couple dans un lit

Conserver sa libido et avoir une activité sexuelle régulière sont des facteurs de longévité.

La médecine ayurvédique enseigne depuis longtemps qu’une sexualité épanouie est bonne pour la santé. Pas si loin du Kamasutra, les études scientifiques ont, depuis, vérifié ces faits.

Par exemple, en 2007, au Royal Edinburgh Hospital, on a démontré que l’activité sexuelle régulière pouvait ralentir le vieillissement. Les participants de l’étude dont la sexualité était plus intense paraissaient plus jeunes que leur âge. En fait, l’action « rajeunissante » viendrait des hormones produites en quantité lors de l’acte sexuel, principalement : ocytocine, sérotonine et dopamine.

En 2017, il est montré que les sujets d’âge mur ayant une meilleure libido et plus de rapports sexuels ont de meilleures performances cérébrales (1).

Age, libido et sexualité

La détérioration de la sexualité n’est pas une fatalité liée à l’âge. Il est normal que l’activité sexuelle soit moins intense à 60 ans qu’à 20 ans mais des personnes en bonne santé peuvent avoir des relations de couple tout à fait satisfaisantes pendant très longtemps.

En fait, la production d’hormones sexuelles baisse avec l’âge. Ceci peut entrainer une baisse de libido avec une diminution du désir, mais aussi des troubles de l’érection chez l’homme et de lubrification chez la femme… et au final, une baisse de la fréquence des rapports.

D’autre part, certains troubles de la santé liés à l’âge peuvent apparaitre et avoir une influence négative sur la sexualité :
– Diabète et obésité
– Hyperlipidémies (trop de graisses dans le sang)
– Hypertension artérielle et artériosclérose
– Maladies neurologiques : dépression, Parkinson, neuropathies…
– Sédentarité et manque d’exercice physique, etc…

Certes, la libido est en partie issue du cerveau, de nos pensées, désirs et fantasmes. Ainsi, des relations d’amours aideront toujours. A l’inverse, ses ennemis sont l’excès de stress, le surmenage et la fatigue accumulée (notamment l’épuisement des glandes surrénales par le stress chronique, ces mêmes glandes qui fabriquent aussi nos hormones sexuelles). Il faudra y veiller, les éviter ou bien y remédier selon le cas. De même, les affections psychologiques telles que l’anxiété et la dépression sont à traiter avant toute chose, pour retrouver la libido.

Ceci étant, le désir sexuel dépend aussi de notre corps, notamment de notre fonction hormonale. C’est un signe de bonne santé générale, de vitalité et d’équilibre.

Pour augmenter sa libido et améliorer sa sexualité, on cherche, chez l’homme comme chez la femme, à augmenter le flux sanguin dans les parties génitales ainsi que les taux de testostérone* sanguine et de dopamine* dans le cerveau. Nous allons donc voir différents moyens qui peuvent y contribuer.

Les aliments qui donnent plus de libido

Tout d’abord, il faut privilégier les aliments à index glycémique faible. En effet, les sucreries et autres glucides à fort index glycémique perturbent votre forme hormonale et favorisent la glycation, elle même détériorant vos vaisseaux sanguins.

Manger des « bonnes graisses » est important car elles servent à fabriquer vos hormones sexuelles (à partir notamment du cholestérol). Il faut favoriser les graisses insaturées mais une ration modérée de graisses saturées et stables en cuisson, comme la graisse de coco ou d’olive par exemple, est utile. On trouve de bonnes graisses dans les graines, oléagineux et huiles pressées à froid. Pour les graisses animales, il s’agit des graisses de poisson mais aussi celles des bovins de pâturage, oies et canards de la ferme, des oeufs bios… En revanche, il est plus sain d’éviter les fritures, et surtout les graisses hydrogénées industrielles (dans les aliments tout préparés), chargées d’acides gras « trans », très toxiques.

