poudre de curcuma

Bien connu pour ses propriétés antioxydantes, le curcuma possède beaucoup d’autres atouts, notamment utiles en anti-âge.

Le Pr M. Capt nous décrit les pouvoirs de cette épice merveilleuse.

Notre vieillissement est souvent grevé de handicaps (cancers, accidents cardio-vasculaires, maladies auto-immunes, Parkinson, etc…) et parfois dès l’âge de 40 ans. Dans la majorité des pays, l’être humain a cessé de rallonger son espérance de vie qui avait gagné près de 40 ans en un siècle !

La faute revient à toutes les maladies de civilisation qui ont un facteur commun : le « stress oxydatif », par surcharge de radicaux libres. Même une alimentation équilibrée et correcte ne suffit plus toujours et le recours aux antioxydants est souvent nécessaire. Le curcuma en fait partie.

Le curcuma, plante et épice

Historique

Plante très ancienne, connue depuis plus de 6.000 ans en Inde, probablement originaire du Viêt-Nam, elle est cultivée en Inde, en Chine et au Moyen-Orient.

poudre de racine de curcumaBotanique

Il existe environ 110 espèces de curcuma dont la plus courante est le « curcuma longa ». C’est la plus utilisée en raison de ses vertus bénéfiques pour la santé. La poudre de curcuma s’oxyde à la lumière.

Biochimie

La curcumine, extraite et isolée du curcuma en 1870, est non seulement un antioxydant très puissant (10 fois plus que la vitamine E), mais intervient dans la régulation d’un très grand nombre de fonctions cellulaires.

Les propriétés du curcuma sur la santé

Un anti-inflammatoire et antalgique puissant

Le curcuma est un anti-inflammatoire comparable aux médicaments de cette classe et même aussi efficace que la cortisone et la phénylbutazone. Il pourrait être plus puissant que l’hydrocortisone, en réduisant les niveaux d’histamine et augmentant le taux de cortisone naturelle, produite par les glandes surrénales.

Le curcuma possède une action anti-douleur par libération de substance P et en inhibant certaines enzymes de synthèse des substances inflammatoires, comme les prostaglandines E2 et les leucotriènes. Il pourrait aussi augmenter l’effet du cortisol sur les cellules, voire prolonger la demi-vie de ce dernier et/ou diminuer sa dégradation par le foie.

Pouvoir antioxydant important

Le curcuma est très efficace contre les dégâts créés par les radicaux libres. Dès 1995, de nombreux travaux ont prouvé qu’il inhibait l’oxydation des lipides et neutralisait les radicaux libres superoxyde et hydroxyle. Cet antioxydant exceptionnel est 3 fois plus puissant que le resvératrol, le pycnogénol, plus efficace que la vitamine C, la capsicaïne et la BHT…

Les effets protecteurs et anti-âge du curcuma

La curcumine du curcuma a des effets reconnus sur deux voies métaboliques. Elle est capable de ralentir :

– la voie de l’insuline/Igf1 (Insuline Igf1 Signaling),
– la voie mTOR (mamalian Target of rapamycine).

Le ralentissement de ces deux voies est connu pour améliorer la longévité dans de nombreuses études.

Maladies neuro-dégénératives

Le curcuma intervient dans la protection du système nerveux, y compris dans l’Alzheimer et le Parkinson, par augmentation surtout du taux de glutathion (antioxydant). Il agit aussi au-niveau des mitochondries* du cerveau en limitant la formation des peroxynitrites, des ions contribuant à la mort des cellules. Cela a été confirmé par le Pr Gregory Cole, Directeur du « Alzheimer’s Disease Center », Université de Californie.

Des études américaines, en 2004, puis 2007 (in vivo) ont établi que le curcuma détruit les dépôts « béta-amyloïdes », endommageant les neurones dans l’Alzheimer. Son effet est supérieur aux médicaments habituels, voire à l’ibuprofène réputé efficace pour cette pathologie.

