 (pantothénique) et B8 (biotine), mais aussi B3, A, E, B6, magnésium, zinc, silice. Le fer ne devrait être donné qu’en cas de carence suspectée ou vérifiée.
– des nutriments non essentiels : acides aminés soufrés (cystine, méthionine…), des antioxydants, des isoflavones de soja (pour leur effet sur le terrain hormonal), etc…

Supplémentation : on y retrouvera les mêmes micronutriments mais ils seront donnés à des doses bien plus élevées que les apports quotidiens recommandés (AQR). C’est notamment le cas de la vitamine B8 et B5 que l’on donne classiquement contre les pertes de cheveux à des doses pouvant dépasser 100 fois les AQR. Nous sommes alors dans le cas d’un véritable  traitement à base de nutriments essentiels et non plus d’une simple optimisation des apports pour rester en bonne santé.

Les apports par voie locale

Il y a deux façons d’apporter des micronutriments aux follicules pileux à travers le cuir chevelu :
les injections par mésothérapie (voir plus bas), où l’on emploie des mélanges de produits contenant des minéraux, vitamines, acides aminés. Les produits les plus utilisés sont les vitamines B5 et B8, E et C, le silicium, le magnésium…
les lotions contenant ces mêmes nutriments. Le passage à travers la peau sera plus difficile et dépendra de la forme sous laquelle seront apportés ces nutriments, et des composants de la lotion qui vont les transporter. De plus, tous les nutriments ne sont pas absorbables par la peau.

Stimuler la pousse des cheveux

Lotions et substances naturelles anti-chute et stimulantes

Même si l’on ne croit plus à la lotion miracle qui fait repousser les cheveux, il existe quand même des produits d’usage local intéressants car réellement actifs sur la vie du cheveu. Le problème est bien là : quand un follicule pileux ne produit plus de cheveu et qu’il s’atrophie, il est déclaré « mort ». A priori, on ne sait pas encore le « ressusciter » mais la recherche, notamment génétique, nous réservera peut-être quelques surprises.

En attendant, on connait l’action de certaines substances sur les follicules et sur la qualité des cheveux qu’ils fabriquent. Certaines plantes sont utilisées pour cela depuis la nuit des temps, et on sait aujourd’hui d’où proviennent leurs vertus.

La racine d’ortie, par exemple, est capable de réduire l’activité de la 5 alpha réductase vue plus haut. L’avoine a également ces propriétés ainsi que les lignanes qui sont contenues en grande quantité dans les graines de lin et aussi dans les graines de céréales, le riz complet, les pommes, l’ail, les brocolis…

Certaines huiles essentielles sont intéressantes localement pour les cheveux. Certaines diminuent la séborrhée (cèdre, lavande, romarin…), d’autres activent la microcirculation (camphre, gingembre, tea tree…). Des études ont d’ailleurs prouvé les effets de certaines huiles essentielles dans l’alopécie : p.ex.  « Etude randomisée sur l’aromathérapie dans l’alopecia areata ».

lotion huiles essentielles contre chute des cheveuxLa cosmétique ayurvédique connait bien l’usage des produits naturels pour les cheveux. Elle utilise largement les applications d’huiles végétales comme jojoba, lin, sésame, coco… à choisir en fonction du type de cheveu (selon la typologie ayurvédique).

La stemoxydine

C’est une molécule proposée en 2013 par un grand laboratoire cosmétique qui promet en moyenne 1700 cheveux en plus après traitement. Ce produit raccourcirait la phase de « sommeil » du follicule pileux (entre la chute du cheveu et sa repousse). Il ne s’agit pas (encore) de faire revivre un follicule inactif depuis des années. Le traitement est cependant onéreux. Il sera plus facile de se faire une idée avec quelques années de recul mais les plus fortunés devraient pouvoir l’essayer sans crainte : le laboratoire l’annonce sans effet secondaire.

Mésothérapie : l’apport direct des produits dans le cuir chevelu

Il s’agit de multiples micro-injections réparties sur l’ensemble de la zone à traiter grâce à des aiguilles ultrafines. Les injections sont faites dans les premiers millimètres du cuir chevelu, soit manuellement, soit à l’aide d’un pistolet capable d’automatiser le geste. Elles sont peu douloureuses à cet endroit.

C’est une technique connue et pratiquée depuis les années 1980. Elle satisfait un grand nombre de patients et de médecins par ses résultats. Il ne faut pas s’attendre à retrouver une chevelure d’adolescent mais les effets généralement ressentis et/ou vérifiés sont :
– diminution de la séborrhée (qui rend les cheveux gras et favorise leur chute)
– épaississement du cheveu, amélioration de sa texture et de sa brillance
– enfin et surtout, diminution et ralentissement de la chute.

L’observation montre que les personnes qui pratiquent régulièrement  de tels soins conservent mieux et plus longtemps leurs cheveux. On attribue les résultats à un meilleur apport de nutriments du bulbe pilaire, à une meilleure microcirculation sanguine locale (qui tend à diminuer avec l’âge) et aussi à une diminution de la sensibilité hormonale des follicules pilaires aux hormones androgénes.