Sans en détailler ici les mécanismes exacts, voici des aliments qui sont connus pour booster la libido et favoriser l’activité sexuelle :

  • fruits de mer, saumon, huitres
  • banane,fruits de la passion
  • céleri, graisse de coco, chou frisé, épinards, haricots
  • poivre, gingembre, ail…

Leurs actions sont similaires à celles des plantes citées plus bas.

Avoir les bons nutriments

Pour que tout fonctionne, il faut veiller à ne manquer d’aucun nutriment essentiel et en particulier : le zinc, le magnésium, les vitamines E, A, D, B6, qui sont importants dans le métabolisme des hormones sexuelles.

Hormones et libido

DHEA et pregnénolone

La production de l’hormone DHEA (qui est un précurseur de la testostérone) baisse avec l’âge, tout comme celle du précurseur de la DHEA : la pregnénolone. Si vos taux sont trop bas, la prise de DHEA pourrait améliorer votre libido. Notons néanmoins que ceci a surtout été démontré pour les femmes.

En fait, si vos glandes surrénales s’épuisent à fabriquer du cortisol (dont le précurseur est la pregnénolone), cette dernière aura peu l’occasion de se transformer DHEA puis en testostérone, etc…

Faire baisser le cortisol

Trop élevé, c’est un frein pour la sexualité. Il augmente en situation de stress. Le stress chronique est hélas de nos jours très fréquent, et ses méfaits sont souvent ignorés. Le sommeil, les loisirs et la gestion du stress (ou la relaxation) seront donc bienvenus.

La fameuse testostérone

C’est l’hormone de la puissance sexuelle et de l’excitation. Classiquement connue comme « hormone mâle », elle est produite chez l’homme comme chez la femme. La différence est qu’elle se transforme rapidement et majoritairement en oestrogènes chez la femme mais très peu chez l’homme. Dans les deux sexes, elle stimule la libido.

Il est possible d’appliquer un traitement de substitution à la testostérone, comme pour les autres hormones sexuelles, chez l’homme comme chez la femme (à des doses différentes bien sûr).

Rappelons ici qu’un traitement substitutif est un choix : celui d’un traitement au long cours, car à partir du moment où l’on apporte une hormone au corps, il a tendance à ne plus en fabriquer, ou moins.

Les plantes du désir et astuces naturelles

Elles sont quasiment innombrables dans les médecines traditionnelles. Voici celles dont l’action stimulante a été confirmée par des études scientifiques (liste non exhaustive) :

mucuna pruriens qui stimule la production de dopamine,
– la chrysine des fruits de la passion (plus efficace quand elle est absorbée avec la pipérine du poivre) a une action anti-aromatase* qui empêche la testostérone de se transformer en oestrogènes,
– l’ortie a la même propriété. De plus, en se liant à la protéine qui la transporte dans le sang (la SHBG), elle favorise la libération de la testostérone qui devient libre, et ainsi plus active.
– la maca aurait selon certaines études un effet « testostérone like »
– l’avénine contenue dans l’avoine, se lie aussi à la SHBG et favorise le taux de testostérone libre sanguine.
– le tribulus, l’ashwaganda, le ginseng, le gingembre, le tongkat ali, l’épimedium, la lunasia, pimpinella alpina… sont d’autres plantes utilisées traditionnellement et dont les effets ont été démontrés. Certaines d’entre elles ont une efficacité comparable au Viagra° ou au Cialis°.

L’homéo-organothérapie

Selon la pratique de l’organothérapie, les basses dilutions de Testostérone (4CH) stimuleraient sa production. Dans le même esprit, on peut utiliser Cortisol en haute dilution (9CH) à l’inverse, pour freiner sa production.
L’homéopathie peut aussi combattre la perte de libido avec des remèdes comme Lachesis, Lycopodium, Sepia, Nepenthes mais il s’agit là de remèdes s’adressant à des types de personnes bien définis que seul un homéopathe peut bien reconnaitre.

Autres substances d’éveil de la libido

Le resvératrol, antioxydant bien connu, a aussi un effet anti-aromatase.