Problèmes cardio-vasculaires

Le curcuma aide à abaisser le taux de cholestérol dans le sang, tout en augmentant sa fluidité. D’ailleurs, en 1997, une étude parue dans le Journal « Molecular Cell Biochemestry » rapporte que le curcuma a démontré « in vivo » sa capacité à diminuer le cholestérol total et le LDL, tout en augmentant le HDL. En avril 2008, cette même Revue confirme ces résultats, précisant que le curcuma protège fortement de l’oxydation des lipides des membranes cellulaires. Ceci a été confirmé par une autre étude en 2002, en Inde, par le Centre de recherche sur le Cancer.

Des chercheurs espagnols de l’Université de Grenade ont prouvé l’effet bénéfique du curcuma dans la prévention de l’athérosclérose. Deux autres études, en 2008, attestent également le rôle protecteur du curcuma contre l’insuffisance cardiaque.

Contre les baisses de l’immunité

Le curcuma agit comme stimulateur du système immunitaire, ce qui représente une arme utile dans le traitement du SIDA. Pour confirmer cette action immuno-modulatrice, des chercheurs Indiens ont donné du curcuma à des souris. Après seulement 12 jours, et par rapport à un groupe témoin, le nombre de leucocytes avait augmenté de 50% !

Qu’en est-il de l’effet sur le VIH ? De nombreux travaux, dont plusieurs conduits à Toulouse, ont montré que le curcuma ralentit la progression du VIH, en augmentant, entre autres, les taux des lymphocytes T-CD4 et T-CD8 dans le sang.

Par quels phénomènes ? Le curcuma inhibe, en effet, la synthèse de l’enzyme intégrase qui permet au virus de s’intégrer au code génétique de la cellule hôte. En outre, le curcuma inhibe la production de cytokine par cette même cellule, cytokine qui stimule la formation du VIH dans les lymphocytes. Enfin, comme les sidéens ont un besoin accru d’antioxydants, le curcuma répond , en partie, à ce besoin.

Contre le cancer

Au départ, une simple constatation révélée par le regretté neuropsychiatre, David Servan-Schreiber: en Inde, où on consomme énormément de curcuma, on a environ 10 fois moins de cancers que dans beaucoup d’autres pays. Le curcuma semble être un anti-cancer de 1er ordre. Un article paru dans le fameux « Journal of National Cancer Institute », en mai 2008, confirme qu’il bloque la prolifération cellulaire et détruit différentes sortes de cellules cancéreuses (prostate, sein, colon, mélanomes, etc…).

On l’utilise non seulement en prévention mais également en accompagnement des traitements classiques et pendant les radio et chimiothérapies.

Deux études récentes de l’Université Columbia de New York ont prouvé l’inhibition par le curcuma des cellules cancéreuses de la prostate. D’excellents résultats ont été obtenus, en outre, sur le redoutable cancer du pancréas, en 2008, par le Prof. Swammy et ses collaborateurs dans le Dpt. de Médecine de l’Université d’Oklahoma.

Des chercheurs de l’Université du Texas, dont le Prof. Anderson, du Cancer Center d’Houston,
pensent que le potentiel anti-cancéreux du curcuma est liée à la diminution d’activité d’une enzyme impliquée dans le cancer.

En 2010, des travaux menés à l’Université John Hopkins, de Baltimore, ont montré que le curcuma, associé à de la quercétine, réduisait de près de 75% la croissance de polypes du colon chez des patients souffrant d’un risque héréditaire accru de cancer colorectal.

Citons, enfin, les recherches faites dans ce domaine par le cancérologue réputé, à Aix-en-Provence, le Pr.Jean-Loup Mouysset.

Contre les problèmes oculaires

Le curcuma s’est révélé efficace contre toutes les inflammations oculaires, en particulier les uvéites, les infections et les dégénérescences.