C’est une technique médicale qui reste naturelle selon les produits employés. Au commencement, les médecins employaient surtout les vitamines B5 et B8 (biotine, acide pantothénique), puis divers produits ont été ajoutés :

substances naturelles : polyvitamines (contenant également les autres vitamines), magnésium, silice organique, zinc, acides aminés, progestérone
médicaments vasodilatateurs (qui augmentent le débit sanguin local) dont un des plus connus est le minoxidil
régulateurs hormonaux diminuant l’action de la 5 alpha réductase, cette enzyme qui transforme notre testostérone en une autre hormone (DHT : DiHydroTestostérone) qui elle, favorise la séborrhée et la perte de cheveux.

L’injection locale de facteurs de croissance plaquettaires

Depuis les années 2000, on concentre les facteurs de croissance contenus dans les plaquettes sanguines d’un prélèvement du sang du patient. Ils sont alors réinjectés dans le cuir chevelu pour stimuler la pousse, voire la repousse puisque quelques études semblent montrer qu’un gain de cheveux (modeste toutefois) serait possible.

Assez fréquemment, les médecins mélangent ces facteurs de croissance à des micronutriments comme les vitamines, le acides aminés, etc…

Cette technique a l’avantage d’être totalement naturelle et donc sans danger ni effet secondaire. Elle doit toutefois être pratiquée avec la plus grande asepsie. Elle est plus onéreuse bien entendu que la mésothérapie simple. Cette technique a été suspendue en France fin 2013 par la DGS.

Traitements par voie générale : l’aspect hormonal

ortie sauvageRemèdes naturels contre la perte de cheveux

La racine d’ortie, les graines de citrouille, le palmier nain (sabal serrulata), le prunier d’Afrique (pygeum africanum), sont capables de diminuer l’activité de la 5-alpha-réductase et donc d’intervenir contre la perte de cheveu d’origine androgénétique. On peut les trouver sous forme de gélules de poudre, ou bien de teintures mères, voire de tisanes.

Le lin encore (graines), outre sa richesse en omega 3 contient des lignanes (phytoestrogènes) qui amélioreraient l’état du cheveu et préviendrait leur chute en inhibant l’action de la 5-alpha-réductase.

Le zinc est un nutriment essentiel qui agit aussi dans ce sens. Il est utilisé également dans l’acné contre l’hyperséborrhée et possède une action anti-mycosique.

Le manque de sélénium peut être un facteur aggravant dans l’alopécie mais en général, avant de prendre des suppléments de nutriments, il convient d’éliminer et de compenser les éventuelles carences en vitamines, minéraux, acides aminés, etc…

Notons enfin que ces remèdes sont aussi, chez l’homme, utilisés contre les troubles prostatiques, liés à l’activité de cette même enzyme (5-alpha-réductase).

La testostérone et la 5-alpha-réductase, l’enzyme ennemie

Divers médicaments ont été mis au point pour lutter contre l’activité de cette enzyme.

gelules et comprimes d'hormonesFinastéride : des améliorations sur la chute et la repousse (modérée) ont été démontrées scientifiquement mais elles cessent à l’arrêt du traitement. Des effets secondaires existent (perte de libido, gynécomastie (prise de volume des seins chez l’homme…). Ils cèderaient aussi à l’arrêt du traitement.

Le dutastéride est une molécules ayant le même type d’effet, de découverte plus récente. Elle serait plus efficace car agissant sur les 2 types de l’enzyme 5-alpha-réductase (au lieu d’un pour le finastéride) mais aurait aussi un peu plus d’effets secondaires.

Les antiandrogènes (p.ex. la cyprotérone, flutamide, nitutamide) :  ils diminuent, comme leur nom l’indique, les hormones mâles (et par conséquent la DHT). Leur emploi ne se conçoit que chez la femme ou dans certaines maladies graves comme le cancer de la prostate chez l’homme.

Les autres hormones

Oestrogènes : un manque d’œstrogènes, notamment à la ménopause, favorise la perte de cheveux et leur dégradation (plus fins, plus secs). Ils peuvent être justifiés dans le cadre d’un traitement substitutif hormonal si les phytosensibilisants naturels non hormonaux ne suffisent pas. Seul le médecin est compétent pour le décider et seul l’oestradiol (forme d’oestrogène bio-identique) devrait être utilisé dans ce cas.

Progestérone : elle stimule la pousse des cheveux en quantité et en qualité. Mêmes remarques que ci-dessus. Elle peut aussi s’appliquer localement en lotion.

Vision intégrale du traitement de la perte de cheveux

belle chevelureDans un marché énorme pour l’industrie cosmétique et pharmaceutique, méfions-nous des sirènes trop prometteuses de victoire contre l’alopécie.
Nous sommes toujours dans la même logique « 3 temps » d’anti-âge intégral (ces points sont détaillés au début de cet article) :

1. veillez à ce qu’un excès de toxines ou de polluants (internes ou externes) ne nuise pas à la pousse correcte et à la santé de vos cheveux

2. assurez-vous de ne pas manquer de nutriments essentiels (ici en particulier des vitamines B, E, des minéraux zinc, silice, sélénium, fer, omega 3… dont la carence peut influencer directement la chute des cheveux

3. stimulez (en douceur de préférence) les fonctions déficientes, qu’elles soient hormonales ou circulatoires, comme nous l’avons vu.

Enfin, n’attendez pas d’être chauve mais entretenez votre chevelure régulièrement par des soins adaptés et traitez (par des moyens naturels en priorité) dès que vous perdez vos cheveux en trop grand nombre ou en qualité.