L’acide aminé arginine favorise la libération d’oxyde nitrique (NO) dans le sang qui est un puissant dilatateur des vaisseaux sanguins. Elle peut être associée à d’autres vasodilatateurs naturels comme le gingko biloba, la yohimbine

Evitez les perturbateurs hormonaux

Il s’agit surtout des substances ayant un effet oestrogénique et qui rendent les hommes infertiles comme on le sait (antibiotiques, pesticides, matières plastiques, etc…).
Certains légumes comme les choux et brocolis aident à éliminer l’excès d’oestrogènes (ou de xénoestrogènes venant de polluants) (4). Pour en savoir plus voyez : les perturbateurs endocriniens.

Certains médicaments peuvent entraîner une baisse de la libido. C’est surtout le cas d’antidépresseurs, de neuroleptiques, d’antihypertenseurs, d’anti-convulsifs, du finastéride, etc…

L’allopathie du désir

Le Viagra®, connu pour favoriser l’érection chez les hommes, fonctionne en augmentant la production d’oxyde nitrique (NO), lui-même favorisant la dilatation des vaisseaux dans les parties génitales. Citons ici d’autres spécialités similaires comme le Cialis°, le Lévitra°… Ces médicaments ont des effets secondaires non négligeables car la vasodilatation n’est pas forcément limitée aux parties sexuelles. Notez qu’ils n’ont pas vraiment d’action sur le désir (contrairement à votre testostérone et à votre dopamine).

Les marmas ou points sacrés

Il existe des zones réflexes sur le corps appelées « marmas » en médecine ayurvédique. Ils correspondent en général à des points d’acupuncture. Certains sont traditionnellement réputés pour augmenter la libido et la circulation du sang dans les parties génitales de l’homme ou de la femme.

Pour obtenir cet effet, il faut les stimuler, par exemple en les massant pendant 2 à 3 minutes. Voici les emplacements des plus connus :

cheville    point sous le nombril

  • sur la cheville, à égale distance entre le sommet de la malléole interne et le bord du tendon d’Achille
  • sous le nombril sur la ligne médiane à 4 travers de doigts (de la personne) en dessous
  • points des trous sacrésdans le bas du dos, sur l’épine (la bosse) de la 2° vertèbre lombaire
  • sur le sacrum : les 4 trous du sacrum de chaque côté de la ligne médiane (soit 8 trous sacrés).

Exercice et posture augmentent la testostérone

Pour les adeptes du fitness et de la musculation, il faut soulever lourd et faire des entrainements courts pour élever cette hormone. De même, les sprints et l’exercice intense fractionné améliorent cette fonction.

Rappelons au passage que l’exercice fait également produire de l’hormone de croissance dont on connait les effets contre le vieillissement.

Il a aussi été démontré qu’une attitude adaptée (par exemple : posture du vainqueur, les bras en l’air) peut à elle seule faire monter le taux de testostérone. Voyez les explications dans cette vidéo :

Pour conclure

Voici donc de quoi augmenter la libido et la maintenir longtemps pour améliorer votre longévité (et votre qualité de vie). N’oubliez pas que, comme en sport, une activité régulière est souhaitable pour maintenir cette fonction.

Ceci étant, il va de soi que notre mental, s’il est bien disposé, va grandement influencer notre libido. Evitez donc aussi la routine et n’oubliez pas ces ingrédients : du piment dans la vie, la complicité, la nouveauté et… l’amour.

  1. Frequent Sexual Activity Predicts Specific Cognitive Abilities in Older Adults – Hayley Wright – Rebecca A. Jenks – Nele Demeyere – J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci gbx065
  2. Faire souvent l’amour permet aussi de rallonger son espérance de vie. Le Monde
  3. Sex is the secret to looking younger, claims researcher. The Telegraph
  4. Michnovicz JJ, et al., Changes in levels of urinary estrogen metabolites after oral indole-3-carbinol treatment in humans. J Natl Cancer Inst. 1997 May 21; 89(10):718-23).