Autres propriétés thérapeutiques du curcuma

Contre les infections bactériennes et les parasites

Le curcuma inhibe la croissance de nombreuses bactéries, dont l’« Entamoeba histolytica « , le « Clostridium perfringens », le « Sarcina », le « Gaffkya », les « Staphylocococcus », les « Streptococcus », les « Bacillus », ainsi que d’autres champignons pathogènes. Il inhibe également la production de certaines toxines bactériennes, très nuisibles pour l’organisme, telles les « aflatoxines », très cancérigènes et produites par les moisissures se développant dans la nourriture mal conservée.

Contre les troubles digestifs

La Commission européenne comme l’OMS reconnaissent l’efficacité du curcuma contre les dyspepsies. Même les experts du WHO Collaborating Center for Traditional Medecine de l’Université de l’Illinois, à Chicago confirment son action dans l’apaisement des inflammations digestives.

Contre les plaies et les maladies de la peau

Selon des Etudes faites aux USA, à Bethesda, le curcuma agit en cas de plaies, d’ulcères, de mycoses, voire d’irritations cutanées. C’est un agent cicatrisant. Certaines études montrent son effet bénéfique contre les brûlures de la radiothérapie.

Contre les pollutions environnementales

Le curcuma semble remplir un rôle non négligeable de protection cellulaire à l’égard de multiples sortes de polluants environnementaux.

Une étude menée en1998, à l’Université de Médecine de Tufts, à Boston, a montré que le curcuma, associé à des iso-flavonoïdes, a un puissant effet inhibiteur de croissance sur les cellules cancéreuses du sein, induit par les perturbateurs hormonaux pseudo-oestrogènes. Une autre étude du Collège de Médecine de New-York, en 2001 (Prof. JagKushik) confirme l’effet protecteur du curcuma contre l’activité oestrogénique du DDT.

Le curcuma préserve également des effets mutagènes induits par les différents polluants environnementaux, tels que les radiations, les herbicides, les pesticides et les métaux lourds.

Comment prendre le curcuma ?

cuiller curcumaSous quelle forme et à quelle posologie ?

Cela dépend du contexte, ainsi que du niveau de risque individuel comme familial. Chez un individu « moyen » la prévention peut s’envisager sous forme simplement alimentaire, à savoir saupoudrer ses plats avec du curcuma du commerce. Il faudrait prendre, par exemple, une cuillère à café de curcuma tous les jours. Plus pratique est la prise sous la forme de gélules, d’autant qu’il faut y associer du poivre (environ 1% de la dose avalée) pour améliorer l’assimilation du curcuma par l’organisme.

En effet, seulement 5 à 60% (au mieux) sont absorbés par la muqueuse intestinale. Pour améliorer encore son absorption, on conseille d’associer des corps gras (huile de colza,
d’olive, de poissons…).

Pour protéger d’une pollution potentiellement cancérigène (électro-pollution, pesticides, etc…) on recommande des doses de 300 à 600 mg./jour, soit, en gros, l’équivalent de 1 à 2 cuillères à soupe, auquel on ajoutera un peu de poivre noir. Si possible, associer du brocolis et/ou des choux, dont le sulforaphane neutralise certains toxiques carcinogènes. C’est ce que recommande le Pr Mouysset.

En association d’un traitement (d’un cancer, par exemple), les doses peuvent aller jusqu’à 1.200 mg., soit 4 cuillères à soupe.

Le curcuma peut aussi se trouver sous d’autres formes : frais, en huile essentielle… Différents Laboratoires vendent des gélules de curcuma. Essayez de vous assurer de la traçabilité du produit (pays d’origine, certification « bio ») et surtout garantissant l’absence de solvants (acétone, par exemple), souvent utilisés dans les curcuma « 1er prix ».
Conservez la poudre au frais, au sec et à l’abri de la lumière, pour préserver ses qualités.

Précautions et contre-indications

– prise d’anticoagulants (risques d’hémorragies) :pas plus de 300 mg., tous les 2 jours seulement.
– en cas d’ulcères duodénaux et/ou calculs biliaires : même dosage que ci-dessus
– en cas de grossesse (par principe de précaution).